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Les 4 vies de Steve Jobs

Les 4 vies de Steve Jobs

Titel: Les 4 vies de Steve Jobs
Autoren: Ichbiah Daniel
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bébé dont elle entend se dispenser. Avant de l’abandonner à son sort, à la façon de Moïse déposé sur le Nil dans un panier, elle souhaite que ce garçon, dont elle ne partagera pas les émois, puisse s’élever au-dessus de la mêlée. Elle n’en cédera la garde définitive que si elle est assurée qu’il fera des études. Avec le recul, cette exigence paraît bien mesquine. Pourquoi n’a-t-elle pas elle-même pourvu aux besoins universitaires de son fils ?
    Jobsaborde l’existence à la dure, bâtard ahuri. Qu’on le laisse jouer des coudes et il fera sa place dans la mêlée.
    Bien des décennies plus tard, lorsque le défilé des événements autorisera un sage recul, Jobsreviendra sur ce début de vie et rappellera à qui veut l’entendre qu’il faut parfois patienter longtemps avant d’obtenir un recul adéquat sur les événements :
    « On ne peut prévoir l’incidence qu’auront certains événements dans le futur ; c’est après coup seulement qu’apparaissent les liens. Vous pouvez seulement espérer qu’ils joueront un rôle dans votre avenir. L’essentiel est de croire en quelque chose – votre destin, votre vie, votre karma, peu importe. Cette attitude a toujours marché pour moi, et elle a régi ma vie. »
    Eh oui… en ce 24 février 1955, la chance lui sourit mais il l’ignore encore. Elle l’a mené en Californie, une terre gorgée de soleil, bordée par un océan qui semble inviter à l’aventure. Pour tirer le meilleur des moments à venir, cette contrée est en tout point privilégiée. D’ici une douzaine d’années, le mouvement hippie installera son fief dans la ville éclairée de San Francisco. Un peu plus tard, la Silicon Valley verra émerger un geyser du nom de micro-informatique…
    Jobsarrive juste un peu trop tard pour participer à la révolution culturelle des années soixante. Il va s’y baigner naturellement, épousant avec intensité les rêves d’un monde meilleur, le désir de changer les choses. Il va également développer un amour sans bornes pour cette fée récemment élue au chapitre des angéliques : la technologie. Elle va lui donner ses premiers ravissements, sa première sensation de confiance en soi. Qu’elle se rassure, il lui rendra au centuple ce qu’elle a apporté.
    En cette année 1955, les résidents de la région de San Francisco ont d’autres préoccupations. L’Amérique vit une période dorée, globalement paisible, avec l’émergence d’un style de vie marqué par les bienfaits du progrès. Un vent de rébellion souffle en filigrane avec les déhanchements du jeune Elvis Presley qui ont le don de mettre en émoi les adolescentes du Sud-Est des États-Unis. Pourtant, la vague ne touche encore qu’une population isolée.
    Avant tout, Jobsva bénéficier d’un environnement familial privilégié, sans doute bien préférable à celui qu’aurait pu lui procurer sa mère biologique. Les Jobs sont des parents exemplaires, comme peuvent l’être des gens simples ; ils ont du mal à joindre les deux bouts mais ont à cœur d’offrir leur amour et leur savoir aux rejetons qu’ils ont adoptés. D’un bout à l’autre de sa jeunesse et jusqu’à la création d’Apple, il va trouver chez ses parents adoptifs un soutien continu et affable. Pouvait-on rêver meilleur écrin pour cet esprit déboussolé, en perpétuelle interrogation, ultrasensible et mal dans sa peau ?
    « J’ai eu de la chance, dira Steve Jobsen 1995. Mon père, Paul, était un homme vraiment remarquable. Il n’a jamais obtenu de diplôme. Il a rejoint les garde-côtes durant la Seconde Guerre mondiale et transportait des troupes de par le monde pour le Général Patton. Il lui arrivait toujours des ennuis et il se retrouvait régulièrement simple soldat. »
    Deux années plus tard, Steve Jobsaura ces mots touchants envers la mémoire de Paul 1  : « J’espère juste pouvoir être un père aussi bon envers mes enfants que mon père l’a été. J’y pense chaque jour de ma vie. »
    Si son histoire commence avec un bémol, il va la mener vers l’apothéose. Comme l’énonce un proverbe chinois qu’il va chérir : “The journey is the reward” – c’est le voyage qui est la récompense, la satisfaction…
    Sans que nul ne le sache, Ariane a tissé un fil qui autorise la sortie du labyrinthe.
    Que Steve Jobssoit…
    En ce milieu des années cinquante où Steve Jobsvoit le jour, l’Amérique conservatrice n’a pas encore subi les
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