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Le Maréchal Berthier

Le Maréchal Berthier

Titel: Le Maréchal Berthier
Autoren: Frédéric Hulot
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de Wagram demanda, en 1815, une pension de veuve !
    Alexandre choisit le corps des ingénieurs géographes, ce qui le plaçait sous les ordres de son père. Il allait y rester six ans et en profita pour se perfectionner en cartographie et en dessin, Jean-Baptiste lui ayant donné comme professeur le peintre d'histoire Van Blarenberghe qui était attaché au dépôt de la guerre. Son père le fit également travailler, ainsi que son frère cadet Charles, aux fameuses cartes des forêts de la région parisienne. Il participa aussi durant cette période, en tant qu'ingénieur topographe aux levées exécutées sur les côtes de France.
    En 1772, il passa en tant que lieutenant à la légion de Flandre, unité d'infanterie, peut-être grâce à l'appui de son père, mais il commençait à être connu dans l'armée. Jean-Baptiste aurait souhaité le conserver à ses côtés, car Alexandre se révélait un géographe de talent. Ce fut le colonel commandant la légion, le vicomte d'Harambure, qui demanda sa mutation. Il comptait beaucoup sur le jeune homme « pour faire travailler sur cette partie (le dessin) les jeunes officiers de cette légion ». En fait, Alexandre n'était pas mécontent. Il avait envie d'être confronté aux problèmes du service actif et d'apprendre à commander et voir évoluer les hommes de troupe. Ce passage dans un régiment allait lui permettre d'acquérir un certain nombre de connaissances nécessaires à un officier d'état-major, sans qu'il comprît toutefois que c'était dans cette voie qu'il allait s'orienter. En tous les cas, le zèle qu'il mit dans ses nouvelles fonctions attira l'attention sur lui ; et en 1776 le prince de Lambesc, commandant le régiment de dragons de Lorraine, le réclama avec une telle insistance qu'il obtint son affectation. C'était une nouvelle chance pour Berthier, car cette unité passait, à raison, pour la meilleure des écoles de cavalerie. Quoique déjà passable cavalier, Berthier y apprit à manier sa monture et ses armes avec vigueur et adresse. Là encore, son application lui valut les meilleures notes. Aussi, quoiqu'il n'eût que 23 ans, il comptait suffisamment d'années de service donc d'ancienneté pour pouvoir postuler de l'avancement. Il s'en ouvrit donc à son chef direct, le baron de Viomenil, qui se déclara d'accord. Il lui en fit rédiger la demande et appuya celle-ci d'un avis favorable, écrivant à ce sujet : « qu'il avait beaucoup de talents pour la partie de l'état-major des armées et que c'était un très bon sujet à tous égards ».
    Il est fort possible que mis au courant à Versailles, Jean-Baptiste ait de son côté donné un coup de pouce. Toujours est-il que, le 2 juin 1777, Alexandre fut promu capitaine. C'était, dirions-nous aujourd'hui, une promotion « au grand choix ». Mais le ministre de la Guerre, le prince de Montbarey, crut devoir encore faire quelque chose de plus pour un tel sujet d'élite, et l'année suivante il lui annonça qu'il allait recevoir une augmentation de solde de 600 livres par an, « afin de lui permettre de se livrer davantage à son application et à son zèle ». C'était tout ce qu'il était possible de lui accorder pour l'heure.
    Mais déjà, dans l'armée, au vu des résultats qu'il avait obtenus dans les deux régiments où il avait servi, on commençait à se disputer sa personne. En 1779, le comte de Metfort, qui venait de prendre le commandement d'un corps de troupes en formation à l'ouest de Paris et qui avait reçu le nom d'armée de Normandie, le réclama avec insistance comme aide de camp. L'embarras du ministre fut extrême, car le prince de Lambesc ne voulait pas le voir partir. Finalement, une solution moyenne fut adoptée : le capitaine Berthier fut provisoirement affecté au 2 e régiment de chasseurs à cheval pour y servir chaque année pendant les mois de juillet, août et septembre ! En fait, en raison des événements extérieurs, il n'exerça ces nouvelles fonctions que pendant une saison.
    Depuis plusieurs années, les treize colonies anglaises d'Amérique en conflit ouvert avec la métropole luttaient pour obtenir leur indépendance. Comprenant qu'ils n'y parviendraient pas seuls, les dirigeants des insurgents (ainsi se nommaient-ils) sollicitèrent l'aide de la France. Aussi bien à l'armée qu'à la cour, un courant de sympathie se créa en faveur des rebelles. Ses partisans demandaient une intervention militaire, autrement dit désiraient que le roi déclarât la guerre
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