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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple
Autoren: Jean (d) Aillon
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templière.
    — Comment tu la trouves ?
    — La maison ?
    — Oui, elle est à toi !
    — À moi !
    Roger de Bussy resta sans voix. Que voulait dire son oncle ?
    — Elle appartenait à un vieux chevalier de l'ordre qui me l'a cédée pour un prix fort honnête, poursuivit le prieur en prenant son neveu par l'épaule. Tu es mal logé dans mon hôtel qui menace ruine, et où il fait trop froid. Cette maison aussi était en ruine, mais j'ai fait refaire la toiture. Encore quelques semaines de travail et elle sera habitable. Elle n'est pas très grande, mais tu pourras recevoir du monde et loger tes gens. Il est impossible de la visiter maintenant, car c'est le maître maçon qui en a la clef, mais tu le trouveras ici demain matin.
    Bussy ne savait que dire tant il était ému. Loger dans l'enclos du Temple constituait un privilège que même des Grands ne pouvaient s'offrir, et lui aimait tant cet endroit !
    — Ce n'est pas tout, mon neveu, sais-tu à qui appartenait cette maison ?
    — Non, mon oncle…
    — C'était la maison de Jacques de Molay…
    — Le grand maître du Temple ? Celui que…
    — … Philippe le Bel a fait brûler vif sur l'île aux Juifs en 1314, oui. Tu vas habiter dans la maison du dernier grand maître de l'Ordre !
    Roger de Bussy demeura alors un long moment silencieux et immobile, troublé à l'idée qu'il allait habiter dans la maison de Jacques de Molay ! Le dernier grand maître du Temple. Son fantôme hantait-il les lieux ?
    1 L'équivalent de colonel.

2
    L 'ordre des Pauvres Chevaliers du Christ avait été fondé en 1118 par Hugues de Payns, Geoffroy de Saint-Omer, et sept autres chevaliers qui avaient choisi d'assurer la protection des pèlerins venant à Jérusalem, tout en restant soumis à la règle monastique de saint Augustin.
    Pour ce faire, ils s'étaient mis au service du roi Baudouin de Jérusalem qui leur avait offert une partie de son palais, située à l'emplacement du temple de Salomon. C'est ainsi qu'ils étaient devenus les templiers.
    Puisqu'ils défendaient les pèlerins de Terre sainte, puisqu'ils faisaient vœu de pauvreté, les rois et les princes d'Europe les avaient exemptés d'impôts et l'Église de dîme. En même temps, les donations et les héritages, en or ou en terres, affluaient, et leur fortune augmentait de façon considérable au fil des ans. Avec une telle richesse, les chevaliers du Temple étaient peu à peu devenus la plus importante armée chrétienne de la Terre sainte. Au faîte de sa puissance, l'Ordre possédait même ses forteresses et sa propre flotte.
    Constitué de religieux, le Temple inspirait confiance. Comme il avait des établissements fortifiés dans toute l'Europe et en Orient, les pèlerins d'abord, les marchands ensuite, les seigneurs et même les rois enfin, lui avaient confié leur argent contre des lettres qui pouvaient être échangées dans n'importe quelle commanderie templière.
    Mais, après la perte de Jérusalem était venu le temps des revers. À partir de 1268, le Temple avait perdu ses deux principales forteresses en Syrie, puis avait dû abandonner Saint-Jean-d'Acre. En 1292, ayant essuyé de lourdes pertes, et réfugiés à Chypre, les templiers avaient élu à leur tête un chevalier bourguignon capable, selon eux, de redonner sa puissance à leur ordre. Il se nommait Jacques de Molay.
    La perte d'Acre et du royaume chrétien d'Orient représentait une catastrophe pour la chrétienté. Selon le pape Clément V, les discordes entre les chrétiens en étaient la cause. D'après lui, avant de lancer une nouvelle croisade, il fallait unifier tous les ordres monastiques de chevalerie, en particulier réunir le Temple et les hospitaliers de Saint-Jean.
    Molay s'y était opposé. Car si le Temple était ruiné en Orient, sa puissance et sa richesse n'avaient jamais été si grandes en Occident. Avec des centaines de commanderies fortifiées, recevant sans cesse des donations, riches d'un considérable butin de guerre, les Templiers géraient aussi les fortunes des princes, et en particulier celle du roi de France depuis Philippe Auguste. L'enclos du Temple de Paris – la Villeneuve –, une ville fortifiée à la lisière de la capitale, abritait non seulement le trésor du Temple, mais aussi celui des rois de France.
    Pourtant, contraint de négocier l'avenir de son ordre avec la papauté et le roi de France, Jacques de Molay avait dû quitter Chypre pour Paris. Le grand maître était persuadé
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