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Le Maréchal Berthier

Le Maréchal Berthier

Titel: Le Maréchal Berthier
Autoren: Frédéric Hulot
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plus tard tous ces privilèges seraient balayés !
    Au début de mars 1781, une expédition maritime le long des côtes américaines fut préparée dans le camp français et les frères Berthier obtinrent facilement d'en faire partie. Elle devait durer tout l'été, mais l'escadre revint au bout d'un mois. Peu après, Washington, qui avait enfin décidé de bouger, vint rendre visite à son homologue français afin de dresser avec lui un plan d'action coordonnant les mouvements des deux armées. En tant qu'officier d'état-major, Alexandre assista aux réunions. Sachant son visiteur quelque peu vaniteux, Rochambeau lui avait réservé un accueil magnifique avec présentation de son armée, défilé et retraite aux flambeaux. De cette entrevue sortit un programme qui avait pour but le siège de New York par les deux armées. Certes, les troupes américaines, excellentes pour harceler et fatiguer l'ennemi, étaient moins brillantes dans les rencontres en rase campagne et ignoraient tout de l'art de mener un siège. Mais c'était là que l'armée française serait à même de mettre ses connaissances et sa science en pratique.
    Au mois de mai, Rochambeau se mit le premier en mouvement. Son armée comptait quatre divisions, chacune ayant un officier de l'état-major général aux côtés du commandant de l'unité. Il était chargé de conseiller cet officier général au cours de la marche en direction du camp de Philippsbourg où devaient se rejoindre les alliés. Au bout d'une quarantaine de jours, les deux armées se retrouvaient dans ce camp au nord de New York. De là, elles marchèrent vers leur objectif. Alexandre fut chargé de conduire une colonne du corps du marquis de Chastelux, major général de l'armée française, donc son chef direct. Entre le 19 et le 21 juin, au cours de reconnaissances autour de la place, Alexandre qui accompagnait Rochambeau eut l'occasion de se distinguer sous ses yeux. Brusquement, un parti anglais qui avait réussi à se dissimuler fondit sur l'état-major. Les officiers mirent l'épée à la main et Berthier eut le bonheur de tuer un dragon qui se jetait sur lui. Une mêlée s'ensuivit après que l'escorte française fut intervenue et Berthier fit un prisonnier. Dans le compte rendu de l'échauffourée, Berthier, rapporte Mathieu Dumas, fut cité « comme s'étant particulièrement distingué ». Toutefois, le siège de New York n'eut pas lieu, car des événements survenus en Virginie amenèrent un changement radical dans le plan des opérations.
    La seconde armée anglaise, commandée par Cornwallis, partant de Wilmington, avait déclenché une offensive en Virginie, balayant devant elle les troupes rebelles commandées par La Fayette, assez piètre stratège. Il se fit battre à Camden, à Guilford et sur le James. Aussitôt, il appela à son secours les forces conjuguées de Washington et de Rochambeau. Curieusement, Cornwallis ayant reçu des instructions précises de Clinton arrêta sa progression et se retrancha derrière une double ligne de fortifications de campagne dans une assez forte position à Yorktown, espérant que Clinton viendrait le renforcer et comptant être ravitaillé par mer, car la flotte anglaise était maîtresse de la baie de Chesapeake en bordure de laquelle s'élève Yorktown.
    L'amiral Hood, qui venait d'arriver dans la Chesapeake avec une escadre de quatorze navires de ligne, prévint Cornwallis qu'il y avait un risque de voir une escadre française tenter de l'intercepter. Il fit donc route sur New York pour y faire sa jonction avec l'amiral Graves. La ligne anglaise renforcée comptait à présent dix-neuf bâtiments de haut bord. Mais les forces combinées de Barras et de De Grasse, revenu des Antilles, pouvaient lui en opposer vingt-quatre.
    L'armée franco-américaine avait cependant quitté New York et, à marches forcées, descendait vers Yorktown. Durant cette progression, Rochambeau chargea Berthier de plusieurs missions difficiles. En particulier, il reçut l'ordre de veiller à ce que l'artillerie, pièces et caissons, ne prît pas de retard, tâche d'autant plus ardue que les voies de communication étaient dans un état épouvantable.
    Les armées navales ennemies vinrent au contact, le 5 septembre. Un combat assez confus et indécis s'ensuivit, mais les Anglais finirent par décamper, laissant l'amiral français maître de la mer, ce qui à terme scellait le destin de Cornwallis.
    À présent, les armées alliées alignaient seize
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