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Le Journal D'Anne Frank

Le Journal D'Anne Frank

Titel: Le Journal D'Anne Frank
Autoren: Anne Frank
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heures, Papa est enfin rentré, nous avons téléphoné à M. Kleiman pour lui demander de venir le soir même. Van Daan est parti chercher Miep. Miep est arrivée, a emporté chez elle dans un sac des chaussures, des robes, des vestes, des sous-vêtements et des chaussettes et a promis de revenir dans la soirée. Après quoi, notre maison est redevenue silencieuse ; nous n’avions faim ni les uns ni les autres, il faisait encore chaud et tout était très étrange. Nous avions loué notre grande chambre du haut à un certain M. Goldschmidt, un divorcé d’une trentaine d’années, qui apparemment n’avait rien à faire ce soir-là et s’est incrusté chez nous jusqu’à dix heures, pas moyen de se débarrasser de lui, quoi qu’on dise.
    Miep et Jan Gies sont arrivés à onze heures, Miep travaille avec Papa depuis 1933 et est devenue une grande amie, tout comme Jan, son mari de fraîche date. Une fois encore, des chaussures, des bas, des livres et des sous-vêtements ont disparu dans le sac de Miep et les grandes poches de Jan ; à onze heures et demie, ils disparaissaient à leur tour.
    J’étais morte de fatigue et j’avais beau savoir que ce serait ma dernière nuit dans mon lit, je me suis endormie tout de suite et Maman a dû me réveiller à cinq heures et demie. Heureusement, il faisait un peu moins étouffant que dimanche ; des trombes de pluie chaude sont tombées toute la journée. Tous les quatre, nous nous sommes couverts d’habits, comme pour passer la nuit dans une glacière et cela dans le seul but d’emporter d’autres vêtements. Aucun juif dans notre situation ne se serait risqué à quitter sa maison avec une valise pleine d’habits. J’avais mis deux chemises, trois culottes, une robe, et pardessus une jupe, une veste, un manteau d’été, deux paires de bas, des chaussures d’hiver, un bonnet, une écharpe et bien d’autres choses encore, j’étouffais déjà avant de sortir, mais personne ne s’en souciait. Margot a bourré son cartable de livres de classe, est allée chercher son vélo dans la remise et a suivi Miep qui l’emmenait vers des horizons inconnus de moi. En effet, j’ignorais encore quelle serait notre mystérieuse destination.
    A sept heures et demie, nous avons refermé à notre tour la porte derrière nous, le seul à qui il me restait à dire adieu, c’était Moortje, mon petit chat, qui allait trouver un bon refuge chez les voisins, ainsi que l’indiquait une petite lettre adressée à M. Goldschmidt.
    Les lits défaits, les restes du petit déjeuner sur la table, une livre de viande pour le chat à la cuisine, tout donnait l’impression que nous étions partis précipitamment. Mais nous nous moquions bien des impressions, tout ce que nous voulions, c’était partir, partir et arriver à bon port, et rien d’autre.
     
    La suite à demain.
     
    Bien à toi,
    Anne
     
     
     
    JEUDI 9 JUILLET 1942
     
    Chère Kitty,
     
    Nous marchions sous la pluie battante. Papa, Maman et moi, chacun portant un cartable et un sac à provisions, bourrés jusqu’à ras bord d’objets les plus hétéroclites. Les ouvriers qui allaient au travail à cette heure matinale nous lançaient des regards de pitié ; sur leurs visages se lisait clairement leur regret de ne pouvoir nous proposer aucune sorte de véhicule, le jaune éclatant de l’étoile en disait assez long.
    C’est seulement dans la rue que Papa et Maman m’ont dévoilé par bribes leur plan pour nous cacher. Depuis des mois, nous avions fait sortir de la maison autant de mobilier et de vêtements que possible et nous nous apprêtions à partir nous cacher de nous-mêmes le 16 juillet. La convocation avait avancé de dix jours notre départ, si bien qu’il nous fallait nous contenter d’appartements moins bien arrangés.
    La cachette se trouvait dans les bureaux de Papa. C’est un peu difficile à comprendre quand on ne connaît pas la situation, c’est pourquoi je vais donner quelques explications supplémentaires. Papa n’a pas eu beaucoup de personnel, MM. Kugler, Kleiman et Miep, et en plus Bep Voskuyl, la sténodactylo qui a vingt-trois ans ; tous étaient au courant de notre arrivée. A l’entrepôt, le chef magasinier, M. Voskuyl, le père de Bep, à qui nous n’avions rien dit, et deux manutentionnaires.
    Le bâtiment est distribué ainsi : au rez-de-chaussée se trouve un grand entrepôt qui sert au stockage, il est partagé en différents compartiments, comme la pièce à moudre,
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