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Le vétéran

Le vétéran

Titel: Le vétéran
Autoren: Frederick Forsyth
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ramenait Priée et Cornish dans leurs cellules, o˘ Burns comptait procéder dès son retour à une inculpation officielle.
    D était en chemin pour le faire lorsque le policier en faction les interpella dans le hall, Skinner et lui.
    - Jack, il y a eu un appel pour vous. (H consulta son bloc-notes.) Une certaine Miss Armitage, fleuriste.
    Burns était perplexe. Il n'avait pas commandé de bouquet. D'un autre côté, Jenny devait rentrer dans une semaine. quelques fleurs apporteraient peut-
    être une touche de romantisme bienvenue. Finalement, l'idée n'était pas mauvaise.
    - «a concerne un monsieur qui boite, précisa le policier.
    Burns prit l'adresse et remonta en voiture avec Skinner.
    Les sours Armitage, des jumelles d'un ‚ge respectable, 34
    tenaient une petite boutique de fleurs sur Upper High Road. La moitié de leurs marchandises étaient exposées à l'intérieur, l'autre moitié sur le trottoir. Ces fleurs-ci s'efforçaient de survivre à l'épais nuage de gaz d'échappement que laissaient dans leur sillage les mastodontes qui fonçaient vers Highbury au sud ou vers les zones industrielles du Nord.
    - H pourrait s'agir du même homme, fit Miss Verity Armitage. Les descriptions ont l'air de concorder. Vous avez dit jeudi matin, c'est bien ça ?
    L'inspecteur Burns lui confirma que la date du jeudi matin pouvait correspondre.
    - Il m'a acheté un bouquet. Pas très cher, en fait, c'était le meilleur marché de la boutique. Une demi-douzaine de marguerites. Vu son apparence, il n'avait pas l'air bien fortuné, le pauvre diable. Et le journal dit qu'il a été blessé ?
    - Très grièvement, madame. H ne peut pas s'exprimer, il est dans le coma.
    Comment a-t-il payé ?
    - Oh, en espèces.
    - Avec des pièces qu'il a prises dans la poche de son pantalon ?
    - Non, il a sorti un billet de cinq livres. De son portefeuille. Je me souviens qu'il l'a laissé tomber et que je le lui ai ramassé. A cause de sa jambe.
    - quel genre de portefeuille ?
    - Bon marché. En plastique noir. Ensuite je le lui ai rendu.
    - Vous avez vu o˘ il le rangeait ?
    - Dans sa poche. Celle de sa veste, la poche intérieure.
    - «a vous ennuierait de me montrer un bouquet de marguerites ?
    Us déjeunèrent à la cantine du commissariat. Désappointé, Burns était d'humeur maussade. Une carte de crédit aurait laissé des traces : un nom, plus une adresse et un numéro de compte fournis par la banque. Mais du liquide...
    - qu'est-ce qu'on peut faire avec un bouquet par un après-midi du mois d'ao˚t ? demanda-t-il à Skinner.
    - L'apporter à sa petite amie ? L'offrir à sa maman ?
    35
    Repoussant leur assiette, les deux hommes penchèrent leur front plissé sur leur tasse de thé.
    - Inspecteur?
    Une voix timide s'était élevée à l'autre bout de la grande table. C'était une nouvelle recrue, une jeune femme à peine sortie de l'école de police.
    Jack regarda dans sa direction.
    - Oui?

    - C'est juste une hypothèse. Vous parlez du monsieur boiteux ?
    - Exact. Et j'aurais bien besoin d'une idée. quelle est la vôtre ?
    Elle rougit violemment. Il est rare en effet que des jeunes officiers interrompent un inspecteur.
    - Si cet homme marchait dans la rue à l'endroit que vous dites, il se dirigeait sans doute vers High Road à cinq cents mètres de là. Et vers l'arrêt de bus. Mais cinq cents mètres en arrière, on trouve le cimetière.
    Burns reposa sa tasse.
    - qu'est-ce que vous faites en ce moment ? demanda-t-il à la jeune femme.
    - Je suis en train de classer des dossiers.
    - «a peut attendre. On va jeter un coup d'oil au cimetière. Venez avec moi.
    Comme d'habitude, c'est Skinner qui prit le volant. Originaire du quartier, le jeune officier les guidait. C'était un vaste cimetière, avec des centaines de tombes disposées en rangées. H dépendait de la municipalité, qui ne se souciait guère de l'entretenir. Ds commencèrent à un bout, et chacun passa une rangée en revue. Il leur fallut pratiquement une heure. Ce fut la jeune femme qui trouva. Elles étaient fanées, évidemment, mais c'étaient bel et bien des marguerites, en train de dépérir dans un bocal d'eau croupie. La pierre tombale indiquait qu'elle recouvrait la dépouille mortelle d'une dénommée Mavis June Hall. Les dates de naissance et de mort étaient gravées, ainsi que les lettres RIP. Elle était décédée vingt ans auparavant, à l'‚ge de soixante-dix ans.
    - Regardez la date de naissance, patron. Ao˚t 1906. Son anniversaire tombait jeudi
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