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Le tombeau d'Alexandre

Le tombeau d'Alexandre

Titel: Le tombeau d'Alexandre
Autoren: Will Adams
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conduits d’aération de la Grande Pyramide avait été baptisé Upuaut, version anglaise de son nom. Il était également devenu, de même qu’Anubis, un dieu de la mort. D’après les lointains souvenirs de Gaëlle, il était tombé en désuétude pendant le Moyen Empire, vers 1600 avant Jésus-Christ. Par conséquent, en toute logique, cette peinture aurait dû avoir plus de trois mille ans et demi. Pourtant, le chedched que portait Oupouaout ne cadrait pas avec cette datation. Sur le drapeau, étaient clairement représentés la tête et les épaules d’un beau jeune homme au sourire radieux, incliné vers la gauche comme une Madone de la Renaissance. Quand on voyait un portrait d’Alexandre le Grand, il était difficile d’être absolument certain qu’il s’agissait bien de lui. L’influence du personnage sur l’iconographie avait été telle que, pendant des siècles, les hommes avaient tout fait pour lui ressembler. Des artistes obséquieux leur avaient fait prendre les mêmes poses et leur avaient donné des expressions et des traits identiques. Mais si ce n’était pas Alexandre lui-même, il avait incontestablement inspiré ce portrait, ce qui signifiait que celui-ci ne pouvait pas être antérieur à 332 avant Jésus-Christ. Mais pourquoi diable avait-il été représenté sur un étendard tenu par Oupouaout, plus d’un millénaire après la déchéance de cette divinité ?
    Gaëlle mit cette énigme de côté et poursuivit son chemin en continuant à murmurer le nom d’Elena en guise de prétexte au cas où elle rencontrerait quelqu’un, ce qui semblait peu probable dans ce silence obscur. Sa lampe torche se mit à vaciller de nouveau, puis s’éteignit brusquement. Gaëlle était dans le noir complet. Elle regarda derrière elle et vit la faible lueur qui provenait de l’entrée du puits. Elle tapa une nouvelle fois la lampe contre le mur et la lumière se répandit pour éclairer une autre peinture. Autant qu’elle pouvait en juger, celle-ci était identique à la précédente mais n’avait pas été entièrement restaurée. Flacons, chiffons et brosses étaient encore éparpillés par terre sur une bâche blanche. Gaëlle continua à avancer. Les murs montraient peu à peu des signes de carbonisation et de forte chaleur, comme si un grand incendie avait jadis fait rage. Lorsqu’ils avaient creusé de nouveaux puits sur l’autre site, les membres de l’équipe avaient trouvé des stries noires et grises au milieu d’un orange pâle verdâtre indiquant la présence d’édifices anciens, des assises de pisé séparées par des couches de roseaux selon un mode de construction typiquement égyptien. Ces édifices avaient tous été détruits lors d’un vaste incendie. Peut-être ce site avait-il été frappé par le même fléau.
    Un peu plus loin, Gaëlle fut attirée par l’éclat d’une structure en marbre blanc : un portail avec, de chaque côté, une immense sculpture en calcaire représentant un loup couché mais vigilant et légèrement menaçant. Encore des loups... Une idée lui vint immédiatement à l’esprit. Quand ils s’étaient emparés de l’Égypte, les Macédoniens avaient rebaptisé de nombreuses cités pour des raisons administratives. Très souvent, les noms grecs qu’ils leur avaient donnés avaient été inspirés de divinités locales. Si Oupouaout était, comme cela semblait être le cas, le dieu culte de ces lieux, alors il ne pouvait s’agir que de...
    — Gaëlle ! Gaëlle ! cria Elena depuis l’entrée du puits. Vous êtes en bas ? Gaëlle !
    Gaëlle hésita. Un instant, la curiosité le disputa à la peur, puis la peur l’emporta. Elle rebroussa chemin en courant.
    — Elena ? C’est vous ?
    — Qu’est-ce qui vous a pris de descendre là-dedans ? hurla Elena.
    — J’ai cru que vous étiez tombée. J’ai eu peur que vous ayez eu un problème.
    — Sortez ! ordonna Elena d’un ton furieux. Immédiatement !
    Gaëlle remonta en retenant sa respiration jusqu’à ce qu’elle arrive en haut et s’empressa de se justifier.
    — Kristos m’a dit que vous vouliez...
    — Combien de fois vous ai-je dit qu’il s’agissait d’une zone réservée ? Combien de fois ? insista Elena en la regardant droit dans les yeux.
    — Je suis désolée, madame Koloktronis, mais...
    — Pour qui vous prenez-vous ? poursuivit Elena, le visage rouge et les tendons du cou saillants comme ceux d’un cheval de course en plein effort. Comment
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