Le Tombeau De Jésus

bouche » (le mot bouche manque dans ce passage de l’Évangile de Philippe, mais beaucoup d’exégètes estiment qu’il s’agit bien de cela), provoquant la colère des autres disciples. Qu’en penser ? Marie Madeleine est un personnage énigmatique dans les Évangiles canoniques : elle est mentionnée plus souvent que toute autre femme, à l’exception de Marie, et elle est même présente lors de la crucifixion et de la résurrection. Pourquoi lui accorde-t-on tant d’importance ?
    À l’issue d’investigations complexes et d’analyses médico-légales, la réponse que Simcha et Charles apportent à cette question est surprenante. Et les résultats de leurs recherches sur d’autres éléments du tombeau de Talpiot sont tout aussi étonnants. En tant que producteur du film documentaire qui a permis de financer cette enquête, j’en ai suivi chaque étape. Je n’en ai pas moins été captivé par la lecture de ce livre et impressionné par la précision de la démonstration.
    Lors de ses enquêtes sur l’épave du Titanic , sur Ground Zéro à New York, sur les ruines de Pompéi et d’Herculanum et sur les vestiges minoens d’Akrotiri, Charles m’avait habitué à cette rigueur dont il fait à nouveau montre pour restituer de manière convaincante la réalité qui se cachait derrière les Évangiles. Les conclusions auxquelles Simcha et lui-même sont parvenus sont aussi stupéfiantes que leurs preuves sont irrécusables.
    Notre société entretient une relation schizophrénique avec le concept de preuve empirique. Notre système judiciaire repose sur des expertises médico-légales complexes, et recourt à un matériel sophistiqué pour analyser de minuscules échantillons de sang, de fibres, pour procéder à des tests ADN. Tout cela peut décider du sort d’individus, parfois menacés de la peine de mort, notamment aux États-Unis. Selon un sondage récent, 45 % des Américains ne croient pas à la théorie darwinienne de l’évolution. Ainsi, près de la moitié de la population de cette société qui se veut rationnelle, qui exige des preuves absolument pour tout, est capable d’ignorer deux siècles de recherches scientifiques, conduites avec la même rigueur et le même matériel qui permettent de décider de la vie ou de la mort d’un homme.
    La foi et la médecine légale ne font pas bon ménage. Il y a ceux qui considéreront les révélations de ce document comme incompatibles avec leur système de croyances. Pour ceux-là, aucune preuve scientifique ne suffira jamais et nos conclusions ne seront à leurs yeux qu’une hérésie de plus. D’autres n’y verront aucun danger pour les fondements de leur foi. Ils découvriront au contraire que ce livre leur ouvre des horizons saisissants sur une histoire qui tient une place centrale dans leur religion. Ils trouveront un réconfort dans une compréhension plus profonde de Jésus, Marie, Marie Madeleine et des autres personnages souvent énigmatiques sur lesquels, depuis deux mille ans, on ne disposait jusqu’ici que d’informations très parcellaires. Quant aux non-chrétiens, cette enquête les fascinera pour ce qu’elle révèle sur la vie réelle de figures qui ont si fortement orienté le cours de la civilisation occidentale.
    Je connais Charles Pellegrino depuis dix ans pour avoir souvent travaillé avec lui lors de reportages divers sur l’épave du Titanic , les ruines de Pompéi ou des bactéries extrémophiles 1 vivant dans des cheminées hydrothermales. Nous avons en commun une passion pour l’histoire et la science, et nous souffrons de la même curiosité maladive qui a envoyé ad patres quantité d’explorateurs ! Charles me présenta Simcha dans une atmosphère de mystère tout droit sortie d’un roman policier – avec notamment l’obligation de signer une clause de confidentialité – puis les deux compères me révélèrent les pistes qu’ils suivaient. C’était encore le début de l’enquête, mais j’ai trouvé leurs arguments convaincants, en particulier les données statistiques. Cela pouvait-il être vrai ? Avaient-ils réellement découvert les ossements de Jésus, Marie, Marie Madeleine, et même ceux de celui qui semblait être le fils de Jésus ?
    L’enquête devait emprunter de nombreux détours dans les deux années qui suivirent et révéler des surprises qui dépasseraient notre imagination, mais même au début des investigations, j’étais d’ores et déjà « accro ». Comme je