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Le Capitaine Micah Clarke

Le Capitaine Micah Clarke

Titel: Le Capitaine Micah Clarke
Autoren: Arthur Conan Doyle
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chaussée étaient noirs
d'une foule formée par la population de la ville, hommes, femmes,
enfants.
    Beaucoup d'entre eux portaient des torches et
des lanternes, et cette masse serrée allait dans une même
direction.
    Nous les suivîmes, et nous nous trouvâmes sur
la place du marché, où des groupes de jeunes apprentis entassaient
des fagots, pour un feu de joie, tandis que d'autres mettaient en
perce deux où trois grands tonneaux d'ale.
    Ce qui donnait lieu à cette subite explosion
de joie, c'était la nouvelle toute fraîche que la milice
d'Albemarle avait déserté en partie, et que le reste avait été
battu, ce matin là, à Axminster.
    Lorsqu'on apprit le succès de notre propre
engagement, la joie populaire devient plus tumultueuse que
jamais.
    On se précipita au milieu de nous, on nous
combla de bénédictions, en cet étrange dialecte de l'ouest, à la
prononciation épaisse.
    On embrassait nos chevaux autant que nous.
    Des préparatifs furent bientôt faits pour
accueillir nos compagnons fatigués.
    Un long édifice vide, qui servait de magasin
pour les laines, fut garni d'une épaisse couche de paille et mis à
leur disposition.
    On y plaça un grand baquet rempli d'ale, et
une abondante provision de viandes froides et de pain de
froment.
    De notre côté, nous descendîmes par la rue de
l'Est, à travers les cris et les poignées de main de la foule, pour
nous rendre à l'hôtellerie du
Blanc-Cerf
, où, après un
repas hâtif, nous fûmes fort heureux de nous mettre au lit.
    Mais à une heure avancée de la nuit, notre
sommeil fut interrompu par les réjouissances de la foule qui, après
avoir brulé en effigie Lord Sunderland et Grégoire Alford, Maire de
Lyme, s'attarda à chanter des chansons du pays de l'Ouest et des
hymnes puritains jusqu'aux premières heures du matin.

II – Le rassemblement sur la place du
Marché.
    La belle ville où nous nous trouvions alors,
était le véritable centre de la rébellion, bien que Monmouth n'y
fût pas encore arrivé. C'était une localité florissante, faisant un
grand commerce de laine et de draps à côtes, qui donnait du travail
à près de sept mille habitants.
    Ainsi elle occupait un rang élevé parmi les
cités anglaises, et n'avait au-dessus d'elle que Bristol, Norwich,
Bath, Exeter, York, Worcester, entre les villes de province.
    Taunton avait été longtemps fameux non
seulement par ses ressources et par l'initiative de ses habitants,
mais encore par la beauté et la bonne culture du pays qui
s'étendait autour d'elle et produisait une vaillante race de
fermiers.
    Depuis un temps immémorial, la ville avait été
un centre de ralliement pour le parti de la liberté, et pendant
bien des années elle avait penché pour la République en politique
et pour le puritanisme en matière de religion.
    Aucune localité du Royaume n'avait combattu
avec plus de bravoure pour le Parlement, et bien qu'elle eût été
deux fois assiégée par Goring, les bourgeois, sous les ordres du
courageux Robert Blake, avait lutté si désespérément que chaque
fois les Royalistes avaient été obligés de se retirer
déconfits.
    Pendant le second siège, la garnison avait été
réduite à se nourrir de la chair des chiens et des chevaux, mais
pas un mot relatif à une reddition n'était sorti de sa bouche, non
plus que de celle de l'héroïque commandant.
    C'était ce même Blake sous lequel le vieux
marin Salomon Sprent avait combattu contre les Hollandais.
    Après la Restauration, le Conseil Privé, pour
faire voir qu'il se souvenait du rôle joué par la glorieuse ville
du comté de Somerset, avait ordonné, par une mesure toute spéciale,
la démolition des remparts qui entouraient la cité vierge.
    Aussi, au temps dont je parle, il ne restait
de l'enceinte de murs épais, si bravement défendue par la dernière
génération de citadins, que quelques misérables amas de débris.
    Toutefois il restait encore bien des souvenirs
de ces temps orageux.
    Les maisons du pourtour portaient encore les
cicatrices et les lézardes produites par les bombes et les grenades
des cavaliers.
    D'ailleurs, la ville entière avait une
farouche et martiale apparence.
    On eût dit un vétéran parmi les cités qui
avaient combattu au temps jadis.
    Elle ne redoutait point de voir encore une
fois l'éclair des canons et d'entendre le sifflement aigu des
projectiles.
    Le Conseil de Charles pouvait détruire les
remparts que ses soldats avaient été incapables de prendre, mais
nul édit
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