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Le vétéran

Le vétéran

Titel: Le vétéran
Autoren: Frederick Forsyth
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vaincus. L'alerte leur avait donné quelques minutes pour prendre position avant que la première vague d'ennemis ne se rue vers les barbelés. …tant donné le nombre des assaillants, la situation déjà épineuse devenait carrément désespérée.
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    Au-dessous de lui, il vit le corps d'un askiri gisant sur le ventre en travers du chemin boueux qui se donnait le nom de Grand-Rue. Le capitaine Mike s'efforçait toujours de couvrir l'étendue de quatre cents mètres o˘ le caporal Labalaba, un Fidjien intrépide dont la m‚choire était à moitié
    arrachée, tirait à bout portant avec un obsolète canon de campagne sur la horde des autochtones qui s'avançaient à découvert.
    Deux hommes coiffés d'un keffieh surgirent de derrière le fort sur sa droite, et il leur fit sauter la tête. Trois autres apparurent en haut de la crête sur sa gauche, essayant d'abattre le capitaine qui feintait à
    découvert. D les canarda avec le reste de ses munitions, en toucha un et fit reculer les deux autres. Roulant sur le flanc pour recharger son arme, il entendit hurler au-dessus de sa tête la fichue roquette qu'avait lancée un Cari Gustav. Un peu plus et il était transformé en viande hachée. Sous les chevrons sur lesquels il était étendu, il entendit son ´ Rupert ª
    contacter la base par radio, réclamant un tir de Strikemaster malgré les nuages bas. Son arme rechargée, il descendit deux autres adoo qui avançaient à découvert, avant qu'ils aient pu atteindre le capitaine Mike, disparu dans la fosse d'artillerie avec un médecin militaire pour porter secours aux deux Fidjiens. Il ne savait pas encore qu'une seconde balle avait frappé l'impavide Labalaba en plein front et qu'il était mort. Il ignorait aussi que Tobin avait été mortellement blessé après avoir porté
    secours au soldat Ti, qui continuait à vivre avec trois balles dans la peau. Par chance, il aperçut le terroriste aux commandes du Cari Gustav qui avait failli le tuer. L'adoo se trouvait entre deux tertres sableux, près des barbelés arrachés et affaissés. Avec une grande précision, il lui tira une balle cuivre-nickel NATO 7.62 dans la gorge. Le Cari Gustav se tut, tandis que se poursuivait le vacarme assourdissant des tirs de mortiers et du dernier fusil anti-recul 75 mm des adoo.
    Enfin, les Strikemasters foncèrent sous la couche de nuages, venus de la mer, volant à une altitude de trente mètres à peine. Les bombes et les mitrailleuses finirent par avoir raison de la pugnacité des adoo. Les assaillants fléchirent et se dispersèrent. Ds s'enfuirent en courant, emportant leurs blessés et la plupart de leurs morts. H apprendrait plus tard que lui et ses camarades avaient repoussé entre trois et quatre cents rebelles, et qu'ils en avaient envoyé une bonne centaine vers un monde meilleur. Allongé sur le toit, il se mit à rire de soulagement pendant que les coups de feu s'éteignaient, se demandant ce que tante May penserait de lui en ce moment
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    Au service de soins intensifs du Royal London Hospital, le boiteux était toujours perdu dans un monde lointain.
    Sixième jour : dimanche
    Jack Burns appréciait les plaisirs simples, et sa grasse matinée dominicale en faisait partie. Ce jour-là, il n'en profita guère. Le téléphone sonna à
    sept heures et quart. C'était l'inspecteur de permanence au poste de Dover.
    - Un bonhomme vient de se présenter. H promène son chien de bonne heure.
    Encore ensommeillé, Jack Burns se demanda combien de temps il mettrait à
    étrangler l'inspecteur s'il s'en donnait vraiment la peine.
    - H tient un portefeuille à la main. Il dit que c'est son chien qui l'a trouvé, à huit cents mètres environ de la cité. Burns fut vite réveillé.
    - Bon marché, en plastique noir.
    - Vous l'avez vu ?
    - Retenez-le au poste. Ne le laissez pas partir. J'arrive dans une vingtaine de minutes.
    Le promeneur de chien était un retraité du nom de Robert Whittaker. Tiré à
    quatre épingles, le dos bien droit, il sirotait une tasse de thé dans la salle d'audition. H fit sa déposition, la signa et repartit. Burns appela l'équipe du POLSA et demanda à son chef grincheux de procéder à une fouille minutieuse du demi-arpent de terrain vague. Il exigeait un rapport avant la nuit. H n'avait pas plu depuis quatre jours, mais le ciel était gris et nuageux. € ne voulait surtout pas que le contenu du portefeuille puisse être dégradé par une copieuse averse.
    En examinant l'objet, il distingua les
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