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La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

Titel: La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes
Autoren: Edith Hamilton
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un traité technique sur la façon d’écrire la poésie, mais
l’œuvre contient aussi quelques matériaux mythologiques préhistoriques qui ne
figurent pas dans l’Ancienne Edda .
    Des deux, l’Ancienne Edda est de loin la plus importante. Elle est faite de poèmes distincts dont la même
histoire forme souvent le sujet, mais non reliés les uns aux autres. On y
trouve le matériau d’un grand poème épique, aussi grand sinon davantage que l’ Iliade , mais aucun poète ne se trouva pour
compiler les vieilles légendes comme le fit Homère pour les récits qui précèdent
l’ Iliade . En Scandinavie, il n’y eut pas un
homme de génie pour fondre en un seul tous les poèmes et les transformer en un
monument de beauté et puissance ; personne, ne fût-ce que pour écarter la
grossièreté et la vulgarité et supprimer les enfantillages et les répétitions
lassantes. On trouve dans l’Edda des listes de noms qui s’allongent sans
interruption – et ceci pendant des pages et des pages. Néanmoins, la sombre
grandeur de ces légendes perce en dépit du style. Peut-être le lecteur
incapable de déchiffrer l’ancienne langue nordique devrait-il s’interdire de
parler de « style » ; mais toutes les traductions se ressemblent
tellement dans leur étrangeté et leur complication que l’on ne peut se défendre
de soupçonner la responsabilité du manuscrit original. Les conceptions des
poètes de l’Ancienne Edda semblent avoir
été plus grandes que leur adresse à les mettre en mots. Beaucoup de ces récits
sont splendides ; dans la mythologie grecque, il n’en est aucun qui les
égale sauf ceux qui sont contés par les poètes tragiques. Tous les meilleurs
contes nordiques sont tragiques et nous parlent d’hommes et de femmes qui vont
stoïquement au-devant de la mort, la choisissent souvent délibérément et même
la préparent longtemps à l’avance. Au sein de toutes ces ténèbres, la seule
lueur est l’héroïsme.

Les légendes de Signy et Sigurd
    J’ai choisi de raconter ces deux légendes parce qu’elles
me paraissent représenter mieux que nulle autre le caractère et le point de vue
nordiques. Sigurd est le plus fameux de tous les héros nordiques ; son
histoire est, pour une grande part, celle du héros du Niebelungenlied,
Siegfried. Il tient le rôle principal dans la Volsungasaga, version nordique du
conte allemand que les opéras de Wagner nous ont rendu familier. Cependant, je
lui ai préféré l’Ancienne Edda où l’amour et la mort de Sigurd, Brynhild et
Gudrun font le sujet de plusieurs poèmes. Les sagas, toutes en prose, sont
postérieures en date. La légende de Signy ne se trouve que dans la
Volsungasaga.
    Signy était la fille de Volsung et la sœur de Sigmund. Son
mari tua Volsung par traîtrise et captura les fils de sa victime. L’un après
l’autre, il les enchaîna pendant la nuit, afin de les faire découvrir et
dévorer par les loups. Quand le dernier, Sigmund, fut amené et chargé de
chaînes, Signy avait trouvé un moyen de le sauver. Elle le libéra et ensemble,
ils firent le serment de venger leur père et leurs frères. Signy décida que
Sigmund aurait pour l’aider un être issu de leur rang ; sous un
déguisement, elle lui rendit visite et passa trois nuits avec lui. Jamais il ne
sut qui était cette femme. Lorsque le garçon né de leur union atteignit l’âge
de la quitter, Signy l’envoya à Sigmund et dès lors, tous deux vécurent
ensemble jusqu’à ce que l’adolescent – son nom était Sinfiotli – devînt adulte.
Signy vécut toutes ces années-là avec son mari, lui donnant des enfants, ne lui
montrant rien de ce désir de vengeance qui consumait son cœur. Le jour attendu
vint enfin. Sigmund et Sinfiotli prirent la maisonnée par surprise, ils tuèrent
tous les autres enfants de Signy ; ils enfermèrent son mari dans sa
demeure et y mirent le feu. Signy, sans un mot, les regardait agir. Quand tout
fut accompli, elle leur dit qu’ils avaient glorieusement vengé les morts, puis
elle entra dans la maison en flammes et y mourut. C’était là ce projet qu’elle
avait nourri pendant toutes ces années : faire périr son mari puis mourir
avec lui. Clytemnestre ne serait qu’une pâle figure auprès d’elle s’il s’était
trouvé un Eschyle nordique pour conter son histoire.
    Celle de Siegfried nous est si familière qu’il suffira de
rappeler brièvement la légende de son prototype, Sigurd. Brynhild, une
Valkyrie, a
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