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Le loup des plaines

Le loup des plaines

Titel: Le loup des plaines
Autoren: Conn Iggulden
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heureux ! Ce sera un
grand cavalier. Il fera de nombreuses conquêtes à cheval.
    Yesugei approuva énergiquement de la tête. Il eut envie de
présenter son fils à la tribu et il l’eût fait si la tempête ne s’était pas
déchaînée autour de la yourte, cherchant un moyen de faire irruption dans sa
chaleur. Le froid était un ennemi et cependant il rendait les tribus fortes. Les
vieux n’en souffraient pas longtemps par des hivers aussi rudes. Les enfants
chétifs périssaient rapidement. Son fils n’en ferait pas partie.
    Yesugei regarda ce petit bout de rejeton tirer sur le doux
sein de sa mère. Les yeux du garçon avaient la couleur dorée de ceux de son
père, presque du jaune ambré du loup. Hoelun tourna la tête vers Yesugei et la
fierté qu’elle lut sur son visage dissipa ses craintes.
    — Avez-vous un nom pour lui ? demanda la
sage-femme à la mère.
    Sans hésiter, Yesugei répondit :
    — Mon fils s’appellera Temüdjin. Il sera en fer [1] .
    Dehors, la tempête ne donnait aucun signe d’apaisement.

 
PREMIÈRE PARTIE

 
1
    Un jour de printemps de sa douzième année, Temüdjin défia
ses quatre frères à la course dans la steppe, à l’ombre d’une montagne portant
le nom de Deli’un-Boldakh. L’aîné, Bekter, montait une jument grise avec
adresse et concentration. Temüdjin se maintenait à sa hauteur, attendant une
occasion de le dépasser. Derrière eux venait Khasar, qui poussait des cris
joyeux en se rapprochant. Âgé de dix ans, il était un des préférés de la tribu,
aussi enjoué que Bekter était maussade. Son étalon roux moucheté grogna et
hennit à l’intention de la jument de Bekter, ce qui fit rire le jeune garçon. Kachium
suivait dans la file galopante, gamin de huit ans dépourvu de la franchise qui
faisait aimer Khasar. De tous, Kachium était le plus sérieux, le plus secret. Il
parlait rarement et ne se plaignait jamais, quoi que Bekter ait pu lui faire. Il
faisait preuve avec les chevaux d’une habileté que peu égalaient, capable d’arracher
à sa monture un regain de vitesse quand les autres bêtes faiblissaient. Temüdjin
regarda par-dessus son épaule là où Kachium se trouvait, en équilibre parfait. Il
semblait prendre son temps mais il les avait déjà tous eus par surprise et Temüdjin
le gardait à l’œil.
    Distancé par ses frères, le plus jeune et le plus petit des
garçons leur criait d’une voix plaintive de l’attendre. Temüge aimait trop la
nourriture et était enclin à la paresse, cela se voyait dans sa façon de monter.
Temüdjin sourit en voyant son frère grassouillet battre des bras. Leur mère
leur avait recommandé de ne pas inclure le cadet dans leurs joutes. Cela
faisait peu de temps qu’on n’était plus obligé de l’attacher à sa selle, mais
il pleurnichait si les autres le laissaient derrière. Il espérait toujours un
mot gentil de Bekter.
    Leurs voix aiguës portaient loin au-dessus de l’herbe printanière
de la plaine. Ils galopaient à bride abattue, chaque garçon perché tel un
oiseau sur le dos de son cheval. Yesugei, qui s’enorgueillissait de leur
agilité, les avait un jour appelés ses « moineaux ». Temüdjin avait
aussitôt dit à Bekter qu’il était trop gros pour être un moineau et avait dû
fuir toute la soirée la colère de son aîné ombrageux.
    Par une si belle journée, cependant, toute la tribu était d’humeur
joyeuse. Les pluies de printemps avaient grossi les rivières qui serpentaient
dans la plaine là où, quelques jours auparavant, il n’y avait qu’argile sèche. Les
juments donnaient du lait chaud que les Mongols buvaient ou dont ils faisaient
du fromage et du yogourt. Déjà, les premières touches de vert apparaissaient
dans les collines, promesse de chaudes journées d’été. C’était une année de
rassemblement et, avant l’hiver, les tribus se réuniraient en paix pour
rivaliser et commercer. Yesugei avait décidé que cette année les familles du
Loup feraient le voyage de plus de mille cinq cents kilomètres pour renouveler
leur cheptel. La perspective d’admirer les lutteurs et les archers suffisait à
inciter les garçons à bien se conduire. C’étaient cependant les courses qui les
captivaient et qui enflammaient leur imagination. Bekter excepté, chacun d’eux
avait secrètement demandé à sa mère d’intercéder auprès de Yesugei. Chacun d’eux
voulait participer aux courses pour se faire un nom et être honoré.
    Il allait sans dire qu’un
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