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Le spectre de la nouvelle lune

Le spectre de la nouvelle lune

Titel: Le spectre de la nouvelle lune
Autoren: Marc Paillet
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et pouvoirs de l’évêque, nommé en fait par le souverain et dépendant de lui, entrent parfois en concurrence avec ceux du comte, d’autant que Charles le Grand, selon les cas et les personnalités, peut privilégier l’un ou l’autre de ses représentants. En dépit des distinctions qui séparent, en principe, pouvoir temporel et pouvoir spirituel, il considère ses évêques comme des administrateurs à peine différents des autres.
    Les missi dominici
    Pour bien tenir en main ses royaumes, l’empereur dispose d’un instrument redoutable et redouté, l’« envoyé du maître », le missus dominicus, plus connu sous sa forme au pluriel missi dominici, car ils vont presque toujours par deux : un comte et un évêque (ou un abbé). Le souverain leur assigne pour chacune de leurs inspections un territoire sur lequel ils ont plein pouvoir pour tous les problèmes de gestion et d’administration, de justice, de conscription, de propriété, d’imposition, de statut personnel et même pour les affaires ecclésiastiques. Les missi dominici doivent non seulement procéder aux enquêtes et vérifications nécessaires, mais encore se saisir des litiges portés devant eux, soit pour les juger eux-mêmes, soit, s’ils dépassent leur compétence, pour en référer au tribunal de l’empereur. Ils ont le pouvoir de dessaisir les juridictions comtales et locales pour déférer les causes devant eux-mêmes. Ces pouvoirs, très étendus, des missi sont définis par des ordonnances (capitulaires) portant le sceau du souverain.
    LA SOCIÉTÉ
    LES PUISSANTS
    La société carolingienne comporte fondamentalement deux catégories de personnes : les puissants et le peuple. Les puissants constituent une aristocratie qui fournit à l’empereur Charles son haut personnel laïque et religieux : dignitaires de la cour, généraux, comtes et marquis, évêques et abbés… Ils sont généralement, mais pas nécessairement, d’origine franque ; beaucoup sont apparentés, fût-ce lointainement, au souverain. Ils sont à la tête de domaines qui peuvent atteindre de grandes dimensions, des milliers et même des dizaines de milliers d’hectares lorsqu’il s’agit de parents et proches de l’empereur, de grandes familles et de puissantes abbayes, sans parler des biens de la Couronne.
    Le système de la vassalité s’est développé rapidement sous les Carolingiens. Le vassal doit fidélité et service à son seigneur qui, en retour, est dans l’obligation de lui assurer subsistance et protection. Tous les seigneurs de quelque importance se sont ainsi entourés de vassaux sur lesquels ils comptent pour maintenir et renforcer leur position. Les rois carolingiens, Charles lui-même, ont constitué un réseau de vassaux directs, dits « vassaux du maître », à leur disposition constante et immédiate, dans la paix comme dans la guerre. Ceux-ci d’ailleurs sont souvent liés à la famille régnante par des liens de parenté ou encore se sont distingués dans les combats au côté du souverain. Ils disposent de domaines qui leur ont été attribués comme « bénéfice » et sur lesquels ils peuvent exercer certains droits de justice.
    Le manse
    Au centre du système agraire se situe le manse (de mansion : maison), ensemble de labours et de pâturages, comprenant aussi verger, potager, bois et taillis, et naturellement demeure, étable, grange… d’une surface jugée suffisante pour la vie d’une famille. Sa superficie varie considérablement d’un pays à l’autre, d’un site à l’autre. Elle tourne autour de dix bonniers, un bonnier valant très approximativement un hectare et quarante ares, soit 14 000 m 2 .
    Le domaine seigneurial
    Le domaine dont dispose un maître, par exemple un comte, comporte, en général, deux sortes de terres : celles qu’il fait cultiver directement, par des esclaves notamment, celles qu’il confie à des colons auxquels il accorde des tenures. Les tâches artisanales sont souvent assurées dans les extensions de la villa seigneuriale par des esclaves. Il en va de même des besognes domestiques, de l’entretien, du service des étables et écuries, etc.
    LE PEUPLE
    Le peuple, lui, ne comprend, en principe, que deux sortes de personnes : les libres et les non-libres. Les premiers disposent donc librement d’eux-mêmes et de leur famille. Les autres, colons et esclaves, sont soumis à des contraintes plus ou moins rudes selon leur état… et selon les dispositions de leurs maîtres.
    Les
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