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Le Peuple et le Roi

Le Peuple et le Roi

Titel: Le Peuple et le Roi
Autoren: Max Gallo
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rassied.
    On le reconduit au Temple.
    Les députés se déchirent.
    Certains, émus par les propos du roi, tentent d’obtenir le
retrait de l’acte d’accusation.
    Les Montagnards s’insurgent. Les Girondins avancent avec
Vergniaud l’inviolabilité du roi, Brissot évoque l’indignation de l’Europe et
demande l’« appel au peuple » qui jugera en dernier ressort.
    Robespierre dénonce cette manœuvre.
    Seuls les « fripons », des « perfides »,
« dont la sourde et pernicieuse activité produit des troubles peuvent
réclamer l’appel au peuple ».
    « Oui, s’écrie-t-il, j’ambitionne l’honneur d’être
massacré le premier par les brissotins, s’il le faut, mais avant d’être
assassiné, je veux avoir le plaisir de les dénoncer. »
    Et avec lui les Montagnards accusent les Girondins d’être
compromis par les documents de l’armoire de fer.
    Vergniaud a négocié avec la Cour du 5 au 9 août
    1792, pour éviter l’insurrection.
    Le président de la Convention, Barère, le vendredi 4 janvier
1793, fait rejeter l’idée d’un « appel au peuple », juge souverain du
roi.
    « Le procès, dit-il, est en réalité un acte de salut
public ou une mesure de sûreté générale, et un acte de salut public n’est pas
soumis à la ratification du peuple. »
    Les Girondins n’osent plus contester cette décision.
    Le 7 janvier 1793, la Convention déclare clos les débats du
procès de Louis XVI.
    Le vote commencera le lundi 14 janvier.
     
    Louis, ci-devant roi de France, dit à Malesherbes :
    « Êtes-vous bien convaincu à présent, qu’avant même que
je fusse entendu, ma mort avait été jugée ? »

38
    Il faut voter.
    Et d’abord choisir entre la culpabilité et l’innocence de
Louis Capet, ci-devant roi de France.
    Le 15 janvier 1793, le vote commence sur cette première
question.
    La Convention déclare Louis Capet coupable de conspiration
contre la liberté publique par sept cent sept voix contre zéro.
    Ce même jour, il faut voter une seconde fois pour confirmer
que le jugement de la Convention ne sera pas soumis à la ratification du peuple.
    « Peuple, s’écrie Robespierre, c’est à nous seuls de
défendre ta cause. Plus tard, lorsque les vertueux auront péri, alors venge-les
si tu veux. »
    Par quatre cent vingt-quatre voix contre deux cent
quatre-vingt-sept, la Convention rejette l’appel au peuple.
     
    Maintenant, il faut voter par appel nominal, sur la question
capitale :
    « Quelle peine infligera-t-on à Louis Capet ? »
    Chaque député doit monter à la tribune et expliquer à haute
voix son vote. Les députés en mission s’exprimeront par écrit.
    Le vote commence le mercredi 16 janvier 1793, à huit heures
du soir. Les députés votent dans l’ordre alphabétique des départements et pour
chacun dans l’ordre de l’élection.
    La lettre G a été tirée au sort, et le premier département
sera la Haute-Garonne… les représentants du Gard votant les derniers. On sait
que Vergniaud, député de Bordeaux, a déclaré, la veille :
    « Je resterais seul de mon opinion que je ne voterais
pas la mort. »
    Et les députés girondins sont favorables à l’indulgence, craignant
les conséquences de la mort du roi.
    Mais Vergniaud, qui préside, vote la mort. Et huit des
députés de Bordeaux votent comme lui.
     
    Pas de surprise avec les Montagnards.
    Robespierre, plus poudré que jamais, parle longuement pour
expliquer son vote :
    « Tout ce que je sais, dit-il, c’est que nous sommes
des représentants du peuple envoyés pour cimenter la liberté publique par la
condamnation du tyran, et cela me suffit.
    « Le sentiment qui m’a porté à demander, mais en vain, à
l’Assemblée constituante l’abolition de la peine de mort est le même qui me
force aujourd’hui à demander qu’elle soit appliquée au tyran de ma patrie et à
la royauté elle-même dans sa personne. Je vote pour la mort. »
     
    Le vote se poursuit dans la nuit du 16 au 17 janvier.
    On attend Danton. Il monte à la tribune vers quatre heures
du matin.
    Les partisans du roi espèrent de sa part un mouvement d’indulgence.
    « Je ne suis point de cette foule d’hommes d’État qui
ignorent qu’on ne compose point avec les tyrans, déclare Danton. Ils ignorent
qu’on ne frappe les rois qu’à la tête. Ils ignorent qu’on ne doit rien attendre
de ceux de l’Europe que par la force de nos armes ! Je vote pour la mort
du tyran ! »
    Voici un autre
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