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L'ange de la mort

L'ange de la mort

Titel: L'ange de la mort
Autoren: Paul C. Doherty
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arrêté de chanter machinalement. Non, il avait oublié quelque chose ! Réprimant une exclamation de stupéfaction, il avait murmuré :
    — C’était comme cela le jour de sa mort, mais cela n’aurait pas dû être ainsi ! Oh non !
    À présent, son émotion était telle que son antiphonaire {29} lui échappa des mains. Jetant un regard d’excuses à ses compagnons, il se baissa pour le ramasser. Il continua à suivre l’office divin, mais il n’avait de pensées que pour le projet contrecarré de l’assassin. Corbett l’avait-il compris ? Que se passerait-il s’il le lui révélait ?
    Pendant le repas au réfectoire, son agitation ne fît que croître, l’empêchant presque de manger. Les nerfs à vif, il refusait impatiemment sa nourriture, mais buvait abondamment. Il s’attira des regards intrigués, mais ne voulut rien dire à ses compagnons. Il lui tardait que complies se finissent. L’esprit ailleurs, il expédia les chants de ce dernier office et ne prit même pas la peine, contrairement à son habitude, de rester dans la cathédrale pour prier et méditer sur la journée passée. Ce n’était pas un mauvais homme, mais on le sentait toujours pressé et, ce soir-là, plus que de coutume. Seul dans sa cellule, obnubilé par sa découverte, il entendit frapper à la porte.
    — Entrez ! dit-il en se penchant sur son bureau, plume en main, prêt à coucher ses remarques sur un parchemin.
    S’il n’avait pas eu le dos tourné, il n’aurait peut-être pas péri. Toujours est-il que, plongé dans ses pensées, il laissa entrer son visiteur et permit ainsi à la Mort de lui glisser une cordelette autour du cou et de la serrer... Après quelques secondes où il haleta et se débattit, la vie de Sir Philip Plumpton s’éteignit avec autant de rapidité et de facilité qu’il fallut à l’assassin pour moucher les bougies.

 
    CHAPITRE XIV
    Corbett se leva au point du jour, ses peurs, angoisses et sueurs froides de la veille envolées. Le vin l’avait détendu et il était bien décidé à résoudre l’énigme de l’assassinat de Montfort une fois pour toutes. Cette affaire lui était devenue un véritable boulet et il ne décolérait pas en voyant que son manque de clairvoyance l’avait fait rester pieds et poings liés, comme un condamné au pilori. Il réveilla Ranulf et demanda à son serviteur ensommeillé ce qu’il avait fait la veille, s’assurant ainsi que les responsables de la paroisse avaient été prévenus de la mort du tueur et qu’on avait enlevé le corps. Puis il lui ordonna sans aménité de l’accompagner à St Paul et le traîna dehors, sourd à ses jérémiades et à ses réflexions indignées sur la noire ingratitude de certains maîtres, et en particulier de certains hauts dignitaires de la Chancellerie. Comme Ranulf faisait mollement remarquer qu’ils n’avaient pas pris de petit déjeuner, ils s’arrêtèrent à un étal de boulanger pour y acheter une miche de pain, sortant du four, que Corbett fourra dans les mains de son serviteur en lui disant de manger chemin faisant.
    La brume matinale se dissipait et un soleil timide commençait à poindre quand ils arrivèrent sur le parvis désert de St Paul. La cathédrale était fermée, mais le chapitre était en pleine effervescence.
    Ettrick, l’Écossais, les avisa, l’air solennel, de ce qui était arrivé. Les chanoines s’étaient levés à l’aube pour l’office de prime et avaient retrouvé Sir Philip Plumpton sauvagement assassiné, le lacet du garrot lui entourant toujours la gorge. Corbett se recueillit, les yeux clos, et murmura la prière des morts pour l’âme de ce chanoine grassouillet et un peu sot qui allait rejoindre son Créateur. Puis il se laissa guider jusqu’à la cellule du défunt, au premier étage du chapitre. Là, il procéda à un examen superficiel de la malheureuse dépouille : les yeux étaient encore écarquillés sans qu’on eût essayé d’atténuer l’horreur et le choc qui s’y lisaient. Corbett se signa et demanda à Ettrick, derrière lui, s’il pouvait interroger certaines servantes. Il écarta les protestations de l’Écossais en insistant sur le fait que cet interrogatoire essentiel devait être mené à bien immédiatement. Le clerc espérait secrètement qu’il ne s’adressait pas au meurtrier, mais si tel était le cas, cela pourrait accélérer le cours des événements et obliger le coupable à se démasquer.
    Les deux servantes désignées
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