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Le livre du cercle

Le livre du cercle

Titel: Le livre du cercle
Autoren: Robyn Young
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geôles, Édouard avait été ému par la situation critique du chevalier
et il l’avait pris en pitié. Quelques mois plus tard, il avait parlé avec
Everard et le sénéchal et, en découvrant les raisons de son emprisonnement, il
avait proposé de ramener Garin en Angleterre avec lui. Le prince avait déclaré
que le chevalier l’aiderait à un poste de secrétaire dans son travail au
service de l’Anima Templi. Ce serait un labeur prenant et il aurait peu de
liberté, mais là au moins ses connaissances pourraient être utiles au Cercle,
avait argumenté Édouard. Personne n’avait rien à gagner à le laisser croupir au
fond d’un trou. À la suite de ce plaidoyer, Everard, que Will avait à plusieurs
reprises imploré sans succès de reconsidérer la cruelle sanction, s’était
laissé fléchir.
    Bien
qu’il n’eût aucune raison de douter des motivations du prince, il y avait
toujours quelque chose chez Édouard qui rendait Will mal à l’aise comme face à
une colonne de fumée s’élevant d’une forêt, ou une ombre inquiétante portée sur
un mur.
    — William.
    Will
se retourna. Everard avançait clopin-clopant dans sa direction, la capuche
rabattue sur la tête malgré la chaleur.
    — Prends-en
grand soin, murmura le prêtre en désignant du menton la sacoche.
    — Ne
vous inquiétez pas.
    — Notre
espoir à tous est entre tes mains.
    Will
fut surpris de voir des larmes baigner les yeux d’Everard. Le visage desséché
du prêtre exprimait l’angoisse.
    — Peut-être
devrais-je vous accompagner? dit-il en jetant un regard aux chevaliers réunis
dans la cour, qui attachaient des gourdes d’eau à leur ceinture, ajustaient
leur heaume et leur épée.
    Outre
les hommes d’Édouard, Will irait à Césarée avec six Templiers, quatre
Hospitaliers et trois Teutoniques : une démonstration de force et d’unité par
lequel ils prouveraient qu’ils parlaient au nom de toute la Chrétienté.
    — Everard,
lui répondit Will d’une voix ferme, je ferai en sorte que le traité arrive à
destination. Je vous le promets.
    Le
visage ridé du prêtre s’éclaira d’un sourire.
    — Je
sais, William, je sais, dit-il en se reculant pour le laisser monter à cheval.
    Will
se mit en selle et trotta pour rejoindre Robert de Paris et les autres
chevaliers. Simon et Robert étaient en train de parler.
    Le
palefrenier sourit à Will en le voyant arriver.
    — Je
t’ai trouvé une gourde, dit-il en la tendant à son ami.
    — J’en
ai déjà une, répondit Will en montrant sa sacoche.
    — Oui,
fit Simon en secouant la tête, évidemment.
    — Mais
ça ne peut pas me faire de mal d’en prendre deux, ajouta Will en le voyant
partir tête basse. Passe-la-moi, s’il te plaît.
    Simon
revint et lui donna la gourde. Tandis que Will l’attachait à sa sacoche, Simon
passa ses pouces dans sa ceinture et souffla en gonflant ses joues.
    — Eh
bien, bonne chance alors.
    Will
éclata de rire en levant les yeux au ciel.
    — Pourquoi
tout le monde agit-il comme si nous n’allions pas revenir ? Nous ne devons
vraiment pas inspirer confiance !
    — Je
n’ai rien dit de tel, protesta Simon.
    Will
lui sourit chaleureusement.
    — Nous
nous reverrons dans quelques jours.
     
     
    Césarée,
    22 mai 1272 après
J.-C.
     
    La
cité de Césarée était dévastée. Les décombres des bâtiments en ruine
s’entassaient çà et là et les grandes arches de la cathédrale s’élevaient
vainement dans le ciel, le dôme qu’elles avaient soutenu ayant disparu. La
suie, le sable et la poussière s’étaient répandus dans les rues désertes, à
travers les colonnades et à l’intérieur des maisons, couvrant tout d’une couche
de poudre grisâtre.
    Regardant
du haut d’une colline le résultat d’une de ses campagnes, Baybars sentit le
vide de la ville l’oppresser. Il se tourna vers Kalawun, qui montait à ses
côtés.
    — Nous
établirons notre camp à l’intérieur des murs. Envoie des éclaireurs pour
t’assurer que personne ne nous a précédés, puis poste des gardes aux entrées.
Nous leur montrerons que nous les attendons à leur arrivée.
    — Oui,
seigneur, acquiesça l’officier.
    — Autre
chose, Kalawun.
    — Seigneur?
    — Quand
ils arriveront, tu iras à leur rencontre. Dis aux gardes de les maîtriser et
amène-moi le chef. J’insiste : uniquement le chef. Nous devons être prudents,
Kalawun. Nous n’en avons pas encore complètement fini avec les Francs. Encore
un coup et ils partiront pour de
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