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La nièce de Hitler

La nièce de Hitler

Titel: La nièce de Hitler
Autoren: Ron Hansen
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en 1933, Hitler
avait acheté une chienne berger allemand qu’il avait baptisée Blondi ; c’est
elle que l’on voyait sur les photos d’Hoffmann censées montrer le Führer dans
des poses décontractées, comme un être sympathique et affable. Et là, afin de
tester l’efficacité du poison, Hitler observa studieusement un médecin écraser
une capsule de cyanure de potassium dans la bouche de Blondi et lui fermer le
museau. Sous les yeux horrifiés d’Hitler elle fut prise de convulsions
frénétiques accompagnées de gémissements, avant de s’écrouler, morte. Il lui
présenta immédiatement le salut hitlérien et des soldats SS emmenèrent son
cadavre.
    Le 30 avril, dans l’après-midi, tous se
serrèrent la main une dernière fois, et Eva suivit son frêle mari qui se
rendait dans sa suite privée d’un pas mal assuré, puis s’assit sur un grand
canapé recouvert d’un tissu imprimé d’antilopes bondissantes et de guerriers
médiévaux en bottes russes. À trente-trois ans, elle était encore jolie, vêtue
d’une robe bleue, d’un foulard de soie framboise, et d’escarpins en daim ;
lui arborait un uniforme propre sortant des ateliers du tailleur Wilhelm
Holster à Berlin, un brassard rouge à croix gammée, une belle montre en or, un
médaillon que sa mère lui avait offert pour ses neuf ans, sa croix de fer pour
bravoure, et sa médaille pour les Blessés de 1916. Une photographie encadrée de
Klara Hitler trônait tout près. Hitler tendit à sa jeune épouse le Walther 6.35
avec lequel il avait tué Geli, celui qu’il plaçait dans la ceinture de son
pantalon lorsqu’il sortait, et Eva le posa à côté d’elle sur le canapé. Elle
écouta ses instructions. Ils ne s’embrassèrent pas. Il fut dit par la suite qu’Eva
était dans un état de terreur contrôlée. Elle se mit une ampoule Zyankali
contenant du cyanure de potassium dans la bouche et hésita un instant avant de
la briser avec ses molaires. Elle poussa un cri quand les éclats de verre lui
coupèrent la joue. Elle devait ensuite se tirer une balle, mais le poison agit
trop vite et elle s’écroula sur la droite. L’odeur d’amande amère flotta dans
la pièce. Hitler se mit une ampoule Zyankali dans la bouche, la coinça entre le
bridge de sa mâchoire supérieure et ses fausses dents du bas, et se plaça juste
sous le menton un Walther 7.25 dont il pressa immédiatement la détente, ce qui
lui fit fermer la mâchoire et briser l’ampoule. En tombant sur le côté il
renversa un vase dont l’eau se répandit sur le devant de la robe d’Eva, comme
une tache de sang.
    Un aide de camp se précipita en entendant le
coup de feu, ainsi que d’autres soldats SS, et le Führer et sa femme furent
couchés dans des couvertures de laine grise et sortis dans le jardin de la
chancellerie. Là, on les arrosa complètement avec le contenu de quatre
jerricans d’essence, qu’on alluma en lançant un chiffon enflammé. Un nuage noir
et fétide se forma au-dessus des cadavres tandis que les flammes en dévoraient
la peau, les cheveux et les vêtements, puis le feu s’étouffa lentement. De
temps à autre, des soldats ressortaient sous les bombes russes pour verser un
peu d’essence sur les suicidés, mais la chaleur n’était pas assez forte pour
brûler entièrement les dents et les os, et six heures plus tard, les restes
carbonisés et fumants furent enterrés en hâte dans un trou d’obus où les Russes
les trouvèrent, exactement comme Hitler l’avait craint.
    Si seulement il
avait agi ainsi quatorze ans plus tôt ! Le 20 septembre 1931, au 16, Prinzregentenplatz,
Hitler ne dormit pas de la nuit, à deux doigts de céder à la tentation de rejoindre
sa nièce dans la mort. Mais il se mit dans une rage étrange en découvrant que
les membres du parti parlaient de son Angelika Raubal comme d’une suicidée, et
lorsque Göring suggéra que cela pouvait tout aussi bien être un accident, il se
jeta contre son immense poitrine en versant des larmes de gratitude et de
soulagement.
    — Maintenant, je sais qui est mon
véritable ami, lui dit Hitler en pleurnichant et en soupirant.
    Convaincus que leur Führer devait être
surveillé de près, les messieurs de la Maison brune demandèrent à Julius Schaub
et à Heinrich Hoffmann de l’accompagner à la villa d’Adolf Müller située à
Saint-Quirin, dans les bruyères au bord des eaux bleues du Tegernsee. Pendant
le trajet, il se plaignit de sa santé – sueurs nocturnes,
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