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Le Maréchal Berthier

Le Maréchal Berthier

Titel: Le Maréchal Berthier
Autoren: Frédéric Hulot
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mille hommes contre les sept mille de Cornwallis, mais les neuf mille Américains, peu disciplinés et mal entraînés, n'étaient que d'une faible utilité dans une guerre de siège. À la fin de septembre, les Franco-Américains étaient sur place et Cornwallis, conscient du peu d'importance de ses effectifs, abandonna sa ligne extérieure de défense, se repliant sur la seconde qui comptait sept redoutes et six batteries fortes reliées par des retranchements. Il espérait ainsi gagner du temps, comptant sur l'incapacité des Américains à mener un siège, et permettre à Clinton de venir à son secours. L'activité développée par l'armée française allait lui montrer la fausseté de son raisonnement.
    Durant la nuit du 5 au 6 octobre, les Français ouvrirent la première tranchée, parallèle aux défenses à six cents mètres de celles-ci, et commencèrent à élever des batteries, dites « d'approche ». Ils travaillaient vite car, d'une part, de Grasse était pressé de retourner aux Antilles et, de l'autre, ils craignaient que Clinton ne se décidât à bouger pour porter secours à son subordonné. Aussi, dès le 12, ils entamaient la seconde parallèle que leurs cheminements avaient permis de pousser à trois cents mètres. Le 15, Cornwallis eut alors recours à une mesure désespérée. Il tenta une sortie avec toutes ses forces pour percer les lignes des assiégeants et sauver son armée. Deux tentatives ayant été repoussées, il accepta, le 17, de capituler avec sept mille hommes, deux cent quatorze canons et vingt-deux drapeaux. Il n'était que temps. Le lendemain, Clinton sortait trop tard de New York avec vingt et un vaisseaux de ligne et un renfort de sept mille hommes. Mais, en apprenant la reddition, il fit demi-tour.
    En soi, le siège de Yorktown était une affaire assez mince. Les pertes furent ridiculement faibles des deux côtés : cent cinquante-six morts et trois cent vingt-six blessés chez les Anglais ; quatre-vingt-cinq tués et cent quatre-vingt-dix-neuf blessés chez les alliés. Rochambeau insista pour que les honneurs militaires soient rendus aux vaincus alors que Washington entendait les leur refuser. Il dut néanmoins s'incliner. C'était là un des derniers épisodes de la guerre en dentelles. Le retentissement de l'affaire fut considérable, et quoique les hostilités aient encore duré plus d'un an, dès ce moment l'indépendance des États-Unis était assurée. Bien que n'ayant accompli aucun exploit remarquable, les frères Berthier, durant tout le siège, jouèrent leur rôle avec leur conscience et leur application habituelle.
    Après la fin de cette campagne, tandis que Washington regagnait West Point d'où il pouvait surveiller New York, Rochambeau allait prendre ses quartiers d'hiver entre Williamsburg et Glocester. Était venu le moment des récompenses. Sachant que le roi se montrerait généreux, il demanda beaucoup et l'obtint. Mais les frères Berthier étaient trop jeunes et leur dernier avancement trop récent pour que le général pût porter leur nom sur les listes. Il demanda simplement leur nomination à son état-major, ce qui était une manière de régulariser ce qu'il avait déjà mis en pratique. Le maréchal de Ségur, ministre de la Guerre, répondit favorablement, ajoutant que le roi mis au courant, pour leur exprimer sa satisfaction, avait augmenté leur solde de trois cents livres par mois. Alexandre, dès ce moment, était aide maréchal général des logis au grand quartier général.
    Pendant les deux tiers de l'année 1782, l'armée française resta pratiquement inactive. À ce moment, le gouvernement français, craignant un coup de main des Anglais contre nos Antilles, décida de l'y faire transporter par un convoi qu'escorterait l'escadre de l'amiral de Vaudreuil. Mais Rochambeau, malade, ne la commandait plus. Il avait sollicité et obtenu son rappel et était remplacé par le général de Viomenil qui, dès le premier jour, montra des dispositions tout aussi amicales vis-à-vis des frères Berthier. Avant de s'embarquer à Boston, les Berthier, en compagnie de leur ami et camarade Mathieu Dumas, parcoururent les champs de bataille où ils avaient combattu. Ils rendirent également visite à plusieurs membres du Congrès américain qui leur réservèrent le meilleur accueil. Alexandre prit place à bord du Souverain avec son ami Mathieu Dumas, et Charles embarqua sur le Neptune . Ils ne devaient jamais se revoir.
    En cours de route, le
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