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L'épopée des Gaulois

L'épopée des Gaulois

Titel: L'épopée des Gaulois
Autoren: Jean Markale
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finalement à lui. Pendant ce temps, Luctérios gagna les Ruthènes, les Nitiobriges et les Gabales 174 à sa cause et, avec d’importants contingents, il entreprit de s’avancer en plein cœur de la Province romaine en direction de Narbonne.
    César fut averti de cette rébellion qui risquait de déboucher sur une guerre inexpiable susceptible de remettre en cause toute l’œuvre qu’il avait entreprise à grand-peine et à grands frais pour dominer entièrement la Gaule. Comme les affaires politiques qui avaient nécessité sa présence à Rome avaient fini par se résoudre, il se précipita dans la Province, rassembla le plus de troupes disponibles, en envoya quelques-unes vers Narbonne pour arrêter l’expédition de Luctérios et, avec ses meilleurs soldats, il se dirigea vers le nord dans l’intention délibérée de porter la guerre dans le pays des Arvernes, où se trouvaient donc les instigateurs et les chefs de la sédition. Il franchit les Cévennes dans les pires difficultés à cause du froid et de la neige, mais ne voulut pas attaquer les Arvernes avant d’avoir rejoint ses meilleures légions qui tenaient leurs quartiers dans le pays des Éduens et dans celui des Lingons, et cela dans les plus brefs délais car il n’était pas sûr de la fidélité absolue de ces deux peuples.
    Mais Vercingétorix, qui connaissait bien le proconsul pour avoir fait ses premières armes dans la cavalerie romaine et avait même été honoré du titre d’ ami de César 175 , comprit très bien ses intentions. Il se précipita alors chez une partie des Boiens qui avaient été établis par César lui-même chez les Éduens, sur les bords de la Loire, et entreprit le siège de leur forteresse de Gorgobrina 176 . Comprenant que si Vercingétorix réussissait à prendre cette ville, toute la Gaule allait entrer en dissidence, César, pour faire diversion, se précipita vers Genabum. Il investit la ville, la pilla et se vengea cruellement du meurtre des citoyens romains sur les habitants gaulois qu’il laissa massacrer par ses troupes. Enfin, voulant pousser plus loin son avantage, le proconsul pénétra en force dans le pays des Bituriges et assiégea la ville de Noviodunum 177 . Vercingétorix abandonna alors le siège de Gorgobrina et se précipita au secours de ses alliés. Mais il arriva trop tard. César venait d’emporter la place et il se lança à l’assaut d’Avaricum, la principale forteresse des Bituriges, qui était l’un des plus importants greniers à blé de toute la Gaule.
    Le chef arverne, comprenant que César, dont les légions manquaient de ravitaillement, voulait s’emparer du blé et du fourrage qui se trouvait entassé à Avaricum, décida qu’on pratiquerait désormais la politique de la terre brûlée. Pour lui, il ne fallait rien laisser qui puisse servir à l’ennemi : ainsi les Romains ne trouveraient ni herbe à couper, puisque ce n’était pas la saison, ni de foin dans les granges puisque celles-ci seraient incendiées, ni blé puisque celui-ci aurait été détruit. Vingt villes des Bituriges furent ainsi livrées aux flammes. Mais les habitants d’Avaricum supplièrent le commandant en chef d’épargner leur ville. Après quelques hésitations, Vercingétorix y consentit, commettant ainsi la plus grande erreur de sa courte carrière. Il est évident que, si Avaricum avait été incendiée, César n’aurait plus trouvé aucun ravitaillement, se serait vu encerclé dans un pays hostile et sans ressources, et contraint à capituler. Ce fut ainsi qu’après un siège long et pénible, les Romains entrèrent dans Avaricum et s’emparèrent de toutes les provisions que la ville abritait.
    Vercingétorix, qui avait été un instant accusé de trahison par les siens, rassembla les rescapés d’Avaricum et ses propres troupes, et il leur tint un discours à la fois pour justifier son attitude, reprocher aux Bituriges d’être la cause du désastre pour avoir refusé d’incendier la ville et enfin pour ranimer le courage des Gaulois. Son discours fut loin de déplaire à ceux qui l’écoutèrent, et tous reprirent espoir, promettant que dans l’avenir ils suivraient les conseils et les ordres d’un chef auquel on reconnaissait des dons supérieurs de discernement et de prévision. Et ils se mirent à fortifier sérieusement le camp qu’ils occupaient afin de parer à toute attaque éventuelle.
    Mais pendant le même temps, un conflit politique éclatait chez les Éduens à
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