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Le lacrima Christi

Le lacrima Christi

Titel: Le lacrima Christi
Autoren: C.L. Grace
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observateurs, diagnostiquaient souvent de graves maladies et parfois même pronostiquaient avec succès. Il est facile de penser qu'au Moyen Âge le statut de la femme était négligeable et qu'il ne s'améliora peu à peu qu'au fil des siècles suivants. C'est absolument faux. Un célèbre historien anglais a fait remarquer que les femmes avaient sans doute plus de droits en 1300 qu'en 1900 et la description que fait Chaucer de la Bourgeoise de Bath nous montre une femme qui non seulement était indépendante dans un monde d'hommes mais aussi voyageait de sanctuaire en sanctuaire dans l'Europe entière, tout en s'avérant femme d'affaires avisée, toujours prête à brandir la bannière de la supériorité du sexe dit faible.
    Dans cet ouvrage la fiction colle à la réalité. La citation en exergue au début résume le rôle capital que jouaient les femmes en tant que médecins, guérisseurs et apothicaires.
    Kathryn Swinbrooke peut bien être un personnage inventé, il n'empêche qu'en 1322 le médecin le plus connu de Londres était Mathilda de Westminster. Quant à Cecily d'Oxford, c'était le médecin du roi Édouard III et de sa femme, Philippa de Hainaut. Et, dans son livre, Gérard de Crémone décrit très clairement le travail des femmes médecins au Moyen Âge. En Angleterre surtout, où l'enseignement dans les facultés de médecine des deux universités d'Oxford et de Cambridge était plutôt sommaire, les femmes exerçaient les professions de médecin et d'apothicaire, qu'elles se verraient interdire par la suite.
    L'histoire n'avance pas en ligne droite mais souvent en cercles. C'est indubitable pour la médecine médiévale. S'il est vrai que, comme aujourd'hui, il existait des charlatans prêts à gagner de l'argent facilement en vendant de prétendus remèdes miraculeux, il n'en reste pas moins que les médecins du Moyen Age possédaient un grand sens de l'observation et du diagnostic. Certains de leurs médicaments discrédités, à une époque, comme relevant de la fantaisie, sont, de nos jours, en Europe comme en Amérique, remis à l'honneur dans la médecine alternative.
    Au Moyen Âge, surtout après la chute de Constantinople, on vénérait et admirait des reliques telles que le Lacrima Christi. Non seulement elles avaient souvent de la valeur en elles-mêmes, mais elles étaient aussi des sources de revenus pour les cathédrales, les églises et les prieurés.
    Les ecclésiastiques rêvaient d'accroître leur trésorerie en découvrant une relique célèbre. Quel- ques-unes possédaient, il est vrai, une valeur historique indéniable, mais pour satisfaire la soif d'objets admirables, un trafic de faux fleurissait et des marchands sans scrupule étaient toujours prêts à duper les naïfs.

    La chute de Constantinople eut une grande influence sur l'Europe occidentale, dont les frontières furent battues en brèche. Elle révéla aussi la puissance des Turcs devenus une menace militaire capitale. La ville fut pillée et quelques-uns de ses trésors et de ses précieux manuscrits disparurent. D'autres refirent surface en Occident et contribuèrent à la Renaissance en Italie et dans l'Europe du Nord.
    Le Lacrima Christi décrit aussi l'une des plus importantes conséquences de la terrible guerre civile entre les maisons de Lancastre et d'York. La vengeance devint une façon de vivre. De Vere, comte d'Oxford et général des Lancastre qui finit par battre les York sous Richard III, à Boswort, en 1485, en est un parfait exemple. Edouard IV, comprenant que De Vere était un bon et rusé stratège, lui offrit à plusieurs reprises le pardon et la grâce pour qu'il revienne en Angleterre. Mais il ne put l'acheter. De Vere lui reprochait la mort de son père et proclama qu'il se battrait contre les York « à l'outrance », c'est-à-dire à mort. Même quand la dynastie des Tudor fut fermement établie, Henri VIII prit toujours soin de surveiller les prétendants des York.
    Margaret de Salisbury, la fille de Clarence, fut exécutée, malgré son âge, mais les charges contre elle avaient été fabriquées de toute pièces, et sa véritable faute était d'appartenir à la famille d'York.
    Enfin, Le Lacrima Christi présente les méthodes d'enquête médiévales en cas de crime. Il n'existait pas de médecine légale. Comme le précise le livre, même les ouvrages concernant les plantes étaient rares. En fait, hommes de loi et procureurs adoptaient la méthode d'investigation enseignée à Oxford et
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