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La malediction de la galigai

La malediction de la galigai

Titel: La malediction de la galigai
Autoren: Jean (d) Aillon
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Condé s'expliquait uniquement parce que le premier guet-apens n'avait pas obtenu l'effet escompté.
    D'autres rumeurs circulaient. La plus grave avançait que le coadjuteur et le duc de Beaufort avaient voulu enlever la personne du roi jusqu'à l'Hôtel de Ville et massacrer le Prince. Certains assuraient qu'ils agissaient de concert avec les Espagnols aux portes du pays. Bref, les frondeurs devenaient un objet d'effroi et personne ne voulait défendre un parti capable de perpétrer de tels crimes.
    *
    Dès le matin, ayant appris la nouvelle de l'attentat contre le Prince, les chefs de la Fronde s'étaient rassemblés, consternés et apeurés. Certes, chacun connaissait sa propre innocence mais ne pouvait répondre de celle de ses amis ! L'agression imaginaire contre Joly avait suscité un sentiment général de honte et de culpabilité.
    Le duc de Beaufort déclara que la fuite constituait leur seule échappatoire. Quelques-uns proposèrent de provoquer une émeute, mais comment y parvenir ? Seul Gondi conserva courage et lucidité. Il expliqua que, puisqu'ils n'étaient pour rien dans ce second attentat, ils n'avaient qu'à se rendre à l'hôtel de Condé et assurer le Prince de leur loyalisme. C'était faire preuve d'une immense audace, car ce dernier avait rassemblé ses officiers et ses fidèles. Agir ainsi, revenait à se retrouver dans la tanière du lion, à se jeter dans la gueule du loup et devenir complètement à sa merci. Malgré tout, le panache de l'entreprise séduisit Beaufort qui accepta.
    Gondi se rendit donc avec le marquis de Noirmoutier à l'hôtel de Condé où toute la Cour défilait afin d'assurer le Prince de son soutien. Les frondeurs furent reçus dans une antichambre où, finalement, Louis de Bourbon les fit appeler les uns après les autres pour les entendre et écouter leur déclaration de loyalisme.
    Tous, sauf un : le coadjuteur qui, après trois heures de patience et d'humiliation, repartit plein de ressentiment.
    Les frondeurs assurèrent n'être pour rien dans l'effroyable attentat. Le Prince, avec sa hauteur ordinaire, répondit que pareils éclaircissements se révélaient inutiles, puisque, innocents ou coupables, il exigeait qu'ils quittent Paris.
    *
    Quand Fronsac et Gaston franchirent le porche de l'hôtel de Condé, la grande cour était pleine de voitures, aussi comprirent-ils qu'ils auraient beaucoup à patienter. Ils restèrent effectivement la journée entière dans une des antichambres du palais, après avoir annoncé à l'un des gentilshommes du Prince avoir des révélations à faire sur l'agression des deux carrosses.
    Condé les reçut à la nuit tombée.
    Louis raconta les événements de la veille et la présence de Petit-Jacques, reconnu par Gaston sans confusion possible.
    â€” Selon nous, monseigneur, ce ne fut qu'une coïncidence qu'il s'attaque à vos voitures. Ce Petit-Jacques, ancien brigand, était revenu à son état et devait guetter un convoi à piller avec sa bande. Par malchance, il est tombé sur les vôtres, et sur le nôtre.
    Tilly confirma en livrant quelques détails.
    Condé les écouta attentivement, resta muet un long moment après qu'ils eurent terminé, comme pour peser les conséquences de ce rebondissement.
    â€” Avez-vous confié cela à Son Éminence ? s'enquit-il, enfin.
    â€” Oui, monseigneur.
    â€” Qu'a-t-il répondu ?
    â€” Que nous devions garder le silence sur cette affaire… au prix de notre liberté.
    â€” Vous êtes pourtant venu me la rapporter.
    â€” Il n'aurait pas été loyal de vous la cacher, monseigneur, expliqua Fronsac.
    â€” Je vous en remercie, messieurs, je saurai m'en souvenir. Mais, pour une fois, je suis de la même opinion que Mazarin, car je n'interprète pas les faits comme vous. Certes, je ne crois pas monsieur de Beaufort capable d'un traquenard de cette nature, mais je n'ai pas le même jugement envers le coadjuteur. Que vous ayez vu votre brigand, et qu'il se soit noyé, je vous crois, mais je suis persuadé qu'il rôdait là pour m'assassiner à la demande de ce félon de Gondi. Je connais trop ses amis Fontrailles et Montrésor et sais combien ils aiment à fréquenter les truands ! Quant au duc de Beaufort, s'étant
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