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Les joyaux de la sorcière

Les joyaux de la sorcière

Titel: Les joyaux de la sorcière
Autoren: Juliette Benzoni
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pas marcher très fort, ironisa-t-il. Ce n’est pas aux vieux singes qu’on apprend à faire des grimaces, ma belle !
    Pourtant la voix de la jeune femme ne tremblait pas quand elle remarqua :
    — On va aller voir de plus près. Avancez ! ordonna-t-elle en accompagnant sa parole d’un mouvement de son arme. Et les bras en l’air s’il vous plaît !
    Devinant à la tension de sa voix qu’elle n’hésiterait pas à tirer, Ricci obéit mais au moment où il allait passer la porte Crespo s’y encadra tenant un pistolet encore fumant :
    — Ils ont bien failli nous avoir ! fit-il avec satisfaction.
    Instantanément il vit ce qui se passait, leva son arme mais Hilary fut plus rapide que lui et il s’écroula, frappé en plein milieu du front avec une précision diabolique. Cependant l’attention de la jeune femme s’étant écartée de lui une fraction de seconde, Ricci en profita avec une rapidité inattendue chez un homme de ce poids : il bondit sur elle. Un moment ils luttèrent pour la possession du revolver… La partie était trop inégale et cette fois l’encombrement de sa robe ne put rien contre la charge d’un homme furieux. Il l’empoigna, la jeta sur le lit, arrachant le turban au passage et maîtrisant ses deux mains réunies dans l’une des siennes, se mit à la gifler méthodiquement une joue après l’autre. Elle cria de douleur mais il continua jusqu’à ce qu’elle soit étourdie. Alors il la lâcha sans oublier de récupérer au passage la croix et les pendants d’oreilles qu’il glissa dans la poche de son pantalon :
    — Il est temps que tu apprennes qui commande. Tu as voulu jouer au plus fin avec moi, tu vas en payer le prix. Et comme je tiens à ce que tu apprécies l’étendue de ton bonheur…
    Il se redressa, alla ouvrir une armoire dissimulée dans un mur, y prit une bouteille de grappa dont il s’adjugea une rasade avant de revenir au lit où Hilary reprenait ses esprits, lui mit le goulot dans la bouche et lui en fit avaler. Ranimée, elle s’étrangla, toussa mais se releva avec la rapidité d’un cobra pour se jeter sur Ricci toutes griffes dehors. Il s’attendait à l’attaque et la repoussa brutalement sur le lit. Et cette fois elle n’eut pas le temps de revenir à la charge : tombant soudain du baldaquin, un filet aux mailles dorées s’abattit sur elle.
    Se sentant prise au piège, elle se débattit furieusement mais ne fit que s’entortiller plus étroitement tandis que son bourreau, les mains aux hanches, riait à gorge déployée :
    — Tu as compris ? articula-t-il enfin en retrouvant un peu de calme. Maintenant c’est là qu’on se quitte, ma belle… mais rassure-toi, tu vas l’avoir, ta nuit de noces ! Et une belle !… Moins longue que d’habitude hélas mais on ne peut pas tout avoir…
    Sous les yeux incrédules d’Aldo qui recommençait ses efforts pour se libérer, Ricci appuya sur une feuille d’acanthe de la muraille. Un déclic puis un léger ronronnement se firent entendre et le lit séparé de sa tête baroque et de son baldaquin s’enfonça lentement dans le sol…
    En le sentant céder sous elle, Hilary poussa un cri auquel fit écho le rire de l’assassin.
    — Adieu la belle ! lança-t-il penché sur le trou spectaculaire qui se dessinait. J’ai bien peur qu’à présent on ne se revoie plus…
    Cela dit, il ramassa son habit, tira par les pieds le cadavre de Crespo qui barrait le seuil, sortit. Il riait encore en refermant la porte derrière lui. Il y eut un moment de silence mais bref. La gorge nouée, trempé de sueur, Aldo entendit alors monter des entrailles du palais un hurlement d’épouvante… La malheureuse venait sans doute de découvrir le monstre auquel on venait de la livrer. Il y en eut un autre puis plus rien… que le ronron du lit qui remontait.
    Le prisonnier était au bord de l’évanouissement quand un bruit se produisit près de lui. Quelqu’un était en train d’escalader la fenêtre. À la lumière des nombreuses bougies il vit surgir un homme entièrement vêtu et cagoulé de noir qui avançait à pas prudents. Arrivé au centre de la pièce, il vira sur lui-même pour s’assurer de ses arrières. Aldo reconnut Adalbert.
    Rassemblant ce qui pouvait lui rester de force, il réussit en dépit du bâillon à émettre une sorte de grondement désespéré. L’instant suivant les rideaux s’écartaient.
    — Nom de Dieu ! émit sobrement l’archéologue.
    Il ne perdit pas de
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