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Les Derniers Jours de Pompéi

Les Derniers Jours de Pompéi

Titel: Les Derniers Jours de Pompéi
Autoren: Sir Edward George Bulwer Lytton
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torrents de lave, et le tremblement que nous avons déjà décrits, eurent lieu lorsque Salluste et sa troupe venaient d’atteindre l’entrée du sentier direct qui conduisait de la cité au port ; ils furent arrêtés là par une immense foule ; plus de la moitié de la population s’y trouvait rassemblée, des milliers d’êtres couraient à travers la campagne, autour des murs, sans savoir de quel côté fuir. La mer s’était retirée du rivage, et ceux qui y étaient accourus les premiers, avaient été si épouvantés de l’agitation et du mouvement surnaturel des flots, de la forme bizarre des objets déposés par les vagues sur le sable, du bruit que les larges pierres lancées par la montagne rendaient en tombant dans les eaux, qu’ils étaient revenus, la terre leur offrant encore un aspect moins terrible que la mer. Ainsi les deux courants humains, composés de ceux qui allaient à la mer et de ceux qui en revenaient, se rencontraient et ne trouvaient qu’une faible consolation dans leur nombre ; ils s’arrêtaient là dans l’incertitude et le désespoir.
    « Le monde doit être détruit par le feu, dit un vieillard en longue robe, un philosophe de l’école stoïque. La sagesse stoïque et la sagesse épicurienne s’accordent dans cette prédiction, et l’heure est arrivée.
    – Oui, l’heure est arrivée, cria une voix haute, solennelle et sans émotion.
    On se tourna avec effroi du côté élevé d’où la voix était venue ; c’était la voix d’Olynthus, qui, entouré des frères chrétiens, se tenait sur une abrupte éminence où l’ancienne colonie grecque avait élevé un temple à Apollon, temple dégradé par le temps, et à moitié tombé en ruines.
    Pendant qu’il parlait eut lieu la soudaine illumination qui précéda la mort d’Arbacès ; elle éclaira cette multitude effrayée, rampante, oppressée, et jamais il n’y eut sur terre de faces humaines plus bouleversées, jamais une assemblée de mortels n’avaient présenté une expression si terrible de l’horreur et de la sublimité de la mort ; jamais jusqu’au jour où sonnera la trompette du jugement dernier, on ne verra une pareille réunion. Olynthus dominait cette foule, les bras étendus, et le front ceint de flammes, semblable à celui d’un prophète. La foule reconnaissait celui qu’elle avait condamné à être dévoré par les bêtes, alors sa victime, maintenant son prophète. Sa voix fatale répéta à travers le silence :
    « L’heure est arrivée. »
    Les chrétiens répétèrent ce cri… la multitude le répéta elle-même… il y eut un écho de toutes parts… femmes et hommes, enfants et vieillards se mirent à murmurer d’une voix sourde et lamentable.
    L’heure est arrivée.
    En ce moment un rugissement sauvage traversa l’air, et soudain, espérant fuir sans savoir où, le terrible tigre des déserts s’élança au milieu de la foule et courut entre ses flots divisés.
    Le tremblement de terre eut lieu, les ténèbres le suivirent comme nous l’avons dit déjà. Alors de nouveaux fugitifs arrivèrent, emportant les trésors qui n’étaient plus destinés à leur maître ; les esclaves d’Arbacès se joignirent à la foule. Une seule de leurs torches brûlait encore ; elle était portée par Sosie, et sa lumière tombant sur la face de Nydia, il reconnut la Thessalienne.
    « À quoi te sert ta liberté, maintenant, jeune aveugle ? dit l’esclave.
    – Qui es-tu ? peux-tu me donner des nouvelles de Glaucus ?
    – Oui je l’ai vu, il n’y a que quelques minutes.
    – Que ta tête soit bénie ! où cela ?
    – Couché sous l’arche du forum, mort ou mourant… allant rejoindre Arbacès qui n’est plus. »
    Nydia ne prononça pas un mot ; elle se glissa, à l’insu de Salluste, au milieu des personnes qui étaient derrière elle, et retourna vers la cité. Elle gagna le forum, l’arche ; elle se baissa ; elle chercha avec la main autour d’elle… elle appela Glaucus. Une voix faible répondit : « Qui m’appelle ? est-ce la voix des ombres ? je suis préparé.
    – Lève-toi, suis-moi, prends ma main, Glaucus, tu seras sauvé. » Étonné, mais rendu à l’espoir, Glaucus se leva. « Nydia toujours ! ah ! il ne t’est pas arrivé malheur ! »
    La tendresse de sa voix, dans laquelle se révéla toute la joie qu’il éprouvait, toucha le cœur de la pauvre Thessalienne, et elle le bénit pour la pensée qu’il avait eue.
    Moitié conduisant,
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