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La Prophétie des papes

La Prophétie des papes

Titel: La Prophétie des papes
Autoren: Glenn Cooper
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paraître par ailleurs, il pourrait, parmi les cardinaux rassemblés par un jour ensoleillé, être inévitablement remarqué dans la foule à cause de ses immenses lunettes de soleil Prada si caractéristiques qui le faisaient ressembler à un metteur en scène de cinéma. Il pouvait se détendre, maintenant qu’il n’était plus inquiet à l’idée d’être en retard. Il y avait eu un embouteillage sur le chemin du retour depuis la via Napoleone où il avait présidé la réunion annuelle de la Commission pontificale d’archéologie sacrée.
    Â«Â Les lumières sont allumées, au-dessus », dit Diaz, en pointant le doigt vers le plafond.
    L’appartement du pape se situait deux étages au-dessus de leur tête dans le palais du Vatican.
    Â«Â C’est bon signe, j’imagine, dit Aspromonte. Peut-être son état s’est-il amélioré aujourd’hui.
    âˆ’ Quand l’avez-vous vu pour la dernière fois ? demanda Giaccone.
    âˆ’ Il y a deux jours. J’y retournerai demain.
    âˆ’ Comment vous a-t-il paru ? demanda Diaz.
    âˆ’ Faible. Pâle. La souffrance se lit sur son visage, mais il ne se plaint jamais. »
    Aspromonte regarda Diaz.
    Â«Â Venez avec moi demain. Je n’ai pas de question officielle à régler avec lui. Je suis sûr qu’il voudra vous voir. »
    Diaz hocha sèchement la tête, ramassa le verre de prosecco qu’Achille avait posé à côté de son fauteuil et regarda les minuscules bulles qui montaient vers les cieux.
    Â 
    La douleur était moins vive depuis une bonne heure au moins et le pape parvint à avaler un bol de bouillon. Il eut une envie soudaine de se lever et de profiter de ce rare sursaut d’énergie. Il fit retentir sa sonnette et sœur Emilia apparut si promptement qu’il lui demanda – ce qui se voulait une plaisanterie – si elle avait l’oreille collée contre la porte.
    Â«Â Allez chercher les pères Diep et Bustamante. Dites-leur que je veux descendre dans mon bureau et dans ma chapelle. Et faites venir Giacomo pour qu’il m’aide à m’habiller.
    âˆ’ Mais, Votre Sainteté, objecta la nonne, ne devrions-nous pas demander au docteur Zarilli si c’est bien raisonnable ?
    âˆ’ Laissons Zarilli où il est, grogna le pape. Laissons-le dîner tranquillement en famille. »
    Giacomo Barone était un laïc, au service du pape depuis vingt ans. Il n’était pas marié et vivait dans une petite chambre du palais ; il semblait n’avoir d’autres intérêts que le football et le souverain pontife. Il parlait seulement lorsqu’on lui adressait la parole et, quand le pape était plongé dans ses réflexions et peu enclin à bavarder tranquillement, ils pouvaient passer une demi-heure dans un silence complet, enchaînant ablutions et habillage.
    Giacomo entra, le visage assombri par une barbe de trois jours. Il apportait avec lui l’odeur des oignons qu’il était en train de cuisiner.
    Â«Â Je veux me laver et m’habiller », dit le pape.
    Giacomo s’inclina docilement et demanda :
    Â«Â Que souhaitez-vous porter, Votre Sainteté ?
    âˆ’ Juste la tenue d’intérieur. Ensuite, emmenez-moi en bas. »
    Giacomo avait des épaules et des bras puissants, et il déplaça le pape dans sa chambre comme un mannequin, l’épongeant, le poudrant, empilant les vêtements, pour finir avec une soutane blanche et une ceinture armoriée, une croix pectorale, des pantoufles rouges souples et un zucchetto blanc en lieu et place du bonnet tricoté. L’habillage parut fatiguer le souverain pontife, mais il insista pour aller au bout de son projet. Giacomo le souleva pour l’installer dans son fauteuil roulant.
    Ils prirent un ascenseur pour descendre au premier étage où deux gardes suisses en tenue d’apparat bleue et orange avec des rayures rouges se tenaient à leur poste habituel devant la conciergerie. Ils semblèrent choqués de voir le pape. Tandis que Giacomo poussait le fauteuil, le pontife les salua et les bénit. Ils traversèrent les salles officielles de l’État désertes jusqu’au bureau privé du pape contenant son grand bureau, l’endroit qu’il préférait pour travailler et lire ses documents.
    Le bureau
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