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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux
Autoren: J. M. Auel
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guidé jusqu’ici, mais je crois que
l’esprit du Lion des Cavernes t’a choisi.
    — Il est possible que tu aies raison. L’esprit de Doni
s’incarne dans toutes les créatures, donc dans le lion des cavernes. Les
desseins de la Mère sont impénétrables.
    — Avoir pour totem le Lion des Cavernes n’est pas facile,
Jondalar. Les épreuves auxquelles il m’a soumise étaient si difficiles que j’ai
parfois pensé que j’allais en mourir. Mais la récompense était à la hauteur des
difficultés. Et je pense que le plus beau cadeau qu’il m’ait fait, c’est toi,
conclut-elle d’une voix douce.
    Jondalar plaça la torche dans une des fentes de la paroi et prit
Ayla dans ses bras. Elle répondit à son baiser avec une telle ardeur qu’il dut
faire un effort pour s’écarter d’elle.
    — Nous ferions mieux d’arrêter là, dit-il, sinon nous ne
serons jamais prêt pour le départ. Tu me fais le même effet que la main
d’Haduma...
    — Qui est Haduma ? demanda Ayla.
    — Une très vieille femme que nous avons rencontrée,
Thonolan et moi, au début de notre Voyage. Elle était la mère de cinq
générations et hautement révérée par ses descendants. Elle possédait de
nombreux pouvoirs de la Mère. Les hommes croyaient que lorsqu’elle touchait
leur virilité, celle-ci se redressait autant de fois qu’ils le désiraient et
qu’ils pouvaient alors satisfaire toutes les femmes qu’ils voulaient. Sans
avoir le pouvoir d’Haduma, certaines femmes savent comment faire pour
encourager un homme. Toi, tu n’as pas besoin de ça, Ayla. Il suffit que tu sois
à côté de moi pour que je te désire. Ce matin, la nuit dernière. Combien de
fois hier ? Et le jour précédent ? Jamais encore je n’ai désiré une
femme à ce point-là. Mais si nous recommençons, nous n’aurons jamais fini de
préparer ces caches.
    Ils déblayèrent les roches, se servirent d’un levier pour
déplacer le plus gros bloc et commencèrent à installer les caches. Jondalar
était un peu étonné qu’Ayla soit aussi silencieuse et réservée. Il en venait à
se demander si son attitude n’était pas due à quelque chose qu’il aurait dit ou
fait. Peut-être aurait-il dû se montrer un peu moins passionné ? Il était
presque incroyable qu’elle réponde toujours positivement à ses avances.
    Il savait que certaines femmes aimaient se faire prier avant de
partager les Plaisirs avec un homme, même si elles en avaient autant envie que
lui. Parfois, cela lui avait posé des problèmes. Mais il avait vite appris à ne
pas se montrer trop passionné : pour une femme, c’était plus excitant
quand un homme se faisait un peu prier.
    Quand ils se mirent à ranger les réserves de nourriture au fond
de la caverne, Ayla devint plus réservée encore : elle baissait souvent la
tête et s’agenouillait régulièrement, comme si elle avait besoin de se reposer
avant de reprendre son chargement de viande séchée ou son panier rempli de
tubercules. Lorsqu’ils commencèrent à faire des allées et venues entre la plage
et la caverne pour prendre des pierres destinées à recouvrir leurs réserves,
elle semblait carrément bouleversée. Jondalar était sûr d’avoir commis une
faute, mais il ne savait pas laquelle. En fin d’après-midi, quand il vit
qu’Ayla s’escrimait rageusement sur un bloc de pierre bien trop lourd pour
elle, il lui dit :
    — Nous n’avons pas besoin de cette pierre, Ayla. Nous
ferions mieux de nous reposer maintenant. Allons nager.
    Ayla repoussa les cheveux qui lui tombaient dans les yeux, défit
la longue lanière qui retenait son vêtement et retira son amulette. Jondalar
éprouva aussitôt une excitation familière. C’était le cas chaque fois qu’il
voyait son corps. On dirait un lion, se dit-il en admirant sa grâce nerveuse
alors qu’elle plongeait dans le cours d’eau. Il s’élança derrière elle.
    Nageant à contre-courant, elle frappait l’eau avec une telle
violence qu’il se dit qu’elle avait besoin de passer sa colère sur quelque
chose et il la laissa le distancer. Quand il la rattrapa, elle se laissait
flotter sur le dos au gré du courant et semblait plus détendue. Lorsqu’elle se
remit sur le ventre, Jondalar, qui se trouvait à sa hauteur, laissa courir sa
main depuis ses épaules jusqu’à ses fesses douces et arrondies.
    Elle fila comme une flèche et sortit de l’eau. Quand il regagna
la plage, elle avait déjà remis son amulette et son vêtement en
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