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Les cochons d'argent

Les cochons d'argent

Titel: Les cochons d'argent
Autoren: Lindsey Davis
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moi-même plu à travailler dans un tel bureau.
    — C’est donc vous Falco. Vous m’avez l’air un peu blanc, vous ne voulez pas un peu de vin ?
    — Je vous remercie. J’ai juste un peu froid, ne vous dérangez pas.
    — Ça ne me dérange nullement, lança-t-il gaiement. Les couloirs sont pleins de porteurs-de-gobelets et de verseurs-de-carafes qui n’attendent qu’une occasion pour montrer leurs talents…
    Je fis non de la tête mais, à ma surprise, il continua sa tirade :
    — Sans compter les serveurs-de-tasses-pleines et autres débarrasseurs-de-tasses-vides ! Rien que des spécialistes exaltés ! Si vous l’exigiez, ils seraient à coup sûr capables de vous sortir un esclave chargé d’extraire les peluches de votre nombril, joliment accoutré de son tablier d’extracteur-de-peluches et armé de son extracteur-de-peluches au manche perlé…
    Il parut enfin se calmer.
    — Excellence, je vous envie votre petite retraite bien au calme… Vous ne vous embêtez pas !
    — Vous n’avez pas vu combien coûtent tous ces employés, lança-t-il amèrement.
    Il tourna son profond regard vers moi ; je ne pouvais compter m’y prendre aussi facilement qu’avec Titus.
    — On m’a rapporté votre esclandre à propos de la prime !
    — Je ne cherchais pas à vous offenser, Excellence.
    Vespasien demeura silencieux. Je me demandais s’il n’avait pas gagné son célèbre front plissé à force de se retenir d’éclater de rire en public… Là, il n’était pas d’humeur riante.
    — Non, mais vous offensez votre indéniable intelligence. Pourquoi ce nouveau manège ?
    J’aime les hommes francs. J’étais servi…
    J’expliquai à Vespasien pourquoi j’étais venu.
    Après avoir débité mon histoire, je lui présentai mes excuses. Je le suppliai de me donner une deuxième chance de devenir clerc. Il demanda pourquoi. Je lui parlai d’elle. Il refusa.
    Devant mon air incrédule, il réitéra son refus.
     
    Je ne m’y attendais pas du tout, franchement pas du tout.
    Après cela, Vespasien me proposa un poste. Ce fut à mon tour de refuser. Je lui fis remarquer qu’il aimait les enquêteurs aussi peu que moi les empereurs ; nous n’étions pas faits pour nous entendre… Il m’expliqua qu’il en voulait moins aux enquêteurs qu’à leurs actions. Je lui avouai que je voyais les choses sous le même angle pour les empereurs…
    Il m’observa longuement, mais il n’avait pas l’air particulièrement fâché.
    — Vous êtes donc venu à cause de la fille de Camillus. (Je ne dis rien.) Falco, je ne suis pas en faveur des unions indésirables, entre les classes. Une fille de sénateur a le devoir de respecter l’honneur familial. Je sais qu’on me trouve vieux jeu.
    Je ne pouvais ignorer – tout Rome s’en gaussait – que Vespasien lui-même vivait avec une esclave affranchie, sa maîtresse depuis plus de quarante ans. On soutenait même, mais cela semblait invraisemblable, qu’il avait installé cette vieille fidèle avec lui dans l’enceinte même du Palais.
    — Excellence, sauf le respect que je vous dois, je n’envisagerais pas un instant de vous poser des questions indiscrètes, et j’estime donc ne pas avoir à y répondre moi-même.
    Là, je crois qu’il fut offensé. Mais il esquissa un sourire au bout de quelques secondes.
    — Titus la trouve plutôt raisonnable.
    — Je l’ai cru un moment, répliquai-je du tac au tac, avant qu’elle ne fricote avec moi !
    — Mon vieux camarade Hilaris, protesta-t-il, ne serait pas du tout d’accord. Je ne contredis jamais Gaïus, ça me donnerait trop de paperasserie ! Il vous tient en haute estime. Que vais-je lui dire ?
    Je fixai l’Empereur qui ne me quittait pas du regard.
    Nous avons fini par tomber d’accord ; je trouvai la solution. Il attendit que l’idée vienne de moi, les bras croisés. Il m’inscrirait bien sur les listes de promotion à la deuxième classe, mais seulement quand j’aurais réuni moi-même la somme requise.
    Autrement dit, je venais de m’engager à gagner – plutôt, à économiser… – la bagatelle de quatre cent mille pièces d’or.
     
    Avant de partir je me permis d’évoquer un dernier point.
    — Je tiens à vous montrer quelque chose.
    Je sortis l’encrier que j’avais trouvé dans la cave à safran. En l’extirpant de ma poche, je répandis quelques grains de poivre. L’Empereur l’examina avec ses mains vigoureuses. C’était un encrier ordinaire, de
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