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Les 186 marches

Titel: Les 186 marches
Autoren: Christian Bernadac
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monde, dans les grands discours de politique générale prononcés au Reichstag ou les messages adressés au Congrès. Ainsi, en 1936 :
    – La performance communautaire la plus élevée est toujours la culturelle car elle ne sert pas à la satisfaction personnelle des besoins d’un seul mais représente, dans l’ensemble, la glorification du travail communautaire qui culmine dans cette performance.
    En 1937 :
    « – Il n’existe pas de grandes époques dans la vie du peuple dans lesquelles les intérêts de la communauté n’aient pas essayé de se faire valoir dans leur rôle dominant par l’impression visible des grandes architectures.
    Et lorsque, la même année, dans le discours présentant le plan de quatre ans – économie de guerre en temps de paix – Hitler annonce qu’il vient de nommer un inspecteur général, Albert Speer, « qui prendra soin d’introduire dans le chaos du développement de la construction berlinoise les grandes lignes conformes à l’esprit du mouvement national-socialiste et à la nature de la capitale du Reich », il conclut :
    – Vingt années sont prévues pour l’exécution de ce plan. Que Dieu tout-puissant nous dispense la paix dans laquelle pourra s’accomplir cette œuvre formidable… Ceci ne représente que des exemples d’un développement culturel général que nous souhaitons au peuple allemand comme couronnement de sa liberté intérieure et extérieure.
    En temps de guerre, Hitler qualifiera plusieurs fois l’architecture de « contribution la plus importante pour assurer notre victoire », et il avouera à son général en chef des monuments :
    – Je cherchais un architecte à qui je puisse confier mes projets. Il devait être jeune car, comme vous le savez, ces projets sont des projets qui voient loin. J’ai besoin de quelqu’un qui pourra continuer mon œuvre après ma mort avec l’autorité que je lui aurai conférée. Cet homme-là, ce sera vous. »
    Avec ces temples du triomphe nous sommes loin des camps de concentration et de Mauthausen ? Sûrement pas. Sans les projets architecturaux du Führer, le système concentrationnaire nazi aurait pris un tout autre visage et il est probable que Himmler se serait contenté de la rééducation et de la réinsertion des internés. En tout cas, Mauthausen n’aurait jamais été construit.
    Bien que ne faisant pas partie du groupe des initiés commensaux du Guide, Himmler est le mieux informé de toutes les impulsions, de toutes les pensées. Inconditionnel, il va toujours au-delà de l’exécution des ordres reçus en cherchant à rendre de plus en plus indispensable sa « chère S. S. ». Les camps de concentration, ses camps de concentration, seront développés et mieux organisés pour répondre aux nouveaux besoins en hommes et en matériaux de construction. Personne ne le lui demandait.
    – Nombreux furent les projets qui, dans d’autres villes, virent le jour à la suite du plan d’aménagement de Berlin. Tout Gauleiter voulut désormais s’immortaliser dans sa ville par ses réalisations. Presque tous ces plans présentaient, comme mon projet pour Berlin, deux axes en forme de croix, parfois même orientés de la même façon ; le modèle berlinois était devenu un schéma idéal. Quand nous discutions ensemble, penchés sur nos plans, Hitler lui-même dessinait inlassablement, d’un crayon facile, ses propres esquisses, trouvant chaque fois la perspective juste ; il traçait à l’échelle, plans, coupes et projections : un architecte n’aurait pas mieux fait. Parfois, le matin, il me montrait une esquisse réalisée avec soin et terminée dans la nuit ; mais la plupart de ses dessins, il les fit à grands traits rapides, au cours de nos discussions.
    – J’ai conservé, jusqu’à ce jour, toutes les esquisses faites par Hitler en ma présence, y inscrivant la date et le sujet. Il est intéressant de noter que, sur un total de 125 esquisses, un bon quart intéressent les projets de constructions de Linz, projets qui lui tinrent toujours le plus à cœur…
    – Mes projets de constructions n’étaient pas les seuls dont Hitler stimulât inlassablement les progrès. Il autorisait sans cesse la construction de forums dans les capitales des Gaue et encourageait ses dirigeants à s’improviser maîtres d’ouvrages de projets de prestige. A ce propos, il avait une manie qui m’exaspérait. Il exigeait de voir ses cadres entrer en compétition, partant du principe
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