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Le Pont de Buena Vista

Le Pont de Buena Vista

Titel: Le Pont de Buena Vista
Autoren: Maurice Denuzière
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incapacité à satisfaire un homme. Il ne sera donc pas déçu. Nous vivrons comme frère et sœur, et nous ferons une bonne association. En somme, un vrai couple d'aristocrates anglais ! ajouta-t-elle, amère.
     
    L'orchestre allait enchaîner sur une mazurka quand Charles et Otti se trouvèrent sur la piste près de Murray et Ounca Lou.
     
    Ottilia se dégagea du bras de Charles et saisit celui de Malcolm.
     
    – Maintenant, que tout rentre dans l'ordre des choses ! dit-elle, la gorge nouée, en changeant de danseur.
     
    – Sir Murray est un excellent cavalier, mais il serre un peu trop la taille des dames, avoua Ounca Lou en riant.
     
    Entre deux danses, Pibia, le majordome, s'approcha de Charles et de sa compagne.
     
    – Sa Seigneurie souhaite vous entretenir un instant dans la bibliothèque, dit-il.
     
    Il se rendit près de Murray, qui venait de danser un quadrille endiablé avec Gertrude Lanterbach, et lui dit la même chose avant de trouver Ottilia, occupée à inscrire sur son carnet de bal les demandes pressantes d'une demi-douzaine d'admirateurs.
     
    En marchant vers la bibliothèque, Charles retint un instant Ounca Lou dans une encoignure.
     
    – J'ai complètement omis de vous demander si vous accepteriez de m'épouser. Il me faut une réponse immédiate, car je vais de ce pas demander votre main à lord Simon et à lady Lamia, dit-il.
     
    Ounca Lou se mit à rire assez fort pour attirer l'attention d'Ottilia et de Murray qui, se rendant eux aussi à la convocation de lord Simon, s'arrêtèrent près du couple.
     
    – Lady Ottilia, croyez-vous qu'on puisse répondre sans réfléchir une minute à une demande en mariage faite avec désinvolture ? dit la filleule de Lamia, incapable de dissimuler sa joie.
     
    – Si le prétendant est M. Desteyrac, à votre place, petite sœur nouvelle, je n'hésiterais pas une seconde. Vous ne sauriez espérer un meilleur parti, répondit Otti, atténuant l'insolence d'un ton protecteur.
     
    Lady Lamia se tenait près de son frère, dans la bibliothèque, quand les deux couples convoqués y entrèrent.
     
    –  God'dam' ! Une vraie réunion de famille ! souffla Malcolm à Charles.
     
    Quand chacun eut trouvé un siège, lord Simon prit l'attitude du père noble, déplissa son gilet de piqué et donna la raison de cette convocation en pleine fête.
     
    – Ce soir, ma fille et mon neveu m'ont informé de leur intention de se marier. C'est une bonne chose mais, pour souscrire au vœu de lady Ottilia, ce mariage aura lieu à Londres. Elle souhaite, et je l'approuve, que son union soit bénie à Saint Margaret's Church, la petite église proche de l'abbaye de Westminster. Cette église a été fondée par Édouard le Confesseur en 1064. C'est là que repose sir Walter Raleigh et c'est là que sont célébrés tous les mariages de l'aristocratie anglaise. Vous ignorez sans doute, monsieur Desteyrac, qu'il s'agit du sanctuaire le plus huppé de Londres. Nous mettrons donc à la voile pour l'Angleterre, avec le Phoenix , la semaine prochaine, annonça lord Simon.
     
    – Vous dites « nous » ? s'étonna Lamia.
     
    – Je dis « nous » car je serai du voyage. Comme j'ai affaire à Londres, je ne quitterai pas ma fille qu'elle ne soit, cette fois, solidement mariée.
     
    Tous eurent un sourire. Charles et Ounca Lou firent un signe amical aux futurs époux, et lord Simon enchaîna :
     
    – Lady Lamia, avec qui je ne m'étais pas entretenu depuis longtemps de manière aussi confiante, m'a dit que sa filleule, c'est-à-dire ma seconde fille, perdue de vue à la suite de circonstances qui ne regardent que moi, mais aujourd'hui retrouvée, s'est prise d'une passion amoureuse, apparemment en cours de consommation, pour Monsieur l'Ingénieur Charles Ambroise Desteyrac. Comme j'ai l'intention de demander à cet ami français de s'établir à Soledad pour y entreprendre de nouveaux travaux, je dois savoir – et cela, pour calmer les appréhensions de lady Lamia – comment il envisage l'avenir pour ma plus jeune fille, dont le bonheur m'importe, bien qu'elle ne porte pas encore mon nom, lacune que mes notaires de Londres combleront. Je suis un vieil homme et je sais par expérience qu'une fille, si amoureuse soit-elle d'un homme, a besoin d'un établissement sûr.
     
    – Eh bien, lord Simon, si vous m'accordez la main de votre fille cadette, vous avez ma réponse, déclara Charles.
     
    Amusé par la façon dont Cornfield présentait
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