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La lance de Saint Georges

La lance de Saint Georges

Titel: La lance de Saint Georges
Autoren: Bernard Cornwell
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vers Thomas. Will Skeat gisait à terre, immobile. Le cheval de
Vexille tourna pour amener son maître là où il pourrait frapper plus
efficacement et Thomas crut voir la mort dans l’épée brillante du Français.
Mais alors, dans un mouvement de panique et de désespoir, il envoya le bout
brisé de la lance dans la bouche ouverte du destrier et enfonça profondément le
bois pointu dans sa langue. L’étalon fit un écart en hennissant et en se
cabrant, et Vexille fut poussé violemment contre le troussequin de sa selle.
    Le cheval, les yeux blancs et la bouche dégoulinante de sang,
revint sur Thomas. Mais le prince de Galles s’était libéré du cheval agonisant
et il s’approcha avec deux hommes d’armes pour attaquer Guy Vexille sur l’autre
flanc. Le cavalier para le coup d’épée du prince puis il vit qu’il allait être
débordé et, poussant son cheval à travers la mêlée, il s’éloigna du danger.
    —  Calix meus inebrians ! cria Thomas.
    Il ne savait pas pourquoi il disait cela. Les mots lui
vinrent d’eux-mêmes, les mots de son père mourant. Vexille se retourna. Il
regarda fixement à travers les fentes de son heaume, vit l’homme aux cheveux
bruns qui tenait sa propre bannière. Mais alors, une nouvelle troupe d’Anglais
assoiffés de vengeance se déversant sur la pente, il poussa son cheval à
travers le carnage, les hommes agonisants et les rêves brisés de la France.
    Une acclamation s’éleva sur le haut de la colline. Le roi
avait ordonné que les chevaliers de sa réserve montée chargent les Français.
Tandis que ces hommes abaissaient leurs lances, d’autres chevaux étaient amenés
rapidement depuis les bagages pour qu’un plus grand nombre de cavaliers puisse
poursuivre l’ennemi.
    Jean de Hainaut, seigneur de Beaumont, prit les rênes du roi
de France et tira Philippe hors de la mêlée. Celui-ci chevauchait un cheval de
remonte car le cheval royal avait été tué. Le roi lui-même avait reçu une
blessure au visage. Il avait insisté pour combattre visière levée afin que ses
hommes puissent savoir qu’il se trouvait sur le champ de bataille.
    — Il est temps de partir, sire, dit d’une voix douce le
seigneur de Beaumont.
    — Tout est fini ? demanda le roi, les yeux
mouillés de larmes.
    — Tout est fini, sire.
    Les Anglais hurlaient comme des chiens et la chevalerie
française agonisait sur la pente. Jean de Hainaut ne savait pas comment cela
s’était produit, il comprenait seulement que la bataille, l’oriflamme et
l’honneur de la France étaient perdus.
    — Venez, sire, dit-il en tirant le cheval du roi.
    Des groupes de chevaliers français, dont les housses étaient
pleines de flèches, traversaient la vallée pour atteindre la colline opposée
dont les bois étaient déjà noirs dans la nuit tombante.
    — Cet astrologue, Jean, dit le roi de France.
    — Oui, sire ?
    — Faites-le mettre à mort. Cruellement. Vous
m’entendez ? Cruellement !
    Tout en s’éloignant avec la poignée d’hommes de sa garde qui
lui restait, le roi pleurait.
    De plus en plus de Français se mirent à fuir pour trouver
refuge dans l’obscurité. Leur retraite prit la forme d’un galop lorsque les
premiers cavaliers anglais surgirent des restes de leurs lignes pour entamer la
poursuite.
    La pente de la colline des Anglais sembla avoir un
soubresaut quand les hommes d’armes se mirent à marcher parmi les blessés et
les morts. Le fond de la vallée était couvert de Génois tués par leurs propres
employeurs. Tout était subitement très tranquille. Il n’y avait plus de chocs
d’acier, plus de cris gutturaux, plus de tambours.
    Il y avait des gémissements et des pleurs, parfois un
halètement. Le vent agitait les bannières tombées à terre et faisait frémir les
plumes des flèches qui avaient rappelé un champ de fleurs à messire Guillaume.
    Tout était fini.
     
    Sir William Skeat vivait encore. Il ne pouvait pas parler,
ses yeux étaient sans vie et il paraissait sourd. Il ne pouvait plus marcher.
Il avait essayé lorsque Thomas l’avait soulevé mais ses jambes s’étaient
dérobées sous lui et il s’était affaissé sur le sol ensanglanté.
    Le père Hobbe lui ôta son casque avec douceur. Le sang
coulait de ses cheveux gris. Thomas eut un haut-le-cœur quand il vit la blessure.
Il y avait des esquilles d’os du crâne, des mèches de cheveux et la cervelle, à
l’air libre.
    Thomas s’agenouilla devant lui.
    — Will ?
    Skeat le
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