Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1
Autoren: William Shirer
Vom Netzwerk:
lutter
désespérément pour assurer la paix à tout prix, avait fini par se persuader que
les conditions allemandes étaient tout à fait raisonnables, voire modérées.
Bien que Ribbentrop lui eût déclaré, à minuit la veille, que ces propositions
étaient « dépassées » du fait qu'aucun émissaire polonais ne s'était présenté,
bien que le gouvernement polonais n'en eût pas encore pris connaissance et
qu'elles fussent, somme toute, un attrape-nigaud, Henderson ne cessa, toute la
journée, de supplier Halifax de faire pression sur les Polonais pour qu'ils
envoient le plénipotentiaire exigé par Hitler, insistant sur la modération des
16 points du Führer.
    A douze heures trente Henderson télégraphia à Halifax le
suppliant « d'insister auprès de la Pologne pour que Lipski demande au
gouvernement du Reich les propositions allemandes, afin de les communiquer
d'urgence à son gouvernement en vue de dépêcher un plénipotentiaire ». « Les
conditions me semblent modérées, affirmait Henderson. Rien à voir avec
Munich... Jamais la Pologne ne retrouvera des propositions aussi favorables...
»
    En même temps, il écrivit une longue lettre à Halifax : « Les
propositions allemandes ne mettent pas l'indépendance de la Pologne en
danger... On peut lui présenter par la suite un marché beaucoup plus
désavantageux... »
    S'accrochant toujours à son idée, il télégraphia à Halifax, le
1er septembre à zéro heure trente, quatre heures avant l'heure assignée au
déclenchement de l'attaque allemande (bien qu'il ignorât cette circonstance) :
« Les propositions allemandes ne sont pas déraisonnables... Je suis d'avis que,
sur l'offre allemande, la guerre serait complètement injustifiable. » Il
insista une fois de plus pour que le gouvernement britannique recommandât
instamment aux Polonais, «. en des termes ne laissant place à aucun doute »,
d'annoncer « leur intention d'envoyer un plénipotentiaire à Berlin ».
    L'ambassadeur de Grande-Bretagne à Varsovie avait une optique
différente des choses. Il télégraphia, le 31 août, à Halifax : « L'ambassadeur
de Sa Majesté à Berlin semble considérer que les conditions allemandes sont
raisonnables. Du point de vue de Varsovie, je crains bien de ne pouvoir être de
son avis (65). »
     
    [235] Ce dernier jour de la paix vit encore un assez curieux épisode qui justifie une
note en bas de page. Après sa visite à Lipski, Dahlerus revint à l'ambassade de
Grande-Bretagne. A midi, il appela, du bureau même de Henderson, Sir Horace
Wilson au Foreign Office. Il lui annonça que les propositions allemandes
étaient « extrêmement libérales », mais que l'ambassadeur de Pologne venait de
les rejeter. « Il est clair, dit-il, que les Polonais sont en train de faire de
l'obstruction. »
    A ce moment, Wilson perçut des grésillements sur la ligne
téléphonique. Il eut l'impression que les Allemands étaient à l'écoute. Il
tenta de mettre un terme à la conversation, mais Dahlerus s'obstinait à
discourir sur la sottise des Polonais. « Je répétai à Dahlerus de se taire,
nota Sir Horace dans un mémorandum officiel, mais, comme il n'en faisait rien,
j'interrompis la communication. »
    Wilson rapporta à ses supérieurs cette indiscrétion commise dans
le bureau même de l'ambassadeur de Sa Majesté à Berlin. A treize heures soit
moins d'une heure après, Halifax envoya un télégramme chiffré à Henderson :,«
Montrez plus de prudence dans l'utilisation du téléphone. La conversation de D.
(Dahlerus était toujours désigné par son initiale dans les messages qui
s'échangeaient entre le Foreign Office et l'ambassade de Berlin) a été des plus
indiscrètes et a été sûrement surprise par les Allemands (66). »
     
    [236] En italiques dans l'original.
    [237] Une note marginale éclaircit ce point ambigu de la directive : « Ainsi, les
forces de l'Atlantique resteront-elles, pour le moment, en position d'attente.
»
    [238] Peut-être avait-il rédigé ce télégramme dans la soirée, mais il ne l'envoya à
Londres que le lendemain à quinze heures quarante-cinq, soit près de douze
heures après le déclenchement de l'attaque contre la Pologne. Ce message venait
après plusieurs autres qui, comme lui, furent téléphonés à Londres — si bien
qu'ils furent tous transmis en même temps — rapportant l'ouverture des
hostilités. On y lisait : La méfiance mutuelle des Allemands et des Polonais
est si complète que je n'ai pas l'impression
Vom Netzwerk:

Weitere Kostenlose Bücher