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Le dernier royaume

Le dernier royaume

Titel: Le dernier royaume
Autoren: Bernard Cornwell
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légende et les Danes se massèrent derrière lui. À
présent, il menaçait de percer nos défenses. Je reculai et le rejoignis. Je
criai son nom, le traitai de fils de chèvre et d’étron. Il se retourna, le
regard flamboyant.
    — Petit bâtard morveux, gronda-t-il.
    Devant moi, les hommes s’écartèrent pour le laisser passer,
sa cotte de mailles ruisselant de sang, son bouclier ébréché, son casque
cabossé et sa hache pourpre.
    — Hier, criai-je, j’ai vu un corbeau tomber.
    — Petit menteur, dit-il en brandissant sa hache.
    Je parai de mon bouclier et ce fut comme un coup de bélier.
Il retira sa lame qui en arracha un grand morceau de bois, me laissant voir le
jour.
    — Un corbeau, repris-je, tombant d’un ciel clair.
    — Fils de putain ! dit-il en abattant de nouveau
sa hache.
    Je parai de nouveau en vacillant, et la fente s’agrandit.
    — Il a prononcé ton nom en tombant, poursuivis-je.
    — Ordure d’Angle, cria-t-il en frappant une troisième
fois.
    Je reculai et brandis Souffle-de-Serpent pour tenter de lui
trancher la main, mais il était rapide, vif comme un serpent, et il la retira
juste à temps.
    — Ravn m’a dit que je te tuerais, continuai-je. Il l’a prédit.
Lors d’un rêve dans la fosse d’Odin, dans le sang, il a vu la bannière au
corbeau tomber.
    — Menteur ! cria-t-il en se jetant sur moi,
bouclier contre bouclier, de tout son poids et de toute sa force. Je tins bon
et je bondis en arrière avant que sa hache ne s’abatte sur mes jambes, puis je
m’élançai de nouveau, pointant Souffle-de-Serpent sur sa poitrine. Sa cotte de
mailles l’arrêta. Il porta un nouveau coup de hache en essayant de me fendre en
deux de l’entrecuisse au cœur, mais mon bouclier en lambeaux l’arrêta.
    — Trois frères, le narguai-je. Tu es le seul encore en
vie. Salue de ma part Ivar et Halfdan. Dis-leur qu’Uhtred Ragnarson t’envoie
les rejoindre.
    — Bâtard ! hurla-t-il en s’avançant et en faisant
tournoyer sa hache.
    Il visait ma poitrine, mais le calme de la bataille m’avait
de nouveau envahi, et la peur s’était envolée. Je projetai ce qui restait de
mon bouclier pour parer son coup, sentis la lourde lame s’y enfoncer et le
lâchai. Il se retrouva avec des débris de métal et de bois au bout de sa hache
et je pus alors le frapper. Une fois, deux fois, tenant Souffle-de-Serpent à
deux mains, de toutes les forces gagnées sur le banc de nage del’ Heahengel. Je le fis reculer, et il glissa. Profitant de son déséquilibre, j’enfonçai
Souffle-de-Serpent au creux de son coude et son bras retomba, inerte, privé de
toute force. Souffle-de-Serpent revint à la charge et lui entailla la bouche.
Je hurlais. Du sang ruisselait sur sa barbe, et il sut alors qu’il allait
rejoindre ses frères au séjour des morts. Cependant, il ne renonça pas. Mais
j’étais trop rapide, j’exultais, et je le frappai au cou. Il tituba, du sang
ruisselant sur son épaule et sa poitrine.
    — Attends-moi au Valhalla, mon seigneur, dis-je.
    Il tomba à genoux sans me quitter des yeux. Il voulut
parler, mais aucun son ne sortit de ses lèvres et je lui assenai le coup de
grâce.
    — Achevez-les ! cria Odda.
    Les Angles qui avaient assisté au duel poussèrent un cri de
triomphe et se précipitèrent sur l’ennemi en proie à la panique, qui cherchait
à regagner les navires. Pendant ce temps, les femmes de Cynuit avaient envahi
le camp dane et tuaient et pillaient.
    Je m’agenouillai auprès d’Ubba et refermai son poing inerte
sur le manche de sa hache.
    — Va au Valhalla, mon seigneur.
    Il n’était pas encore mort, mais il agonisait, car mon
dernier coup d’épée lui avait transpercé la gorge. Il frissonna soudain, un
râle s’échappa de sa gorge et je lui maintins la main serrée sur sa hache
tandis qu’il mourait.
    Une douzaine de navires s’échappèrent, tous remplis de
Danes, mais le reste de la flotte d’Ubba était à nous. Ce jour nous avait
apporté la victoire, et Willibald, sa lance rougie de sang, dansait de joie.
    Nous prîmes chevaux, or, argent, prisonniers, femmes, armes,
vaisseaux et cottes. J’avais combattu dans le mur de boucliers, et j’avais
vaincu.
    Odda avait été blessé à la tête d’un coup de hache qui lui
avait percé le casque et fendu le crâne. Il vivait encore, mais il avait les
yeux révulsés, le teint blême, le souffle court et le visage couvert de sang. Des
prêtres le veillèrent et prièrent dans l’une
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