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Le Maréchal Berthier

Le Maréchal Berthier

Titel: Le Maréchal Berthier
Autoren: Frédéric Hulot
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protections, de femme de chambre de Monsieur, comte de Provence, frère du roi Louis XVI et lui-même futur Louis XVIII.
    Cet emploi devait entraîner des conséquences dans les rapports entre ce souverain et le maréchal Berthier, fils de Marie-Françoise, lors de la première Restauration. Cependant, bien que la paix soit revenue depuis 1748, Jean-Baptiste se démenait pour que sa carrière ne s'arrêtât pas en si bon chemin.
    En 1751, de manière tout à fait fortuite, il parvint à attirer une nouvelle fois l'attention de Louis XV. Le 13 septembre 1751, le roi fit tirer un feu d'artifice en l'honneur de la naissance de son petit-fils, le duc de Bourgogne, et des fusées retombant prématurément mirent le feu à la grande écurie. Malgré la rapidité des secours, les pompiers improvisés, parce que leur action était mal coordonnée, ne parvenaient pas à se rendre maîtres de l'incendie. Louis XV allait, à regret, ordonner d'abandonner la lutte, lorsque Jean-Baptiste Berthier alla hardiment proposer au souverain d'essayer d'éteindre le sinistre. Au point où on en était ! Le roi, intéressé, donna son accord. Aussitôt, Berthier réorganisa les équipes et coordonna leur action, payant de sa personne, et en quelques heures réussit à sauver une partie du bâtiment, ce dont le roi se montra reconnaissant.
    Le ministre de la Guerre était à ce moment le maréchal de Belle-Isle, petit-fils du surintendant Fouquet. Esprit ouvert à toute forme d'initiative, il se déclara protecteur de Berthier, dont la vive intelligence et le dynamisme l'avaient frappé. Dans les années qui suivirent, Berthier fit partie d'une commission chargée d'étudier un nouveau matériel d'artillerie mais dont les travaux n'aboutirent pas. Il travailla aussi à la refonte des fortifications couvrant les ports militaires. Il publia également pendant cette période un ouvrage sur la tactique de l'armée du roi de Prusse Frédéric II qui connut un certain succès. Mais ce fut seulement en 1757, un an après le début de la guerre de Sept Ans, qu'il fut nommé chef du corps des ingénieurs géographes de l'armée et directeur du dépôt des cartes et plans de guerre. À ce titre, il accompagnait chaque jour le maréchal de Belle-Isle chez le roi qu'il mettait au courant des derniers développements du conflit. Il était également, en quelque sorte, le coordinateur des différents services du ministère.
    Jusqu'au xvii e siècle, ce ministère n'avait occupé qu'un personnel fort restreint. Mais, sous Louis XIV, en raison du rôle de plus en plus important joué par Louvois, lui-même ministre de la Guerre, les différents services le composant avaient vu leurs effectifs se gonfler au point que le nombre des commis avait presque quadruplé. La direction du personnel avait logé ces différents services un peu au hasard, là où existaient des locaux disponibles à Paris et dans les localités de la proche périphérie. Il en résultait une perte de temps due à la lenteur des transmissions des dossiers qui nécessitaient plusieurs avis et également un surcroît d'employés, un certain nombre étant utilisés pour la même besogne dans différents bureaux. Cet état de choses frappa Berthier et, après y avoir longuement réfléchi, il alla faire une proposition au maréchal de Belle-Isle. Pourquoi ne pas réunir tous les bureaux dans un seul bâtiment qui serait situé à Versailles ?
    Cette idée, des plus simples, enthousiasma le ministre. Il chargea Berthier non seulement de dresser les plans du futur local mais encore d'en diriger la construction. Quant à l'emplacement, la question fut rapidement résolue. Le ministère s'élèverait sur l'ancien potager de Louis XIII. Quoique géographe, Berthier était suffisamment versé dans les sciences exactes pour coordonner l'action d'une équipe d'architectes. Les travaux commencèrent en 1759. Sur ces entrefaites, le protecteur de Berthier mourut. Son successeur, Choiseul, cumula les fonctions de ministre de la Guerre et de la Marine et des Affaires étrangères. Non seulement il ne prit pas (comme c'est trop souvent le cas) le contre-pied de son prédécesseur, mais comprenant tout l'intérêt de l'idée de Berthier, il lui demanda d'étendre son principe aux deux autres départements dont il avait la charge. La construction de ces deux derniers bâtiments fut menée au pas de course puisqu'elle prit à peine six mois.
    L'ingénieux Berthier avait profité de l'occasion pour
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