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Le vétéran

Le vétéran

Titel: Le vétéran
Autoren: Frederick Forsyth
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détention provisoire, déclara Miss Sundaran.
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    - Mr Slade ?
    Le juge appointé voulait savoir s'il comptait demander une libération sous caution. Slade secoua la tête et Mr Stein lui adressa un sourire glacial.
    - Très judicieux. Détention provisoire accordée. (H observa les deux avocats par-dessus ses demi-lunes.) Je fixe l'audience à vendredi matin.

    La cour en déduisit qu'il accorderait alors une semaine de détention supplémentaire, et ainsi de suite jusqu'à ce que l'accusation et la défense soient prêtes pour un procès devant un tribunal de la Couronne. Toujours menottes et encadrés par deux gardiens de prison, Priée et Cornish quittèrent le banc des accusés en direction de Pentonville. Mr Slade regagna son bureau ; il savait qu'il recevrait d'ici le mardi une réponse à
    sa demande d'aide judiciaire. Ses clients n'avaient manifestement pas les moyens de financer leur défense, et il lui faudrait trouver dans une des écoles de droit un avocat décidé à plaider pour des clopinettes. H pensait déjà à deux Chambers1 dont le tout-puissant secrétaire général accepterait d'examiner sa requête, mais il savait qu'il hériterait s˚rement d'un jeune blanc-bec cherchant à acquérir de l'expérience, ou d'un vieux fanfaron attiré par les honoraires. Peu importe. Dans un monde de plus en plus violent, une affaire de coups et blessures ne nécessitait pas l'intervention d'un génie.
    Jack Burns rentra au commissariat. Les papiers s'empilaient sur son bureau.
    Le travail s'était accumulé, et il avait pris du retard. quant à l'affaire du boiteux, elle lui posait pas mal de problèmes.
    Cinquième jour : samedi
    Le samedi matin à neuf heures, Paul Willis passa à l'hôpital comme promis.
    Son patient n'avait fait aucun progrès et il commençait à s'inquiéter. H
    lui fit immédiatement repasser un scanner et examina attentivement les résultats. Le coma ne s'ex-1. Immeuble regroupant des cabinets de consultation d'avocats administré
    par un conseil et son directeur (N.d.T.).
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    pliquait pas par un nouvel hématome. Les vaisseaux ligaturés lors de l'opération ne laissaient plus s'écouler de sang et aucune pression ne s'exerçait désormais sur le cerveau, qui avait repris sa place normale à
    l'intérieur de la boîte cr‚nienne. H ne décela pas non plus de nouvelle hémorragie susceptible d'exercer une pression à un autre endroit. Et malgré
    cela, la tension à l'intérieur de la boîte cr‚nienne était toujours trop élevée, comme la tension artérielle. Il redoutait de plus en plus le cauchemar du neurochirurgien : si les axones avaient été gravement détériorés lors de l'agression, même le scanner ne le montrerait pas. Et si le cortex et le tronc cérébral étaient irrémédiablement endommagés, le patient décéderait ou végéterait jusqu'à ce qu'on débranche son respirateur artificiel. Le chirurgien décida de procéder à un examen du cortex dès le lundi. Pour l'instant, son épouse l'attendait dans la voiture, impatiente d'aller déjeuner dans l'Oxfordshire avec les amis qu'ils avaient rencontrés à Corfou. Après un dernier coup d'ceil au malade, il descendit la rejoindre.
    Les adoo surgissaient des terres désertiques proches du vieux fort de pierre ; des dizaines et des dizaines d'entre eux. Au cours de cette guerre acharnée et secrète, il les avait déjà aperçus en se déplaçant avec l'escadron B, mais ils n'étaient alors que de vagues silhouettes se découpant sur le fond brun des collines, ne se montrant que seuls ou par deux. Aujourd'hui, il s'agissait d'une offensive de grande envergure, et ces salauds fanatiques grouillaient de partout, fis n'étaient que dix, lui et ses camarades, soutenus par une cinquantaine d'askiris venus du Nord, des gendarmes du cru et quelques conscrits, les firgas mal entraînés et incontrôlables. Son équipe à lui comprenait deux ´ Ruperts ª, deux sergents, un caporal et cinq soldats. D estimait déjà à deux cents le nombre des adoo, et il en sortait de tous les côtés.
    Couché à plat ventre sur le toit de la casemate du BATT, il visa dans son reflex et abattit trois d'entre eux avant qu'ils aient compris d'o˘ venait le feu. Naturellement, le fracas des bombes et des tirs de mortiers et le grondement de l'artillerie légère se poursuivaient sans rel‚che. Sans ce coup unique tiré au moment o˘ les rebelles déferlaient vers l'avant-poste de Djebel Ali une heure auparavant, ils auraient déjà été
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