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La Marque du Temple

La Marque du Temple

Titel: La Marque du Temple
Autoren: Hugues De Queyssac
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sénéchal du Périgord, avait effectivement son siège à Commarque. La famille de Commarque, fondatrice des lieux au XIIe siècle, sous l’autorité de l’abbaye bénédictine de Sarlat, était devenue à cette époque vassale des Beynac. Elle avait son entité et sa basse-cour à proximité du donjon d’origine.
    Cette histoire est servie par la saveur d’une langue rendue dans toute sa verdeur qui est un régal ; les mots exaltent au plus juste les situations et les émotions.
    Il y a dans ce roman, à n’en pas douter, le verbe gouleyant d’un Robert Merle {i} dans Fortunes de France et la science et le talent de l’intrigue d’un Dan Brown dans son Da Vinci Code.
    Hubert de Commarque
    Propriétaire et restaurateur du site

Le pouvoir leur fut donné
    Sur le quart de la terre,
    Pour exterminer par l’épée,
    par la faim ou par la peste
    Et par les fauves de la nature.
     
    Apocalypse de Saint-Jean (6-8)
    PROLOGUE
    Abbaye d’Obazine, en l’an de grâce MCCCLXXXI, le jour des nones de janvier, jour de l’Épiphanie, entre vêpres et complies {ii} .
     
    En cette nuit glaciale, par temps de lune ronde, la neige avait cessé de tomber au crépuscule. Le vent sifflait à présent à travers les branchages et balayait d’un manteau givré les murs de l’abbaye.
    Le frère convers, au visage émacié et fripé comme une vieille pomme, referma du pied la porte de la huche à bois et rentra dans la grande salle des cuisines de l’abbaye. Il releva sa robe de bure et en retroussa les manches avant de s’agenouiller devant l’âtre. Puis il posa délicatement les nouvelles bûches de chêne sur les chenets et souffla lentement sur le foyer pour en raviver les braises incandescentes.
    Le bois, bien que gelé en partie, était sec à cœur. Il fuma d’abord un peu avant de s’enflammer avec allégresse.
    Le vieux moine se redressa alors péniblement et tendit les mains vers le foyer pour en réchauffer les paumes. Ses doigts étaient longs et noueux comme les racines d’un vieux chêne. Sur le dos de ses mains, des veinules bleutées saillaient sous une peau sèche maculée de taches de vieillesse. Il parcourut d’un pas mesuré l’espace qui le séparait de l’escalier conduisant à la cave.
    Les lanières de ses sandales en cuir étaient aussi vieilles que lui. Ses pieds nus et amaigris glissaient sur des semelles devenues trop larges pour eux. Les marches, usées par une longue pratique, s’affaissaient en leur milieu et rendaient la descente dangereuse. Après avoir solidement loqué la porte de la cave qui était restée malencontreusement entrouverte, il remonta les marches et verrouilla la porte de communication avec l’appentis.
    Puis il disparut, comme il était venu, par l’entrée du réfectoire des moines, qui communiquait avec les cuisines. Il la referma derrière lui, sans le moindre bruit, à l’instant même où la cloche de la chapelle appelait à l’office des complies les quelques moines qui survivaient tant bien que mal en cette période de disette, de pestilence et de guerre.
     
    Le craquement du bois dans la cheminée attira l’attention de l’inconnu coiffé d’un capuchon de laine blanche qui se tenait dans la petite pièce attenante, où se consumait une grosse chandelle dorée en cire d’abeille posée sur un haut candélabre à trois pieds en fer forgé. Un délicat parfum de miel s’en dégageait.
    L’inconnu était assis sur le bord d’un escabeau de travail, devant un lutrin, le bas du dos appuyé contre un court dosseret. Il se leva, le capuchon toujours rabattu sur son visage, se dirigea vers la porte qui donnait sur la salle des cuisines, l’ouvrit tout à trac et s’approcha à grands pas des belles flammes rouges et orangées qui s’élevaient à présent haut dans le foyer.
    Un pécunieux mantel en peaux de loutre recouvrait les épaules et le dos de cette personne qui ne pouvait être que de noble naissance, à en croire la richeté des parures et la splendide broche sertie d’émaux et de pierres précieuses qui retenait le mantel sur ses épaules. Une main fine, à l’ossature prononcée, à la peau parcheminée, dégrafa la broche et fit choir le vêtement à même le sol avant de s’approcher du feu qui crépitait à présent bellement dans l’âtre. À la clarté dansante des flammes, les figurines ciselées qui encadraient les consoles des grandes voûtes d’arête sourirent aux anges.
    Dans la petite pièce voisine, le parchemin posé
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