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Le vétéran

Le vétéran

Titel: Le vétéran
Autoren: Frederick Forsyth
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pelotonnée sous la peau de buffle, elle s'endormit immédiatement. Muni de sa hache, Craig s'éloigna à cheval et resta six heures absent. ¿ son retour, il fit un somme d'une heure avant de lever le camp. H savait qu'un peu plus loin coulait le ruisseau qui lui avait permis autrefois de retarder les Cheyennes et les soldats. Il envisageait de le traverser et
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    d'atteindre la rive opposée avant que ses poursuivants soient assez près pour lui tirer dessus.
    Si elle n'était pas encore remise de l'équipée de la veille, Rosebud avait cependant repris quelques forces. Ben la menait par la bride. Malgré le repos, ses forces étaient en train de s'épuiser, et il leur restait encore un long chemin à parcourir pour trouver refuge en haut des pics. Il progressa pendant une heure, s'orientant gr‚ce à la lueur des étoiles qui brillaient à travers les cimes. Loin vers l'est au-dessus des Black Hills, les montagnes sacrées du Dakota, le soleil teintait le ciel de rosé. Il croisa un premier défilé, la vertigineuse ravine appelée West Fork.
    H se souvenait d'être passé par là. Si seulement il arrivait à le retrouver, il y avait un moyen de traverser. Il lui fallut une heure.
    Rosebud but de l'eau fraîche en chemin, et elle gravit péniblement la rive qui menait vers les hauteurs, dérapant et grattant le sol pour trouver un appui.
    Craig accorda ensuite à la jument une nouvelle pause et trouva un abri d'o˘
    il pouvait observer le cours d'eau. Il voulait vérifier le nombre de ses poursuivants. Bien entendu, ils devaient avoir des montures bien reposées, mais il y avait quelque chose en plus. Ces gens-là se servaient de curieuses boîtes métalliques qui volaient dans les cieux sous des ailes d'aigle tournoyantes, en grondant aussi fort qu'un caribou en rut. Ces boîtes, il les avait aperçues la veille au-dessus des badlands.
    Fidèle à ses promesses, l'équipe de secours dégagea l'autoroute peu après quatre heures du matin. Guidées par un officier de la police de la route, les deux voitures du shérif Lewis remontèrent l'embouteillage jusqu'au début de la file de véhicules et se dirigèrent vers Red Lodge, à quinze miles au sud. Huit minutes plus tard, elles se firent doubler par deux voitures tout-terrain qui roulaient à tombeau ouvert.
    - On les prend en chasse ? demanda le policier au volant.
    - Non, laissez-les filer, lui répondit le shérif.
    Les deux tout-terrain traversèrent en rugissant la petite ville de Red Lodge qui s'éveillait à peine, avant de foncer vers le canyon, là o˘
    l'autoroute longe Rock Creek. Le ravin se rétrécissait tandis que ses parois devenaient plus abruptes : un à-pic de cent cinquante mètres sur la droite, et sur la gauche, le versant vertical de la montagne boisée. Les virages en épingle à cheveu
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    se faisaient de plus en plus serrés. Le premier véhicule négocia le cinquième virage trop tard et trop vite pour voir le pin fraîchement abattu qui obstruait la voie. Le ch‚ssis du tout-terrain partit côté sud, mais les quatre roues ne décollèrent pas du nord. La voiture transportait cinq personnes, ce qui faisait un total de dix jambes. Il y en eut quatre de cassées, plus trois bras, deux clavicules et un bassin déboîté. Le conducteur du second véhicule n'avait le choix qu'entre deux solutions : virer à droite et tomber dans le ravin ou dévaler le versant de la montagne en virant à gauche. Il choisit la deuxième. La montagne avait gagné.
    Dix minutes plus tard, le moins grièvement blessé des passagers revenait en arrière en titubant pour chercher du secours tandis que le premier camion dégagé apparaissait à un tournant. H pila à temps mais ne put éviter un tête-à-queue. Et le semi-remorque, comme s'il refusait tacitement d'être plus longtemps maltraité, se coucha posément sur le flanc.
    Le shérif Lewis et ses sept assistants étaient arrivés à Red Lodge, o˘ le chef de la police locale les avait accueillis avec quelques montures vigoureuses. Deux gardes forestiers se trouvaient également présents. L'un des deux déplia une carte sur le capot de la voiture et désigna plusieurs points dans le parc national Custer.
    - La forêt est coupée en deux d'est en ouest par ce cours d'eau, le West Fork, déclara-t-il. De ce côté, il y a des chemins de randonnée et des terrains de camping destinés aux estivants. Mais il suffit de traverser la rivière pour se retrouver en pleine nature. Si c'est ce qu'a fait votre
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