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Les grandes dames de la Renaissance

Les grandes dames de la Renaissance

Titel: Les grandes dames de la Renaissance
Autoren: Guy Breton
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qu’Agnès Sorel avait eues de Charles VII…
    Cette dame se nommait Charlotte. Elle avait été mariée par Louis XI à Jacques de Brézé, maréchal et grand sénéchal de Normandie. Douée d’un tempérament un peu excessif qui la conduisait à chercher des apaisements en dehors du lit conjugal, elle commit quelques imprudences qui éveillèrent les soupçons de son mari. Il la fit surveiller et l’épia lui-même avec soin. Or, un soir, il remarqua qu’elle tardait un peu à venir le rejoindre au lit.
    — Que faites-vous, Charlotte ?
    — Je termine ma toilette, dit-elle, dormez, je viens tout de suite.
    Finaud, il fit semblant de dormir.
    Et, une heure plus tard, son apothicaire et son barbier, qui étaient chargés d’espionner la dame, vinrent à pas de loup confier au sénéchal que Charlotte et un de ses serviteurs, Pierre de la Vergne, « étaient couchés ensemble en un lit et faisaient adultère en la chambre qui était au-dessus ». Jacques de Brézé se leva, prit sa dague et son épée, monta l’escalier et surgit dans la pièce où les amants s’ébattaient frénétiquement.
    Sans dire un mot, il transperça le serviteur d’un coup d’épée, puis, se tournant vers Charlotte qui hurlait d’épouvante, il lui enfonça sa dague dans la poitrine.
    Arrêté sur l’ordre du roi, le sénéchal fut emprisonné dans la grosse tour de Vernon et tout le royaume se demanda quelle peine lui serait infligée.
    Les débats de justice furent longs. Finalement, les juges, considérant qu’il était normal qu’un cocu montrât quelque humeur, se contentèrent de condamner Jacques de Brézé à cinq ans de détention.
    Les braves gens, soulagés, purent alors reprendre leurs discussions sur Jeanne et Louis d’Orléans. Au mois de mars 1479, ils les interrompirent de nouveau pour s’inquiéter de la santé du roi. Louis XI, en effet, venait de tomber brusquement malade, terrassé par une affection inconnue. On affirmait qu’à demi paralysé il avait perdu l’usage de la parole et qu’un saint homme venu de Calabre, nommé François de Paule, était à son chevet où il faisait des prodiges pour émerveiller les médecins ordinaires.
    Pendant que le menu peuple de Paris répétait ainsi les bruits les plus invraisemblables, à Amboise, Anne de Beaujeu, jolie princesse de dix-sept ans, avait le cœur torturé à cause de Louis d’Orléans.
    Depuis de longs mois, elle était la confidente de son père qui admirait son intelligence vive, son sens politique, son habileté, sa ruse. Souriant, il disait parfois : « C’est la moins folle femme de France, car pour sage je n’en connais point. » Et il lui avait donné la garde du dauphin Charles, ce fils tard venu qui devait un jour recevoir en héritage « le plus beau royaume de la terre ».
    Or on venait d’apprendre à la jeune femme qu’un groupe de grands vassaux révoltés préparaient l’enlèvement de son frère et que celui qui dirigeait le complot était précisément l’homme qu’elle aimait le plus au monde.
    Certes, l’ambition de Louis d’Orléans, si fier de son titre de premier prince du sang, lui était connue, mais jamais elle n’aurait pensé qu’il fût capable de vouloir faire disparaître Charles pour monter sur le trône à la mort du roi.
    Et c’est avec « une plaie au cœur » qu’elle prit toutes mesures nécessaires pour empêcher l’enlèvement.
     
    Louis XI guérit. Ce n’était qu’une alerte. Aussitôt Louis d’Orléans, léger et voluptueux, oublia la politique pour se replonger dans la débauche. C’est vers ce moment-là qu’il eut une liaison avec une hétaïre en renom, la belle Amasie, dont l’infidélité lui causa bien des ennuis.
    Il ne pouvait s’éloigner un instant sans qu’immédiatement la demoiselle appelât un domestique, un valet, voire un passant… Au point que le jeune duc finit par s’enfermer avec elle dans sa maison, sans aucune suite, préférant encore s’occuper de la cuisine plutôt que de surprendre Amasie sur les genoux du cuisinier…
    Un soir, il lui arriva une aventure dont il eut, plus tard, le bon goût de rire. Il était en train de faire rôtir des pigeons quand on frappa à la porte.
    — Je vais voir qui heurte à l’huis, dit la rouée. C’est sans doute la tourte aux abricots que l’on apporte. Mais ne laissez point brûler les pigeons… Continuez à tourner la broche tout doucement…
    Louis attendit cinq minutes. Puis il fut pris de
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