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La nièce de Hitler

La nièce de Hitler

Titel: La nièce de Hitler
Autoren: Ron Hansen
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aussi
imprévisible, ma fille qui avait trop bu de Champagne lui a dit qu’elle avait
des seins magnifiques. Elle a juste répondu « merci ». J’ai eu envie
de la photographier sur-le-champ.
    Voyant que le Führer appréciait cette
évocation, Julius Schaub raconta qu’il avait emmené Geli visiter Munich ce
jour-là, et qu’il l’avait aidée à acheter des nouvelles tenues.
    — Elle n’était pas inhibée avec les
hommes comme le sont certaines jeunes filles. Elle était ouverte, pleine d’entrain
et toujours prête à plaisanter.
    Rudolf Hess dit qu’il l’avait vue pour la
première fois en 1924.
    — Nous étions à la forteresse de
Landsberg, et elle était venue vous rendre visite avec Angela. Elle avait
quinze ans. Et quel charme ! Nous avons parlé astrologie. Je venais tout
juste de commencer à taper Mein Kampf sur la vieille Remington.
    — Ses yeux étaient comme des poèmes, dit Emil
Maurice.
    L’imposante épouse du Gauleiter versa
du thé et un trait de vodka dans la tasse d’Hitler, et du café pour les autres.
Et se retira.
    — La première fois que j’ai vu Geli, dit
enfin Hitler, c’était le jour de son baptême à Linz, en 1908. Elle était tout
bébé, bien sûr. Elle a serré mon doigt dans sa petite main et je me suis
présenté comme Adolfus. C’est le nom qui figure sur le registre de baptême. À l’époque
je partageais un appartement ici avec August Kubizek. Nous vivions dans la
pauvreté et le dénuement. Ma vie est un miracle.
    Les autres approuvèrent.
    Puis Hitler se mit à parler, non plus de sa
nièce, mais de la possibilité de faire campagne pour la présidence contre le
vieux général Paul von Hindenburg. Il hésita, et fixa le mur à côté de la tête
de Hess comme si c’était une porte derrière laquelle se tenait un être aimé sur
le point d’entrer, ou comme s’il imaginait une histoire encore à écrire, comme
s’il imaginait six millions de Juifs.
    —  Et
maintenant, que le combat commence, dit-il d’une voix ferme et assurée.

NOTE DE L’AUTEUR
    Cet ouvrage est une fiction basée sur des
faits. Je suis resté fidèle à l’histoire de la période aussi souvent que
possible, et particulièrement dans le cas d’Hitler, j’ai incorporé librement
des citations réelles dans les dialogues du roman. Mais naturellement la
plupart des moments les plus importants de la vie passent inaperçus des
historiens ou des journalistes, et ce sont de ces moments intimes que la
fiction tire sa force et son intérêt. J’ai pris la liberté d’inventer dans ces
circonstances, mais toujours avec un souci de vraisemblance et de fidélité aux
documents.
    Afin d’éviter au lecteur de se perdre dans la
multitude des personnages qui entourent en général les politiciens, j’ai soit
omis de mentionner l’existence d’une personnalité – par exemple il n’y a aucune
mention des frères Strasser –, soit combiné deux personnages en un seul – comme
dans le cas des chauffeurs d’Hitler Julius Schreck et Julius Schaub, qui, par
commodité, ne font ici qu’un seul : Julius Schaub. Pour des raisons
similaires Elfriede Raubal, l’autre nièce d’Hitler, la petite sœur de Geli, n’apparaît
pas ici. On ne sait pas grand-chose de cette sœur, elle ne figure pas dans les
principaux événements de cette histoire, j’ai donc préféré ne pas en parler. Ingrid
von Launitz et Christof Fritsch sont des personnages imaginaires qui tiennent
le rôle des jeunes filles de Vienne et des jeunes gens de Munich fréquemment
associés à Geli, mais jamais nommés. J’ignore si Geli a rencontré Rupert Mayer,
mais cela ne m’a pas semblé extravagant, et comme il était connu en tant qu’opposant
de la première heure au régime, je n’ai pas pu résister à les faire se
rencontrer. Les lettres des admiratrices d’Hitler sont des adaptations de
lettres qui lui ont bien été envoyées, mais plus tard, pendant la guerre. J’espère
que les historiens et les personnes connaissant bien les faits seront d’accord
pour trouver que mes légères modifications de la chronologie sont mineures.
    J’ai commencé à m’intéresser à l’histoire d’amour
entre Adolf Hitler et sa nièce en lisant Hitler et Staline : Vies
parallèles [2] d’Allan Bullock, lorsque j’y ai appris que Geli Raubal, dont je ne
soupçonnais pas l’existence à l’époque, était la seule femme qu’Hitler ait
jamais aimée ou voulu épouser – Eva Braun n’étant rien de
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