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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple
Autoren: Jean (d) Aillon
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étranglée qu'il ne maîtrisait pas.
    — Un leurre ! répéta Bussy. Un artifice avec lequel on attire celui qui a envie d'une chose afin de le tromper. Molay craignait sans doute l'arrestation et la torture. Lui et ses frères pourraient-ils résister ? Il n'en était pas certain et il a préparé un leurre. Si l'un d'eux parlait pour échapper à la souffrance, il saurait où était la cachette du coffre et du parchemin que j'ai trouvée ! Le chiffre des Templiers devait bien être connu des clercs de Le Bel, et ils auraient trouvé la tombe bien plus facilement que M. Fronsac.
    « Tôt ou tard, on aurait ouvert le gisant de Guillaume de l'Aigle et découvert ces coffres. Molay et les templiers auraient fait les innocents, juré que quelqu'un les avait trompés en remplaçant leur fortune par des pierres ! Et comme c'est le Bel lui-même qui aurait mis au jour la cachette, il aurait cru à cette fable et n'aurait plus torturé les templiers. Mais le leurre n'a jamais été utilisé, car ces hommes courageux n'ont jamais parlé…
    Conti, anéanti, regarda Louis plein d'espoir. M. de Bussy devait se tromper !
    — Il a raison, approuva Fronsac en décelant chez le comte une expression légèrement amusée. C'est le Bel qui aurait dû être abusé mais moi qui l'ai été ! Vous voyez, monsieur le prince, vous n'aviez aucune raison de m'admirer !
    — Mais où se trouve le trésor ? hurla Conti dans un râle.
    Bussy fit un geste indécis.
    — On ne le saura jamais, monseigneur. Il vous restera ces pièces, et ces parchemins… pour votre cabinet de curiosité.
    En parlant, il songeait à ce que son frère avait dit, le jour où il avait découvert le coffret : Et si tout ceci n'était qu'une farce ? Il se souvint qu'il avait expliqué lui-même que les trente chariots de paille n'étaient qu'un leurre. Quel sot il était ! Il s'agissait bien d'un artifice et c'est lui qui avait été trompé !
    Le prince resta encore un moment abattu, désemparé. En se rebellant contre Mazarin, il avait perdu son chapeau de cardinal et, maintenant, il venait de voir s'envoler une fortune qu'il espérait tant mais n'existait pas ! Son regard s'égara à nouveau sur les coffres, puis sur Bussy et Fronsac qui attendaient en silence.
    — Pas un mot sur tout ça, dit-il, finalement.
    Fronsac opina.
    — Pas un mot…
    Brusquement, son visage juvénile se détendit.
    — Vous aviez raison, Fronsac, c'était un pari et je l'ai perdu.
    — Nous l'avons tous perdu, monseigneur.
    — Mais je ne regrette rien, voyez-vous. Cela aura été une belle aventure ! Prenez quelques-unes de ces pièces, en souvenir… Tout de même, j'aurais donné cher pour savoir s'il y avait un autre gardien des coffres !
    174 Il existe encore l'impasse Putigneux qui ouvre dans la rue.

51
    L ouis revint à Paris pour Pentecôte. Michel Hardoin l'accompagnait afin de réparer les dégâts dans sa maison de la rue des Blancs-Manteaux. Durant les travaux, il logea avec Julie chez ses parents, ses deux enfants étant restés à Mercy avec leur nourrice.
    Gaston, lui, avait repris ses activités de procureur du roi à la prévôté de l'Hôtel et de maître des requêtes au Conseil des parties. Il apprit avec soulagement que sa lettre de commission avait finalement été validée. Les troubles ayant suspendu les procès pendant six mois, il se trouvait maintenant face à un travail considérable et Louis ne l'avait rencontré que brièvement pour lui raconter la découverte du coffret des templiers et lui donner sa part. L'amnistie de Rabutin était désormais chose faite et Champlâtreux discutait avec la famille de Mme de Miramion un dédommagement raisonnable.
    Un calme précaire régnait en ville où la Cour n'était pas revenue, Mazarin prétextant l'invasion espagnole pour s'installer à Compiègne avec la reine et le jeune roi. Si le prince de Conti avait cédé sur ses prétentions – ainsi que Beaufort et les généraux –, Anne d'Autriche n'était pas pour autant victorieuse et l'amnistie qu'elle avait accordée ressemblait à une capitulation. Comme le faisait remarquer avec dépit Paul de Gondi, dans cette guerre il n'y avait eu que des vaincus, les plus touchés étant le peuple de Paris et des faubourgs. Ceux-là avaient payé un rude prix à la révolte des parlementaires. Martyrisés, tués, pillés, taxés, violentés, ruinés. Un seul sortait de cette querelle avec éclat : le prince de Condé. C'est lui qui avait
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