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Le Druidisme

Le Druidisme

Titel: Le Druidisme
Autoren: Jean Markale
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avec la spéculation astrologique),
des savants, des philosophes et des devins. Et pour la plupart des auteurs de
l’Antiquité, les druides sont également des « médecins » et des
« théologiens » qu’on présente comme équivalents des
« Sages » de la Grèce ou de l’Orient. Ils sont parfois des
« semnothées », ce qui les apparente bien davantage aux prêtres des
religions à mystères qui commençaient à envahir le monde gréco-romain qu’aux
administrateurs de la religion d’État qui était en fait celle de Rome. Il faut
également signaler le terme eubages ou euhages désignant la catégorie des druides-devins.
On trouve ce terme chez Ammien Marcellin qui traduit en latin le grec
Timagène : en fait, euhages est une
mauvaise transcription d’un gaulois vates (passé tel quel en latin) par l’intermédiaire d’un grec ouateis .
    Il existe cependant une appellation druidique sur laquelle
on a pu longuement discuter. Elle se trouve dans le huitième livre des
Commentaires de César, celui écrit par Hirtius, mais prise comme un nom propre
de personne : gutuater . Le terme est attesté
par quatre inscriptions gallo-romaines, une fois considéré comme un nom propre
(au Puy-en-Velay) et trois fois comme un nom commun. Dans un des cas, la
formule gutuater Martis ne laisse aucun
doute : il s’agit d’un prêtre voué à Mars, ce dernier remplaçant une
divinité gauloise de la guerre. Gutuater est
donc une indication de fonction sacerdotale. Le mot n’a rien de mystérieux, car
on y trouve le terme gutu- , littéralement
« voix », et le terme -ater (ou tater , apparenté à la racine indo-européenne du nom
du père). Il est le « Père de la Voix », ou le « Père de la
Parole », autrement dit un prêtre chargé de la prédication ou chargé de
prononcer des invocations, louanges ou satires de nature nettement magique.
Dans cette dernière acception, la fonction a son équivalent en Irlande.
    Car l’Irlande, grâce aux précieux manuscrits du Moyen Âge
qui nous ont transmis en grande partie les récits épiques païens des Gaëls, est
un complément particulièrement riche et tout à fait essentiel pour compléter
nos informations sur les Druides. Ce qui importe d’ailleurs n’est pas l’âge des
manuscrits eux-mêmes, ceux-ci ayant été élaborés du XI e au XV e  siècles,
et parfois même plus tard : ils sont généralement des « rajeunissements »
ou de nouvelles transcriptions de manuscrits plus anciens. Et comme, en
Irlande, c’est la classe druidique qui a été christianisée la première, il
serait bien étonnant que les renseignements fournis par les moines chrétiens
n’aient point été puisés à bonne source, c’est-à-dire à la tradition païenne
orale encore bien vivante dans les premiers siècles du christianisme. Et là,
pour peu qu’on veuille faire la part des choses, compte tenu du merveilleux
épique et des symboles mythologiques, les druides apparaissent dans leur
complexité, mais aussi dans la totalité de leurs fonctions. D’où des
dénominations nombreuses encore que parfois difficiles à définir avec
exactitude.
    Le terme générique de la classe sacerdotale est drui , strict équivalent du mot gaulois transcrit druis par César, et druida par les auteurs postérieurs. Mais il est bien évident que le gaélique drui désigne, comme en Gaule, un homme appartenant à
la catégorie supérieure de cette classe sacerdotale. Au moment où le
christianisme est apparu en Irlande, il semble que le terme drui ait perdu de son importance, ne désignant plus
qu’une catégorie inférieure uniquement préoccupée de sorcellerie. C’est la
seconde catégorie, celle des vates , qui
apparaît alors comme la plus prestigieuse. En effet, au vatis gaulois correspond le file (pluriel fili ou filid ) irlandais, mais avec toutes les
fonctions nobles de l’ancien druide. Cela ne veut pas dire qu’avant la
christianisation les fili l’aient emporté sur
les druides proprement dits, cela témoigne seulement d’un état de fait, au IV e  siècle, au moment de la prédication de saint
Patrick en Irlande. Et, dans la catégorie des fili ,
de nombreuses dénominations apparaissent, correspondant à diverses
spécialisations.
    Il y a d’abord le sencha (mot qui sera souvent utilisé comme nom propre, comme le gutuater gaulois) qui est essentiellement un
historien, un annaliste, chargé de maintenir et de répandre la tradition
historique ou
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