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Les grandes dames de la Renaissance

Les grandes dames de la Renaissance

Titel: Les grandes dames de la Renaissance
Autoren: Guy Breton
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soupçons. Laissant la broche, il se dirigea silencieusement vers l’entrée de la maison et devint rouge de fureur. Étendue sur un coffre, Amasie « se faisait faire une politesse à l’endroit de son honneur ».
    Tancée par Louis, elle avoua qu’elle n’avait trouvé que ce moyen pour faire entrer un galant…
    Il lui pardonna, nous dit un chroniqueur, « pour ce que cette aventure, estoit bien putassière et qu’il aimoit moult les fillettes de joyes »…
    Ce goût le poussa d’ailleurs, le jour de Noël 1480, à faire distribuer de l’argent à toutes les ribaudes de Tours. Et il s’amusa fort de voir ses officiers remettre gravement des pièces d’or à ces demoiselles qui remerciaient en faisant des gestes obscènes ou en relevant leurs jupes…
     
    En 1483, Louis XI mourut. Le nouveau roi, Charles VIII, qui avait treize ans, ne pouvait régner. Alors, Anne de Beaujeu devint régente – à vingt-deux ans !
    Une fois de plus, elle pensa à Louis avec douceur ; car tout était encore possible. Elle pouvait pardonner la tentative d’enlèvement de 1477 et faire casser le mariage qui l’unissait à Pierre de Beaujeu, comme celui qui liait Louis à Jeanne… Oui, tout était encore possible. Il suffisait d’un sourire de Louis.
    Faible pour la seule fois de sa vie, elle le combla de cadeaux et de bienfaits, le nommant gouverneur général d’Île-de-France, lui donnant une bague et des boucles d’oreilles d’or fin, lui envoyant deux lévriers blancs…
    Après quoi, tendue, anxieuse, elle le regarda plus passionnément encore que d’habitude… Il feignit de ne rien voir et resta impassible.
    Alors « elle détourna définitivement ses yeux de lui ».
    Ce fut dommage pour le duc, s’il faut en croire Brantôme qui dit : « Si Louis d’Orléans eût voulu un peu fléchir à l’amour de M me  de Beaujeu, il y eut bonne part ; car elle étoit un peu assez éprise, ainsi que je le tiens de personnes qui le savoient bien… »

3
    Anne de Bretagne, fiancée de l’Europe
    Tous les princes la désiraient, mais elle les
    voyait venir avec leurs gros sabots, dondaine…
     
    Jacques Perron
     
    Anne de Beaujeu était régente en fait, mais non en titre, Louis XI lui ayant simplement confié la direction de son fils. La situation de Pierre de Beaujeu n’était d’ailleurs pas plus officielle, puisque c’était oralement que le roi moribond l’avait chargé de gouverner au nom du jeune roi…
    Aussi, les princes du sang élevèrent-ils une protestation, disant que le « gouvernement des Beaujeu » était illégal. Louis d’Orléans, pour sa part, revendiqua la régence et vint s’installer avec une suite nombreuse au château d’Amboise où le petit roi Charles vivait sous la garde de sa sœur.
    Celle-ci était la digne fille de Louis XI. Prévoyant l’arrivée de son beau cousin et pour parer à toute éventualité, elle avait demandé à tous les hommes d’armes qui se trouvaient au château de lui prêter serment de fidélité…
    La sécurité immédiate était assurée ; toutefois, Anne comprit que la situation était fort précaire. Il fallait, pour être tranquille, que le royaume entier sanctionnât sa nomination et celle de son mari.
    La convocation des États généraux s’imposait. Elle fut demandée à la fois par Anne de Beaujeu, qui réclamait l’exécution des dernières volontés de son père, et par Louis d’Orléans, qui faisait valoir ses droits à la régence, au titre de premier prince du sang.
    La réunion des États eut lieu à Tours le 5 janvier 1484. À l’issue d’une longue discussion, un Conseil de régence fut créé dont le sire de Beaujeu reçut la présidence ; après quoi les représentants de toutes les provinces confièrent à M me  Anne la garde du jeune roi.
    Fort mécontent, Louis d’Orléans quitta Tours sur-le-champ et partit s’installer à la Cour du duc de Bretagne où les princes révoltés étaient toujours sûrs de trouver asile, aide et compréhension…
    François II accueillit avec beaucoup de sympathie le duc d’Orléans. Sachant que celui-ci partageait son goût pour les femmes, il se délectait à la pensée des histoires qu’ils pourraient se raconter mutuellement. Car le Breton était assez gaillard.
    À ce moment, il avait pour favorite cette belle et ardente Antoinette de Maignelais dont Charles VII avait fait sa maîtresse après la mort d’Agnès Sorel. François l’adorait et bénissait le jour
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