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La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

Titel: La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)
Autoren: Walter Scott
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en premier lieu pour assister à l’office avec vous, et aussi, que Notre-Dame et saint Valentin me le pardonnent ! pour jeter un coup d’œil sur celle qui ne pense guère à moi. Comme vous entriez dans l’église je vis trois hommes qui me parurent suspects, qui tenaient conseil ensemble en vous regardant ainsi que Catherine ; et je reconnus notamment sir John Ramorny malgré son déguisement, et quoiqu’il eût un œil couvert d’une mouche de velours et qu’il portât un manteau semblable à celui d’un laquais. Si bien que je pensai que comme vous étiez vieux, père Simon, et que ce brin de montagnard était un peu trop jeune pour bien se battre, je ferais bien de vous suivre tranquillement quand vous retourneriez chez vous, ne doutant pas qu’avec les outils que je portais je ne misse aisément à la raison quiconque oserait vous insulter. Vous savez que vous m’avez reconnu vous-même et que vous m’avez fait entrer chez vous bon gré mal gré : sans cela je vous promets que je ne me serais pas présenté devant votre fille avant d’avoir mis le pourpoint neuf que je me suis fait faire à Berwick à la plus nouvelle mode, et que je n’aurais pas montré à ses yeux ces armes qu’elle ne peut souffrir. Et cependant, pour dire la vérité, il y a malheureusement tant de gens qui pour une cause ou pour une autre ont contre moi une rancune mortelle, qu’il m’est aussi nécessaire qu’à qui que ce soit en Écosse de ne pas sortir la nuit sans être armé.
    – C’est à quoi la sotte ne pense jamais. Elle n’a pas assez de bon sens pour réfléchir que dans notre chère Écosse chacun croit avoir le droit et le privilége de se faire justice à soi-même. Mais, mon garçon, tu as tort de prendre si fort à cœur ce qu’elle t’a dit. Je t’ai vu la langue assez déliée devant d’autres jeunes filles : pourquoi restes-tu muet avec elle ?
    – Parce qu’elle est quelque chose de tout différent des autres, père Glover ; parce qu’elle est non-seulement plus belle, mais plus sage, plus instruite, plus imposante, plus sainte, et qu’elle me semble pétrie d’un meilleur limon que nous autres qui nous approchons d’elle. Je puis lever la tête assez haut, au milieu des autres jeunes filles quand nous dansons autour du mai ; mais quand je suis près de Catherine je ne parais plus à mes yeux qu’un être terrestre, grossier, féroce, digne à peine de lever les yeux sur elle, encore bien moins de répliquer aux préceptes qu’elle me donne.
    – Tu es un chaland imprudent, Henry Smith ; tu fais trop d’éloges des marchandises que tu as envie d’acheter. Catherine est une bonne fille, je suis son père ; mais si tu la gonfles d’amour-propre par ta timidité et tes flatteries, ni toi ni moi nous ne verrons nos souhaits s’accomplir.
    – C’est ce que je crains souvent, mon bon père ; car je songe combien peu je suis digne de Catherine.
    – Bah ! bah ! songe à un bout de fil ! s’écria le gantier, ou plutôt songe à Catherine et à moi, ami Smith. Songe comme la pauvre fille est assiégée du matin au soir et par quelle sorte de personnes, même quand les portes et les fenêtres sont fermées. – Encore aujourd’hui nous avons été accostés par un galant trop puissant pour être nommé, – oui ; et il n’a pas cherché à cacher sa mauvaise humeur, parce que je n’ai pas voulu souffrir qu’il contât fleurette à ma fille dans l’église même et pendant le service divin. Il y en a d’autres qui ne sont guère plus raisonnables. Je voudrais quelquefois que Catherine fût moins jolie pour qu’elle n’attirât pas cette dangereuse espèce d’admiration, ou qu’elle fût un peu moins sainte pour qu’elle pût se décider à devenir la femme honnête et contente du brave Henry Smith, qui saurait la protéger contre toute la chevalerie de la cour d’Écosse.
    – Et si j’y manquais, dit Henry en allongeant une main et un bras dignes d’un géant, je veux ne jamais faire tomber le marteau sur l’enclume. Oui, et si les choses en venaient là, ma belle Catherine reconnaîtrait qu’il n’y a pas de mal qu’un homme sache un peu se défendre. Mais je crois qu’elle s’imagine que le monde est une grande cathédrale, et que chacun doit se conduire comme s’il assistait à une messe éternelle.
    – Dans le fait, dit Simon, elle a une étrange influence sur tous ceux qui l’approchent. Ce jeune montagnard, ce Conachar dont ma maison est
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