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L’élixir du diable

L’élixir du diable

Titel: L’élixir du diable
Autoren: Raymond Khoury
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de police dépendant du Département de la Justice américaine et en charge de la lutte contre le trafic des stupéfiants. (Toutes les notes sont du traducteur.)

Los Angeles, Californie, six mois plus tôt
    Dans son bureau d’angle au dix-neuvième étage du bâtiment fédéral Edward R. Roybal, Hank Corliss fixait son moniteur tout en ruminant la dernière information qu’il venait de dénicher. Il se renversa en arrière, fit tourner son fauteuil pour se retrouver face à la fenêtre et plissa le front en regardant ses doigts tremblants.
    C’est lui.
    Encore lui.
    Corliss serra les poings, prit plusieurs longues inspirations pour canaliser la fureur qui bouillonnait en lui.
    Il faut que je fasse quelque chose.
    Il faut que j’arrête ça.
    Il faut que je le fasse payer.
    Ses jointures avaient blanchi.
    Corliss – agent spécial responsable du secteur Los Angeles de la DEA et directeur exécutif de l’OCDETF – se tourna vers l’écran plat posé sur une étagère en face de son bureau. Quatre jours après les faits, la récente humiliation infligée au service était encore sur tous les écrans, même si elle était passée du stade des images en boucle auxquelles les chaînes d’informations du câble semblaient devoir leur prospérité à celui des reportages mineurs stériles et affligeants.
    Il poussa un soupir de lassitude et changea de position, sentit une douleur familière naître dans sa colonne vertébrale. Il ferma les yeux pour tenter de la refouler et se concentra sur ce qu’il venait de lire.
    L’attaque avait eu lieu plus haut sur la côte, à l’institut d’ethnomédecine Schultes. Situé face aux rouleaux du Pacifique, à cinquante kilomètres au nord-ouest de Santa Barbara, l’institut était un centre de recherches de pointe ayant pour objectif de trouver de nouveaux traitements pour toutes sortes de maladies – ou, plus exactement, de redécouvrir d’anciens remèdes qui avaient échappé au monde moderne. Ses scientifiques – médecins, pharmacologues, botanistes, microbiologistes, neurobiologistes, anthropologues et océanographes, entre autres – parcouraient la planète en quête de tribus indigènes isolées et passaient de longues périodes parmi elles pour gagner la confiance de leurs sorciers dans l’espoir de les amener à partager leur savoir et à divulguer les traitements qu’ils utilisaient. L’institut regroupait une série de remarquables docteurs en médecine ou autres sciences qui, en plus d’être d’éminents savants, aimaient la vie en plein air et l’aventure, des Indiana Jones du monde réel dont les capacités à survivre se révélaient utiles quand il fallait s’enfoncer dans les forêts pluviales amazoniennes ou grimper jusqu’à des villages andins, où l’oxygène était compté.
    Ce remarquable rassemblement d’intelligences n’avait rien révélé de son efficacité, en ce lundi fatal.
    Vers dix heures du matin, deux 4 × 4 s’étaient approchés de la grille d’entrée de l’institut. Le vigile avait été abattu, d’une balle entre les deux yeux. Les deux véhicules avaient pénétré dans l’enceinte sans rencontrer de résistance et s’étaient arrêtés devant l’un des principaux laboratoires. Une demi-douzaine d’hommes armés étaient entrés dans le bâtiment, ils avaient froidement tiré des rafales de pistolet-mitrailleur dans les plafonds, avaient maîtrisé deux chercheurs et les avaient embarqués. Un autre vigile avait tenté de les intercepter au moment où ils ressortaient. Dans la fusillade qui avait suivi, l’homme avait été tué, ainsi qu’un laborantin pris dans le feu croisé. Trois autres personnes présentes sur les lieux avaient été blessées, dont une gravement.
    Les kidnappeurs et leurs victimes avaient disparu. Il n’y avait pas encore eu de demande de rançon.
    Corliss n’en attendait pas.
    Les inspecteurs venus sur les lieux émirent d’emblée l’hypothèse que des trafiquants de drogue étaient derrière les enlèvements et la tuerie. Corliss partageait cet avis. Il était peu probable que Pfizer ou Ciba-Geigy aient fait kidnapper en plein labo des scientifiques comme ces deux hommes. Qui par ailleurs possédaient des connaissances hautement appréciées dans le monde féroce des stupéfiants illégaux.
    Un monde dont les frontières changeaient chaque jour, et pas pour le meilleur.
    A l’origine, il s’agissait essentiellement d’obtenir le concours de gens possédant les
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