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Le pays de la liberté

Le pays de la liberté

Titel: Le pays de la liberté
Autoren: Ken Follett
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atteindre la puissante rivière Holston.
    Mack exultait. Ils avaient franchi de nombreux torrents et cours d'eau, mais il n'y avait aucun doute dans son esprit. C'était le fleuve qu'ils cherchaient. Il était beaucoup plus large que les autres, avec une île allongée au milieu du courant. Ć'est là, dit-il à Liz-zie. Nous sommes à
    la lisière de la civilisation. ª
    Depuis quelques jours, ils se sentaient presque seuls au monde. La veille, ils avaient vu un seul homme blanc - un trappeur - et trois Indiens sur une colline au loin: aujourd'hui, pas un Blanc et plusieurs groupes d'Indiens.
    Ceux-ci ne se montraient ni amicaux ni hostiles : ils gardaient leurs distances.
    Cela faisait longtemps que Mack et Lizzie n'avaient pas longé un champ cultivé. ¿ mesure que les fermes se faisaient plus rares, le gibier était plus abondant. Bisons, cerfs, lapins et des nuées d'oiseaux comestibles : dindes, canards, bécasses et cailles. Lizzie en tira plus qu'ils ne pouvaient en manger à eux deux.
    Le temps avait été clément. Il avait plu une fois, et ils avaient pataugé
    toute la journée dans la boue puis frissonné toute la nuit, trempés jusqu'à
    l'os, mais, le
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    lendemain, le soleil les avait sèches. Ils étaient toui endoloris à force d'être en selle, ils étaient rompus mais les chevaux tenaient bon, fortifiés par l'herbe grasse qui poussait partout et par l'avoine que Macl avait achetée à Charlottesville.
    Aucun signe de Jay, mais cela ne voulait pas dire grand-chose : Mack était forcé de supposer qu'il les suivait toujours.

    Ils firent boire les chevaux dans l'Holston et s'assirent pour se reposer sur la berge parsemée de rochers. La piste s'était perdue tandis qu'ils traversaient la plaine et, par-delà le fleuve, on n'apercevail aucune trace de route. Vers le nord, le terrain s'élevait régulièrement et, tout au loin, peut-être à quatre ou cinq lieues, une haute crête s'élevait dans le ciel, menaçante. C'était là qu'ils allaient.
    ÍI doit bien y avoir un col, dit Mack.
    - Je n'en vois pas, fit Lizzie.
    - Moi non plus.
    - Il n'y en a pas là-bas...
    - Nous en chercherons un autreª, dit-il d'un ton résolu.
    Il parlait avec assurance, mais, au fond, il était inquiet. Ils s'enfonçaient dans des terres vierges. Ils risquaient d'être attaqués par des lions des montagnes ou par des ours sauvages. Les Indiens pouvaient se révéler hostiles. Pour l'instant, avec un fusil, ils trouvaient de la nourriture en abondance, mais qu'arriverait-il en hiver ?
    Il prit sa carte, même si elle se révélait de moins en moins exacte.
    ´Je regrette que nous n'ayons pas rencontré quelqu'un qui connaissait le chemin, fit Lizzie, inquiète.
    - Nous en avons rencontré plusieurs, répondit-il.
    - Et chacun nous a raconté une histoire différente.
    - Ils ont quand même tous dépeint le même tableau, fit Mack. Les vallées sont toutes orientées du nord-est au sud-ouest, tout comme le montre la carte: nous devons nous diriger vers le nord-ouest, perpendicu-457
    lairement aux rivières, en franchissant une série de hautes crêtes.
    - Le problème va être de trouver les cols pour passer les chaînes montagneuses.
    - Nous n'aurons qu'à zigzaguer. Chaque fois que nous verrons un col qui pourrait nous conduire vers le nord, nous passerons par là. quand nous tomberons sur une montagne qui semble infranchissable, nous virerons à
    l'ouest et suivrons la vallée, en cherchant tout le temps la prochaine occasion de repartir vers le nord. Les cols ne sont peut-être pas à
    l'endroit marqué sur cette carte, mais ils sont là quelque part.
    - Ma foi, dit-elle, il n'y a rien d'autre à faire qu'essayer.
    - Si ça ne va pas, nous devrons retourner sur nos pas et essayer un autre chemin, voilà tout. ª
    Elle sourit. ´J'aime mieux faire ça que des visites à Berkeley Square. ª
    II lui rendit son sourire. Elle était prête à tout: c'était ce qu'il aimait chez elle. ´«a vaut mieux aussi qu'extraire du charbon. ª
    Le visage de Lizzie redevint grave. ´Je regrette seulement que Peg ne soit pas là. ª
    Mack partageait son sentiment. Ils n'avaient pas vu trace de Peg après sa fuite.
    Lizzie avait pleuré toute cette nuit-là: elle avait l'impression d'avoir perdu deux enfants, d'abord son bébé, et puis Peg. Ils ne savaient absolument pas o˘ elle pouvait être, ni même si elle était encore en vie.
    Ils avaient fait tout leur possible pour la retrouver, mais ce n'était qu'une maigre consolation.
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