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La Marque du Temple

La Marque du Temple

Titel: La Marque du Temple
Autoren: Hugues De Queyssac
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s’acharna longtemps encore sur le corps sans vie avant de prendre la fuite. Avant l’arrivée de la meute. À deux coudées, gisait un instrument étrange, fait de bois, d’acier et de crins de cheval.
     
    Non loin de là, en ce jour de septembre de l’an de grâce 1370, un autre loup s’apprêtait à investir l’abbaye de Chancelade pour en bouter les Anglais et les Gascons qui s’en étaient rendus maîtres.
    Il était d’une espèce rare : il maniait l’épée mieux que la plupart de ses gens et la hache comme personne. De petite noblesse bretonne, il ne savait ni lire, ni écrire. Mais par Saint-Denis, quel maître de guerre !
    Parvenu au pied des premières palissades de l’abbaye fortifiée, il somma le capitaine anglais qui commandait la place :
    « Capitaine, apprenez mon dessein ! L’abbé et ses moines sont réfugiés à Pierreguys, affligés par grands tourments et moult souffrances. J’entends les rétablir en leur abbaye ! Rendez-nous-la sans retard, car vous êtes en grand péché et sous poids d’excommunication !
    —  Peu nous chaut, nous saurons bien nous faire absoudre ! » Le capitaine d’armes le morguait de haut.
    « Capitaine, je vous somme de nous rendre l’abbaye incontinent !
    —  Vous ne la tenez point encore, hucha le capitaine en riant à gueule bec. Et à qui dirais-je donc que je l’aurais rendue ?
    —  Au roi de Saint-Denis, car mes batailles et moi lui appartenons et me nomme Bertrand Du Guesclin, comte de Longueville !
    —  Puisse Dieu vous maudire, vous et ceux qui vous ont envoyés par-devant nous ! Vous avez certes plus grand renom qu’homme qui vive, mais vous n’aurez point l’abbaye ! Si vous tentez quelque assaut, vous y perdrez grande noblesse et n’y conquerrez point la valeur même d’une ortie !
    —  Capitaine ! hurla messire Du Guesclin en brandissant sa hache, par tous les saints de Pavie, si je vous prends par la force, vous y perdrez la vie. Avant ce soir, nous aurons investi la place à lance non épointée et à épée non rabattue et ferons grand foison de vos gens ! »
    Sur ce, Bertrand Du Guesclin fit sonner les trompettes. Pendant que les uns lançaient des traits, d’autres comblèrent les fossés de terre et de branchages. Bientôt les échelles furent dressées et d’aucuns, armés d’un écu rond, montèrent à l’assaut.
    Les projectiles pleuvaient sur les assiégeants : les Godons balançaient des barres de fer rouge, de la chaux vive, des poutres, des tonneaux pleins de poix enflammés, dans les cris et les braillements. Pour s’encourager à qui mieux mieux.
    « En avant ! rugit Bertrand Du Guesclin. Tout ce qui est en l’abbaye sera à vous avant la tombée de la nuit ! Chevaux, or, étoffes, coupes d’argent, gobelets d’étain, vin et autres joyaux !
    « Mais j’exige que vous mettiez à mort tous ces soudoyers, qu’ils soient anglais ou gascons ! Point de quartier ! Point de vie sauve ! Par Notre-Dame Guesclin, ces ribauds y perdront la vie ! »
    Alors que celui qui n’avait point encore été élevé à la dignité de connétable de France s’élançait pour entraîner ses gens d’armes à l’assaut, un capitaine de sa bataille l’interpella, tout essoufflé :
    « Messire Du Guesclin, messire ! Le félon que vous nous avez ordonné de serrer a réussi à briser l’encerclement de nos gens. Un vieil arbalétrier de votre compagnie a été trouvé mort, égorgé, terriblement mutilé, les entrailles à l’air, nez et oreilles arrachés ; son chef n’était retenu que par les os de l’échine ! Pire que si une meute de loups s’était jetée sur lui !
    « Son arbalète gisait à ses côtés, et un carreau qu’il avait décoché a été trouvé à vingt-quatre pieds, fiché dans le sol. Seules, les plumes de l’empennage nous ont permis de le voir !
    —  Qu’à cela ne tienne, capitaine ! L’homme devait être brave, que Dieu ait son âme. Mais par Saint-Yves, il n’aurait point dû s’aventurer seul pour y jouer de l’arbalète. Faites poursuivre les recherches et rabattez le félon. Nous avons céans des travaux d’une autre importance !
    —  Mais, messire, n’accordiez-vous pas grand prix à la capture de ce félon, pour le déférer devant le roi ?
    —  Ne vous inquiétez point : vous ferons mainmise sur sa personne plus tôt que vous ne le pensez. Or donc, suivez-moi pour m’aider à enlever cette place ! » s’écria le comte de
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