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Les Derniers Jours de Pompéi

Les Derniers Jours de Pompéi

Titel: Les Derniers Jours de Pompéi
Autoren: Sir Edward George Bulwer Lytton
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contre les conséquences de leur propre zèle. Si la modération me semble la conséquence naturelle de la bienveillance, elle ouvre aussi le champ le plus noble à la bienfaisance.
    Voilà ma vie, Salluste, et voilà mes opinions ! Voilà de quelle façon je passe l’existence en attendant la mort. Et vous, homme de plaisir, aimable disciple d’Épicure, vous… mais, encore une fois, venez ici, venez voir quelles sont nos joies, quelles sont nos espérances ; et ni les splendeurs des banquets impériaux, ni les applaudissements de la foule au cirque, ni les bruits du forum, ni les séductions du théâtre, ni la magnificence des jardins, ni les voluptés des bains de Rome, ne vous peuvent promettre une vie plus douce et plus heureuse que la vie actuelle de l’Athénien Glaucus, prise en pitié par vous avec si peu de raison.
    Adieu.
    Dix-sept siècles environ avaient passé sur la cité de Pompéi avant qu’elle sortît, toute brillante encore des couleurs de la vie, du fond de sa tombe silencieuse {100} , avec ses murs frais comme s’ils étaient peints de la veille ; la riche mosaïque de ses pavés dont aucune teinte ne s’était effacée ; dans son forum des colonnes à moitié achevées, telles qu’elles avaient été laissées par la main de l’ouvrier ; dans ses jardins les trépieds des sacrifices ; dans ses salles le coffret où s’enfermaient les trésors ; dans ses bains le strigil ; dans ses théâtres les billets d’admission ; dans ses salons les meubles et les lampes ; dans ses triclinia les restes des derniers festins, dans ses cubicula les parfums et le fard de ses beautés disparues ; enfin partout avec les ossements et les squelettes de ceux qui faisaient mouvoir les ressorts de cette voluptueuse et splendide civilisation en miniature {101} .
    Dans la maison de Diomède, sous les voûtes souterraines, on découvrit vingt squelettes (entre autres celui d’un enfant) au même endroit, près de la porte, recouverts d’une fine cendre dont la poussière avait évidemment pénétré d’une façon lente par les ouvertures, jusqu’à ce qu’elle eût rempli tout l’espace. Là, se trouvaient des bijoux, des pièces de monnaie, des candélabres pour faire briller une lumière inutile et du vin durci dans les amphores, pour la prolongation d’une vie agonisante. Le sable, devenu solide par l’humidité, avait pris la forme des squelettes comme dans un moule ; et le voyageur peut encore voir l’impression du corps et du buste bien proportionné, d’une jeune femme aux gracieux contours : c’est tout ce qui reste de la belle Julia. Il semble à l’étranger qui visite ces lieux que l’air se changea par degrés en vapeur sulfureuse ; que les habitants des caveaux se précipitèrent vers la porte ; qu’ils la trouvèrent fermée et bloquée par les scories du dehors, et qu’en s’efforçant de l’ouvrir, ils ont été suffoqués par la chaleur de l’atmosphère.
    On rencontra dans le jardin un squelette dont la main décharnée tenait encore une clef, et à côté de lui se trouvait un sac d’argent. On présume que c’était le maître de la maison, l’infortuné Diomède, qui avait probablement essayé de fuir par le jardin, et avait été asphyxié par les vapeurs, ou atteint par quelque fragment de pierre. Des vases d’argent reposaient à côté d’un autre squelette, probablement celui d’un esclave.
    Les maisons de Salluste et de Pansa, le temple d’Isis avec ses cachettes derrière les statues menteuses d’où partaient les oracles sacrés, sont maintenant exposés au regard des curieux. On trouva dans une des chambres de ce temple un grand squelette avec une hache à côté de lui ; deux murs avaient été percés avec la hache ; la victime ne put pénétrer plus loin. Au milieu de la cité, on découvrit un autre squelette près duquel étaient plusieurs pièces de monnaie, et quelques ornements mystiques du temple d’Isis. La mort avait surpris le prêtre impie dans son avarice et Calénus avait péri en même temps que Burbo. Les fouilles menèrent, au milieu d’une masse de ruines, la découverte du squelette d’un homme, littéralement coupé en deux par une colonne tombée ; le crâne offrait une conformation remarquable ; on y reconnaissait tous les signes de l’intelligence et toutes les protubérances qui indiquent des instincts voluptueux et pervers ; ce crâne a excité la constante curiosité des adeptes de la science de
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