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La Marque du Temple

La Marque du Temple

Titel: La Marque du Temple
Autoren: Hugues De Queyssac
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sur le lutrin glissa au sol, rejoignit moult autres rouleaux qui le jonchaient et s’enroula langoureusement. Était-ce sous l’effet de la chaleur qui provenait de la salle des cuisines ? Était-ce la main de Dieu ou celle du Diable ? Seul l’initié qui se tenait devant la cheminée pouvait le savoir.
    Le texte étrange, incroyable, fascinant, dont il était parvenu à briser les clefs mystérieuses après onze jours de recherches et moult heures d’un labeur acharné dans le silence de la vie monacale, avait enfin pris vie sous sa plume.
     
     

     
     
    Alors qu’il se dirigeait vers le sud-ouest, vers son destin, vers les mâchoires du piège infernal qu’un autre loup venait d’ouvrir sur son passage, le jeune loup aux beaux yeux cruels et féroces, fendus comme deux amandes, s’immobilisa soudain.
    La patte levée, la truffe pointée, les narines frémissantes, il se mit à l’arrêt, puis releva la tête, huma les odeurs, tenta de situer vers quelle direction son ouïe avait perçu ce léger craquement. Une brindille cassée au passage d’un coq de bruyère ? D’un renard ? Le crissement de quelques feuilles mortes ?
    L’odeur était forte, reconnaissable. Elle venait du norois. Parmi les odeurs de mousse, d’humus, une odeur de loup, l’odeur de moult loups qui s’avançaient à pas feutrés.
    Ne point s’aventurer par là-bas, mais se diriger vers le sud-ouest. Vers le dernier appel déchirant qu’il avait perçu. Celui de la vieille louve, sa génitrice, qui agonisait probablement. Et à qui il avait finalement décidé, après bien des tergiversations, de porter secours.
    Un long et douloureux hurlement à la mort lui parvint par-delà pechs et combes. La louve était décidément encore en vie. La voie semblait ouverte de ce côté-là. Il se dirigea dans cette direction, les oreilles aux aguets, la truffe en alerte.
    Pourtant , l’ odeur du danger devenait de plus en plus forte, se rapprochait, s’éloignait par moments, se rapprochait à nouveau , se mélangeait aux belles odeurs de la forêt.
    Pointant le museau alentour comme un pendule, le jeune loup pressentit une tentative d’encerclement. Curieux de la part des loups, lorsqu’ils chassent en meute. Ils n’encerclent leur proie qu’au dernier moment. Lorsqu’ils la voient. Pour l’assaillir de tous côtés.
    Cette meute-là avait un comportement étrange. Et dégageait une curieuse odeur de bouse de vache, de crottes de moutons et… et de suances aigres-douces.
     
    Sans y prendre garde, il posa la patte sur un tas de brindilles sèches. Elles craquèrent. Il s’immobilisa incontinent. Au détour d’un sentier qu’il s’apprêtait à franchir, un autre loup le guettait. Le jeune loup se tapit, les pattes arrière bandées comme un arc. L’autre loup, en face de lui, à vingt pas, tenta de se cacher à la dextre du tronc d’un vieux chêne vert, en partie vermoulu.
    Ce loup devait être en fin de vie, comme le chêne. Il s’escu-mait et, outre cette odeur d’homme, il sentait la mort, la charogne, la pourriture. Et la peur. Ses réactions étaient lentes, maladroites. Onques un vieux loup ne s’approchait seul d’une proie chassée par une meute. Et la meute était encore loin.
    À l’instant où le vieux loup espincha à la dextre du tronc de l’arbre derrière lequel il avait tenté de se cacher, le jeune loup bondit du côté opposé. Il avait prévu le mouvement. Il était sûr que sa proie se glisserait à la senestre du tronc.
    En six puissantes foulées, il lui sauta à la gorge au moment même où il perçut un léger sifflement et la caresse de quelque plume d’oie sur son pelage. Il planta ses crocs acérés dans la gorge du vieillard, le bascula.
    Sous le choc, le vieux loup chut et s’étala sur le dos, pattes en l’air. Le jeune loup ouvrit ses mâchoires avant de les refermer voracement, avec des grognements de plaisir, tantôt sur les membres de sa victime, tantôt sur la poitrine qui lui était offerte, lui arrachant moult beaux lambeaux de chair.
    Du sang gicla. Sa forte odeur décupla son instinct de tueur. Il arracha les oreilles, le nez, les parties génitales de sa proie. Le vieux loup, dans un dernier spasme d’agonie, hurla et tenta de se dégager. En vain. Force et souplesse n’étaient plus d’icelui côté.
    Le jeune loup cracha boyaux et entrailles pour mieux planter à nouveau ses crocs dans la gorge de sa proie. Il la broya, sans entendre les cartilages craquer,
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