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Le dernier templier

Le dernier templier

Titel: Le dernier templier
Autoren: Raymond Khoury
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qu’elle goûtait le plus. Plongée dans ses réflexions silencieuses, avec les fragrances de sauge et de camomille descendant de la colline, elle trouvait cet endroit au milieu des rochers rassurant. Ce répit l’éloignait du petit paquet posé dans sa chambre, qui ne cessait de tourmenter son esprit.
    Au cours de ses promenades, elle avait rencontré beaucoup de monde. Les autochtones n’étaient jamais avares de sourires et ils avaient toujours du temps pour une brève conversation. Dès le troisième jour, elle connaissait la plupart des petites rues et des passages de la ville et avait commencé à s’aventurer plus loin. En suivant la mélodie pastorale des braiments des ânes et des clochettes des chèvres, elle était partie explorer les coins les plus perdus de l’île. Elle avait ainsi fait une longue marche jusqu’au minuscule îlot de San Emilianos. Là, elle avait admiré les icônes de l’église blanchie à la chaux et elle avait erré sur la plage de galets, observant les oursins sur les rochers, juste sous la surface de l’eau. Elle avait aussi visité le monastère tentaculaire de Panormitis, où, à sa grande surprise, elle avait rencontré trois hommes d’affaires athéniens d’une quarantaine d’années. Ils lui avaient expliqué qu’ils résidaient quelques jours dans les austères chambres d’hôtes en quête de repos, de contemplation et de ce qu’ils avaient appelé « renouveau ». En fait, il était quasiment impossible d’échapper à la présence de la religion sur l’île. Les églises étaient au centre des villages et, comme toutes les îles grecques, Symi possédait des dizaines de minuscules chapelles dispersées sur presque toutes les collines. Où que l’on se trouve, il y avait toujours un témoignage de l’influence de l’Église. Pourtant, Tess ne ressentait pas cette omniprésence comme oppressante. Bien au contraire. Elle semblait faire partie de la vie de l’île, comme un aimant qui rapprochait ses habitants et leur apportait force et réconfort.
    L’état de Reilly s’améliorait de jour en jour. Sa respiration était beaucoup moins difficile, ses lèvres et ses yeux avaient dégonflé et sa pâleur cireuse avait disparu. Désormais, il faisait quelques pas autour de la maison. Ce matin-là, il avait même dit qu’il ne pouvait demeurer éternellement à l’écart du reste de l’univers. Maintenant qu’il y était prêt, il allait devoir organiser leur retour. En sortant de la maison, Tess eut l’impression de porter le poids du monde sur ses épaules : elle savait que, bientôt, elle allait devoir parler avec lui de ce qu’elle avait trouvé.
    Elle passa la matinée à Marathounda. Sous le rocher où elle l’avait laissé, elle retrouva le coffret qui avait contenu le manuscrit. Elle remontait vers la maison du médecin quand elle rencontra les deux femmes qui lui avaient apporté de la nourriture et des vêtements le premier jour. Elles sortaient de la petite église et étaient manifestement enchantées de la voir. Elles lui firent comprendre qu’elles avaient appris la guérison de Reilly et l’étreignirent chaleureusement, gesticulant et hochant la tête à l’unisson pour exprimer leur soulagement. Encore une fois, leurs époux les accompagnaient. Les hommes lui serrèrent la main. Leurs visages aussi irradiaient la sympathie. Puis le quatuor souriant s’éloigna en faisant de grands signes à Tess qui les regardait partir. Elle resta là un moment, immobile, perdue dans ses pensées.
    C’est alors qu’une évidence l’envahit. Elle prit conscience de quelque chose qui criait au plus profond d’elle-même depuis des jours, une sensation troublante qui avait supplanté les instincts d’une vie cynique, mais qu’elle n’avait cessé de nier. Jusqu’à maintenant.
    Cette pensée la tourmentait, jour et nuit, depuis qu’elle avait trouvé le manuscrit. Toutes les personnes qu’elle avait rencontrées au cours des derniers jours, toutes ces personnes qui avaient été pour elle bonnes et généreuses, étaient concernées par ce que contenait le manuscrit. Elles et d’innombrables autres dans le monde entier.
    Cela pouvait détruire leur vie.
    Cette seule pensée lui donna soudain la nausée. Si l’Église pouvait inspirer des gens, si elle pouvait les inciter à vivre ainsi, à donner ainsi, particulièrement à cette époque, pensa Tess, alors c’était qu’elle faisait quelque chose de bien, de juste. Elle méritait
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