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La parfaite Lumiere

La parfaite Lumiere

Titel: La parfaite Lumiere
Autoren: Eiji Yoshikawa
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devriez vous préparer à partir.
    — Oui, bien sûr, mais j’ai
amplement le temps, répondit Sado, paisible.
    — Il n’est pas de bonne
heure. Kakubei est déjà parti.
    — Ça le regarde. Iori, viens
ici une minute.
    — Monsieur ?
    — Es-tu un homme, Iori ?
    — Je pense que oui.
    — Te crois-tu capable de
retenir tes larmes, quoi qu’il arrive ?
    — Oui, monsieur.
    — Très bien, alors, tu peux
m’escorter à Funashima. Mais souviens-toi d’une chose : nous risquons
d’avoir à ramasser le cadavre de Musashi pour le ramener. Saurais-tu encore
retenir tes larmes ?
    — Oui, monsieur. Je les
retiendrais, je le jure.
    Nuinosuke avait à peine franchi le
portail en coup de vent qu’une femme pauvrement vêtue l’appela :
    — Pardonnez-moi, monsieur,
mais êtes-vous un vassal de cette maison ?
    Nuinosuke s’arrêta et la considéra
d’un air soupçonneux.
    — Que voulez-vous ?
    — Pardonnez-moi. Je ne
devrais pas, telle que je suis, me tenir devant votre portail.
    — En ce cas, pourquoi le
faites-vous ?
    — Je voulais vous demander...
c’est au sujet du combat d’aujourd’hui. Les gens disent que Musashi a pris la
fuite. Est-ce vrai ?
    — Espèce de sotte !
Comment osez-vous ?... Vous parlez de Miyamoto Musashi. Croyez-vous donc
qu’il ferait une chose pareille ? Attendez seulement qu’il soit huit
heures, et vous verrez. Je viens de parler à Musashi.
    — Vous l’avez vu ?
    — Qui êtes-vous ?
    Elle baissa les yeux.
    — Une relation de Musashi.
    — Hum... Et ça ne vous
empêche pas de vous tracasser pour des rumeurs sans fondement ? Bon...
j’ai beau être pressé, je vais vous montrer une lettre de Musashi.
    Il lui lut à haute voix la lettre,
sans réaliser que l’homme aux yeux pleins de larmes regardait par-dessus son
épaule. Quand il l’eut enfin remarqué, il fit un écart et s’écria :
    — ... Qui êtes-vous ? En
voilà des façons !
    L’homme, s’essuyant les yeux,
s’inclina d’un air penaud.
    — Excusez-moi. Je suis avec
cette femme.
    — Son mari ?
    — Oui, monsieur. Merci de
nous avoir montré la lettre, j’ai l’impression d’avoir vu Musashi en personne.
Pas toi, Akemi ?
    — Si ; je me sens
tellement soulagée ! Allons chercher une place d’où regarder.
    L’irritation de Nuinosuke
s’évapora.
    — Si vous montez au sommet de
cette colline, là-bas, près de la côte, vous devriez être en mesure de voir
Funashima. Il fait si clair aujourd’hui que vous devriez même pouvoir
distinguer les dunes.
    — Nous regrettons de vous
avoir ennuyé alors que vous êtes pressé. Veuillez nous pardonner.
    Alors qu’ils commençaient à
s’éloigner, Nuinosuke leur dit :
    — Une minute... comment vous
appelez-vous ? Si vous n’y voyez pas d’inconvénient, j’aimerais le savoir.
    Ils se retournèrent et
s’inclinèrent.
    — Je m’appelle Matahachi. Je
suis né dans le même village que Musashi.
    — Je m’appelle Akemi.
    Nuinosuke inclina la tête et
s’éloigna au pas de course.
    Ils le regardèrent quelques
instants, échangèrent un coup d’œil et se hâtèrent en direction de la colline.
De là, ils pouvaient voir Funashima se dresser parmi un certain nombre d’autres
îles, les monts de Nagato au fond. Ils déployèrent des nattes de roseaux par
terre et s’assirent. Les vagues grondaient au-dessous d’eux ; une ou deux
aiguilles de pin tombèrent en planant. Akemi prit le bébé dans son dos et se
mit à l’allaiter. Matahachi, les mains sur les genoux, regardait fixement le
large.
     
     
     
Le mariage
     
    Nuinosuke alla d’abord chez Magobeinojō,
lui montra la lettre et le mit au courant des circonstances. Il repartit
aussitôt sans même prendre le temps de boire une tasse de thé, et fit de brèves
escales aux cinq autres maisons.
    En haut de la plage, il se posta
derrière un arbre pour observer le va-et-vient qui avait lieu depuis le petit
matin. Plusieurs équipes de samouraïs étaient déjà parties pour Funashima – les
nettoyeurs de terrain, les témoins, les gardes –, chaque groupe dans un
bateau distinct. Sur la plage, un autre petit bateau se trouvait prêt pour
Kojirō. Tadatoshi l’avait fait construire spécialement pour l’occasion.
    Une centaine de personnes
assistaient au départ de Kojirō. Nuinosuke reconnut en certains des amis
de l’homme d’épée ; beaucoup d’autres lui étaient inconnus.
    Kojirō termina son thé et
sortit du bureau du
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