Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'ange de la mort

L'ange de la mort

Titel: L'ange de la mort
Autoren: Paul C. Doherty
Vom Netzwerk:
enfant.
    — Restez là !
    Il alla jusqu’au seuil et appela dans le couloir. Ranulf entra en se tordant les mains, les traits marqués par l’angoisse et la compassion. Maeve le suivait. Corbett en crut à peine ses yeux ! N’eût été la douleur, il aurait sauté à bas du lit. Elle s’avança calmement dans la pièce, prit un tabouret et s’assit près de lui. Puis, lui saisissant la main, elle la caressa avec tendresse et la couvrit de baisers, sans le quitter du regard. Corbett était subjugué par la beauté de la jeune femme dont les cheveux brillants, couleur de blé mûr, dépassaient de la coiffe bleu foncé. Elle était plus pâle que d’habitude, d’une blancheur d’albâtre, presque, et ses grands yeux s’étaient assombris, soulignés par les cernes profonds nés de nuits sans sommeil.
    — Maeve, quand êtes-vous arrivée ? s’inquiéta-t-il d’une voix rauque. Je vous croyais au pays de Galles. Les chemins... ? Comment êtes-vous venue jusqu’ici ?
    Maeve sourit :
    — Nous n’avons pas voyagé par la route, mais par mer.
    Corbett lui serra étroitement la main jusqu’à la faire grimacer de douleur.
    — C’est si bon de vous revoir !
    La mine anxieuse de Ranulf, debout derrière elle, avait vite cédé la place à une moue profondément vexée : personne ne faisait attention à lui !
    — Ranulf, qu’est-il arrivé à St Paul ?
    Le serviteur haussa les épaules :
    — Je vous ai entendu hurler et j’ai vu le prêtre quitter le confessionnal, le poignard encore à la main. J’avais apporté une arbalète et, même dans la pénombre, il faisait une bonne cible.
    — Tu l’as tué ?
    Ranulf haussa les épaules et sourit :
    — Bien sûr ! Le carreau l’a atteint à la nuque. Il est mort rapidement devant le maître-autel, près de l’ermite.
    Ranulf alla s’asseoir sur un banc au fond de la pièce.
    — Il vous a maudit avant de mourir, tandis que le reclus, derrière son mur, criait que la justice divine avait frappé ce temple et que le damné allait être précipité en enfer, et ainsi de suite.
    — Et le roi ?
    Ranulf eut un geste évasif :
    — Vous avez toute sa gratitude. J’ai raconté à Hervey tout ce qui était arrivé. Il a rédigé un compte rendu qu’il a remis au roi.
    Corbett poussa un gémissement. Il ne voulait surtout pas que l’on parle et écrive à sa place.
    — Notre souverain a-t-il paru satisfait ?
    — Oui, très satisfait ! Comme je vous l’ai dit, il vous est profondément reconnaissant.
    Ranulf jugea que ce n’était pas le moment de mentionner la lourde bourse pleine d’espèces sonnantes que le roi lui avait lancée.
    — Veut-il me voir ?
    Ranulf répondit par la négative.
    — Il a dit que vous deviez vous reposer. Il est en marche vers la Flandre, à la tête de l’armée. Mais il a déclaré qu’il vous verrait à son retour.
    Corbett opina et récita mentalement son verset favori tiré des psaumes : « Ne mettez pas votre confiance dans les Princes ! » Le monarque était aussi capricieux que le soleil d’hiver. Il repensa à St Paul, revit le regard flamboyant que posait sur lui – Luce par la grille du confessionnal et il maudit sa propre stupidité et folie. Il aurait dû se montrer plus prudent. Mais Maeve était là, la seule femme, la seule personne qu’il avait vraiment aimée.
    — Combien de temps resterez-vous ici ?
    — Des mois, répondit-elle. Assez longtemps pour que vous vous rétablissiez et m’épousiez !
    Corbett en aurait crié de joie. Il eut l’impression que l’hiver s’achevait, que le printemps était enfin arrivé et que, grâce à Maeve, la vie méritait d’être vécue.

 
    NOTE DE L’AUTEUR
    Ce roman repose sur des faits réels. Le roi Édouard I er mit effectivement à sac la ville de Berwick et réduisit en cendres la Maison Rouge des Flamands parce que ces derniers refusaient de se rendre. Il convoqua bien une grande assemblée du royaume à St Paul, au cours de laquelle Walter de Montfort devait vivement attaquer le droit de la Couronne à imposer l’Église. La mort du doyen advint comme il est décrit dans le roman, de façon violente et soudaine. On se demanda alors si Dieu punissait Édouard d’Angleterre ou s’il prenait son parti. L’Église, finalement, parvint à un compromis avec le monarque, comme le firent, également, les grands barons. Le roi mena une campagne victorieuse en Flandre, mais, en Écosse, le pillage de Berwick fut le
Vom Netzwerk:

Weitere Kostenlose Bücher