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La pierre et le sabre

La pierre et le sabre

Titel: La pierre et le sabre
Autoren: Eiji Yoshikawa
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de repos, voilà tout, et...
    — Je vous en prie, partez !
    — Bon, si vous le voulez
vraiment, mais ne pourriez-vous donner à mon camarade un médicament quelconque ?
Il a l’estomac en si mauvais état qu’il nous est difficile de continuer.
    — Mon Dieu, je ne sais pas...
    Au bout d’une ou deux secondes,
ils entendirent des pas et un léger tintement qui s’éloignait vers l’intérieur
de la maison.
    C’est à cet instant précis qu’ils
remarquèrent le visage. A une fenêtre latérale, un visage de femme qui les
avait observés depuis le début.
    — Akemi, cria-t-elle,
fais-les entrer ! Ce sont de simples soldats. Les patrouilles de Tokugawa
ne vont pas aller perdre leur temps avec eux. Ils n’ont aucune importance.
    Akemi ouvrit la porte, et la
femme, qui se présenta sous le nom d’Okō, vint écouter l’histoire de Takezō.
    Ils furent autorisés à dormir au
bûcher. L’on administra à Matahachi, pour calmer ses douleurs intestinales, de
la poudre de charbon de bois de magnolia et un léger gruau de riz contenant de
la ciboule. Durant les quelques jours qui suivirent, il dormit presque sans
interruption tandis que Takezō, tout en le veillant, soignait les
blessures de balles de sa cuisse à l’alcool.
    Environ une semaine après, Takezō
et Matahachi, assis, bavardaient.
    — Elles doivent bien exercer
un métier quelconque, observa Takezō.
    — Ce qu’elles font m’est
complètement indifférent. Je suis seulement content qu’elles nous aient pris
chez elles.
    Mais la curiosité de Takezō
était en éveil.
    — La mère n’est pas si
vieille que ça, reprit-il. Curieux que ces deux femmes vivent seules ici, dans
les montagnes.
    — Heu... tu ne trouves pas
que la fille ressemble un peu à Otsū ?
    — Quelque chose en elle me
rappelle Otsū mais je ne crois pas qu’elles se ressemblent vraiment. Elles
sont toutes les deux jolies, voilà la vérité. Que crois-tu qu’elle faisait la
première fois que nous l’avons vue, à se faufiler en pleine nuit au milieu de
tous ces cadavres ? Ça n’avait pas l’air de la gêner le moins du monde.
Haha ! je revois encore la scène. Elle avait le visage tranquille et
serein de ces poupées qu’ils fabriquent à Kyoto. Quel spectacle !
    Matahachi lui fit signe de se
taire.
    — Chhh !... J’entends sa
clochette.
    Les coups légers frappés à la
porte par Akemi évoquaient ceux d’un pivert.
    — Matahachi, Takezō...
appela-t-elle doucement.
    — Oui ?
    — C’est moi.
    Takezō se leva et ouvrit le
loquet. Elle entra, chargée d’un plateau de nourriture et de remèdes, et leur
demanda comment ils allaient.
    — Beaucoup mieux, grâce à
vous et à votre mère.
    — Mère a dit que même si vous
allez mieux, il ne faut ni parler trop fort, ni sortir.
    Takezō prit la parole pour
eux deux :
    — Nous sommes vraiment navrés
de vous causer tant de soucis.
    — Oh ! ça n’a pas d’importance,
il faut seulement faire attention. Ishida Mitsunari et certains des autres
généraux n’ont pas encore été pris. Ils surveillent étroitement la région, et
les routes sont encombrées des troupes de Tokugawa.
    — Vraiment ?
    — C’est pourquoi, même si
vous n’êtes que de simples soldats, Mère a dit que si l’on nous prend à vous
cacher, on nous arrêtera.
    — Nous serons sages comme des
images, promit Takezō. Je couvrirai même la figure de Matahachi avec un
torchon s’il ronfle trop fort.
    Akemi sourit, se détourna pour
sortir et dit :
    — Bonne nuit. A demain matin.
    — Un instant ! cria
Matahachi. Pourquoi ne restez-vous pas bavarder un peu avec nous ?
    — Impossible.
    — Et pourquoi donc ?
    — Mère ne serait pas
contente.
    — A quoi bon vous inquiéter d’elle ?
Quel âge avez-vous ?
    — Seize ans.
    — Petite pour votre âge, non ?
    — Merci du renseignement.
    — Où est votre père ?
    — Je n’ai plus de père.
    — Pardon. Alors, de quoi
vivez-vous ?
    — Nous fabriquons du moxa.
    — Ce remède contre la douleur
que l’on vous brûle sur la peau ?
    — Oui, le moxa de par ici est
célèbre. Au printemps, nous cueillons des herbes sur le mont Ibuki. L’été, nous
les mettons à sécher ; en automne et en hiver, nous en faisons du moxa.
Nous le vendons à Tarui. Les gens viennent de partout à seule fin d’en acheter.
    — Je pense bien que vous n’avez
pas besoin d’un homme à la maison pour faire ça.
    — Eh bien, si c’est là tout
ce
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